Chronique

VOICE - THE STORM / Massacre Records 2017

Quand the Voice choisit son nom en 1996 (enfin avant, vu que 96 c’est la sortie de leur premier album) se doutent-ils que ce nom sera celui d’un show télé qui cartonnera à l’échelle monde ? Certainement pas, mais même si cela rend quasi impossible toute recherche internet sur le groupe sans bouffer quatorze litres de soupes à la reprise, on peut tout de même établir que ça marquait une forme de confiance en soi et en leur chanteur, à savoir Oliver Glas. Le monsieur a en effet un organe qui le place dans la lignée de Bruce Dickinson. Cette filiation est d’ailleurs assumée vu que le groupe officie dans un registre très clairement influencé par Iron Maiden. Au point qu’on pourrait parfois mettre des guillemets sur certains riffs ou lignes de voix…

Malgré une pause de 14 ans pendant laquelle ils ont apparemment fait de la musique (si j’en crois le dossier de presse) mais pas de façon publique (si j’en crois ce que le reste du monde en a retenu) les musiciens semblent ne pas avoir vu le temps passer. A l’écoute de « The Storm », on est clairement en 1995 encore et toujours, au sens où le son est moderne, et en 1987, au sens où la partition est …. Allez, soyons sympa disons, intemporelle.

L’Allemagne aime le Métal, traditionnel, qui sent bon la bière, les progressions harmoniques chiadées, la précision, et les salopettes en velours à bretelles. On a de la chance, pour ce qui est de The Voice, il ne leur manque que les bretelles.

Donc voilà, c’est assez simple, si comme moi les derniers essais de Maiden vous ont laissés un peu sceptiques, là vous passerez un bon moment, hors du temps et dans un bon vieux fauteuil certifié cuir clous que ne renierait pas Rob Halford, expert toutes catégories en fashion week sm et musique pointue et poilue.

Ne vous trompez pas à mon ton un peu (beaucoup) sceptique, c’est très bien fait. Juste on se demande si au lieu d’utiliser tout ce qu’ils avaient fait en 14 ans de silence et surtout des trucs qui auraient pu sortir il y a 14 ans, ça n’aurait pas valu le coup de faire de la musique maintenant, après les 14 ans de remise en question… On va dire que c’est le temps de reprendre pied avec la réalité. Et que le prochain tiendra compte de la réalité ?
 
Critique : Thomas Enault
Note : 5/10
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