Chronique

STEVEN WILSON - TO THE BONE / Caroline international 2017

To the bone. Revenir à l'essentiel. Épurer les lignes. Ce travail que Steve Wilson a déjà entamé depuis le début de sa carrière solo, prend désormais une toute autre tournure. Le registre progressif du britannique recherche la douce compagnie de dame pop, une connexion, une union. Quand il n'est pas direct, il est langoureusement sensuel. Quand il n'est pas là où on l'attend, il est là où on n'avait pas forcément envie de l'y trouver. Et pourtant, la douceur de cet album a quelque chose d'envoutant.

Ce qui est envoutant, captivant même, c'est de se sentir perdu. Steven Wilson, c'est le genre d'artiste dont le CD peut moisir des mois avant que j'ose poser quelques lignes. Habituellement, pour écouter Steven Wilson, il faut être prêt à se donner à la musique, à sortir de sa zone de confort. To the bone, dès la chanson-titre, dès les premières notes de l'album, l'accroche est immédiate ; aussi immédiate que Superstition de Stevie Wonder. La patte de l'artiste est toujours là, dans ces expérimentations, ces arrangements très travaillés, cette façon d'injecter un solo chantant puis de faire durer le plaisir sur des phases planantes.

Plus que ce caractère accessible, c'est l'hégémonie du chant qui change la donne. Il marque chaque titre au fer rouge, et relègue souvent les instruments au second plan qui attendent parfois la deuxième partie du morceau pour se libérer. Une façon de se ménager particulièrement efficace sur Refuge. Dans toute cette douceur environnante, il est tout de même possible d'y trouver quelques morceaux plus dynamique. People who eat darkness ne manquera de faire dans le classique, du rock péchu direct. C'est presque du fan service. Tout ce que ne sera pas Permanating la plus grosse prise de risque de l'album avec ses airs de pop, très typée Coldplay, avec ce rien de new wave et de funk qui nous fait dire que Steven Wilson est bien british.

Avec de la simplicité, de l'émotion et une minimum de folie pour s'enorgueillir d'être musicien, Steven Wilson a choisi la formule de l'âge mûr et s'éloigne de sa base. To the bone ne souffre donc pas de la comparaison avec ses prédécesseurs. Il est un moment de calme dans une chambre avec vue.

Tracklist
01. To The Bone
02. Nowhere Now
03. Pariah
04. The Same Asylum As Before
05. Refuge
06. Permanating
07. Blank Tapes
08. People Who Eat Darkness
09. Song Of I
10. Detonation
11. Song Of Unborn
 
Critique : Weska
Note : 7/10
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