Chronique

BODY COUNT - BLOODLUST / Century media 2017

Il est impossible d'être sur tous les fronts, aussi passionnés que nous sommes par le métal. Je ne peux toutefois pas me résoudre à clore cette année 2017 sans parler de Body Count. Car Ice-T, Ernie C et leurs compères continuent le combat. Revenus en 2014 avec Manslaughter, les américains font salles combles et remplissent les festivals. Plus que jamais, leurs luttes font sens : contre le racisme, le port d’armes, la démagogie des politiques et les violences policières. Et ce n’est pas avec des roses qu’ils traitent le sujet mais avec un rap métal brut, direct, abrasif et révolté. Pour résumer : « My last words wouldn't be peace, It would be : get those motherfuckers. »

South central, Los Angeles. 1990. Body Count provoque un choc de culture entre le hip-hop et le métal. En même temps que Rage against the machine, ce groupe composé uniquement de noirs américains a bousculé les codes et secoué la planète. Même en France, il n'était pas rare que les thrashos et les kepons de l'époque aient leur copie de Cop Killer et Born Dead, les deux premiers opus. Punk Hardcore, Heavy metal et Thrash étaient alors la base de leur musique.

Civil War
Rap, Thrash, et gros featurings

Ellipse, et sans transition, nous voilà en 2017. Bloodlust, c'est l'aggressivité du thrash. Coup d'oeil rapide à la tracklist pour s'en convaincre. Elle compte une reprise du célèbre hit de Slayer Raining Blood ainsi que des featurings pas piqué des hannetons : Dave Mustaine de Megadeth, Max Cavalera de Soulfly et Cavalera Conspiracy, et enfin Randy Blythe de Lamb of god.

L'album dans son intégralité est chargé d'une colère intense et tous les ingrédients sont présents dès Civil War : sampler pour planter le décor, une partie centrale bien catchy et une conclusion façon Dave Mustaine, je ne vous dis que ça. La mise en bouche est sans défaut et annonce un album intense.

This is why we ride
De l'espace pour la musique

Même énervé, Body Count ménage ses effets. Les samplers, les parties parlées et les mélodies de guitares forment le tampon entre la partie immersive et la partie très brutale du rap d'Ice-T, irréprochable de bout en bout.
Cette dualité laisse un terrain propice à l'opposition entre deux nettes influences du Thrash. Une influence Heavy, rappelant Ride the lightning de Metallica, ou plus récemment, le dernier Kreator. Et une influence moderne, rentre dedans et groovy, celle de Lamb of god. Ceci donne des titres aussi exceptionnel que catchy comme This is why we ride . Effet garanti avec le sampler de bruit de mitraillette sur la double pédale.

Conclusion : Bien plus complexe qu'il n'y paraît, Bloodlust crée une vrai surprise. Il n'y a pas vraiment de point négatif sur cet album. C'est du putain de métal avec un Ice-T bientôt soixantenaire qui casse la baraque. Limp Bizkit peut revenir, Hacktivist peut ajouter du djent, la formule number one, c'est Body Count.

Line-up
Ice-T : chant
Ernie C : guitare
Sean E Sean : samples/chant
Vincent Price : basse
III Will : batterie
Juan of the dead : guitare

Tracklist
01. Civil War (feat. Dave Mustaine)
02. The Ski Mask Way
03. This Is Why We Ride
04. All Love Is Lost (feat. Max Cavalera)
05. Raining Blood / Postmortem (SLAYER medley)
06. God, Please Believe Me
07. Walk With Me… (feat. Randy Blythe)
08. Here I Go Again
09. No Lives Matter
10. Bloodlust
11. Black Hoodie


 
Critique : Weska
Note : 9/10
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