Chronique

RHAPSODY OF FIRE - THE EIGHTH MOUTAIN / Afm Records 2019

Avant de se lancer dans la chronique de cet album, il y a une obligation de préciser certaines choses.
A l’heure où la chronique se fait, Rhapsody Of Fire n’est autre que l’ombre de soi même de par sa formation. En effet, il ne reste que Alex Staropoli de la formation originelle alors que dans le (encore) nouveau Rhapsody fait par Luca Turilli et Fabio Lione (Turilli / Lione Rhapsody, dont le premier album est annoncé pour cet été) il y a tous les autres membres du Rhapsody Of Fire d’origine à savoir Dominique Leurquin, Patrice Guers, Alex Holzwarth, Fabio Lione et donc Luca Turilli. Un mic mac pas possible qui pour les novices sera de dénicher qui est le vrai ou qui est le faux - s’il y en a un.
La grande question d’avant chronique est par conséquent la suivante: « Faut-il prendre / écouter ce nouvel album de Rhapsody Of Fire comme un album du dixit groupe ou comme un album de ROF en pensant que c’est un autre groupe? »
Vous avez 64min30sec devant vous pour avoir la réponse.

Premier album de ROF écrit sans Luca Turilli / Fabio Lione, c’est donc un nouveau challenge que s’est lancé Alex Staropoli avec sa nouvelle trilogie :The Nephilim's Empire Saga, avec pour chanteur Giacomo Voli.

Avec tous ces remaniements, on constate déjà que les éléments de base ont été conservé niveau extérieur. D’une la pochette qui est toujours dans une lignée Heroïc Fantasy, et ensuite la structure de la track list avec la traditionnelle intro et le morceau épique à la fin.
A dire vrai le premier single « The Legend Goes On » avait laissé un peu de marbre avec en plus de ça, un choix prétentieux pour le titre de cette première mise en avant. Bien mais pas transcendant, et n’aidant pas à se mettre en tête que c’est du ROF, surtout avec ce changement de timbre et de style vocal. Notez bien que je ne dis pas que Giacomo ne chante pas bien, mais que les habitudes sont difficiles à enlever (ce qui est en soit logique après plus de vingt ans de Fabio Lione au chant).

— Et là, le changement se fait —

Cette nouvelle saga débute avec « Abyss Of Pain » intro conventionnelle qui nous plonge dans une tornade de douze titres. Tornade qui a un double effet kiss cool.

Premier effet:
l’écoute se fait, les morceaux s’enchainent et on reconnait aisément les idées musicales, le style et l’effet recherché mais on a grandement mal à se dire que c’est du ROF pour les raisons citées précédemment. Il y'a les titres racés, mélodiques et plus posés, la ballade et le morceau épique final qui il faut le dire donnera la chaire de poule avec la narration finale faite par Sir Christopher Lee, déjà présent sur la deuxième saga du groupe et qui nous avait offert un superbe duo sur « Magic Of The Wizard’s Dream ».

Second effet: violence et surprise.
On le sait, il faut s’entêter à écouter plusieurs fois ce type d’albums pour se mettre dans les bonnes conditions et ne pas rester sur des préjugés et c’est là que la magie opère pleinement. A force d’écouter ce « The Eighth Mountain » on se rend compte de plusieurs choses dont premièrement le travail réalisé niveau écriture et niveau enregistrement. Un vrai régal. Il faut dire que la présence d’un véritable orchestre sur une telle pièce ne fait que sublimer le tout.
Ces onze chansons ne font pour ainsi dire qu’une dans le sens où il n’y a rien à jeter et le travail vocal de Giacomo est tout simplement bluffant. Il s’intègre parfaitement aux compositions et quand vous prenez des titres comme « White Wizard » ou encore « The Wind, The Rain and The Moon » c’est la chaire de poule assurée. Sans parler de petites perles comme « Clash of Times » qui déboite comme il faut ou encore « March Against The Tyrant » et The Courage To Forgive » qui nous replongent dans l’ère Dawn Of Victory.

Pour une surprise, quelle surprise. Difficile de se dire que c’est un album de ROF mais si on omet ce fait et que l’on prend le groupe pour ce qu’il est maintenant on a un très bon premier album pour ce renouveau du combo italiens. La barre est mise bien haute et l’on attend maintenant de voir le groupe se défendre sur scène, la suite de la saga mais aussi de voir ce que va donner le nouveau groupe Turilli / Lione. La compétition pour le titre de Rhapsody est officiellement lancée !
 
Critique : Lionel
Note : 9/10
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