Chronique

SUM 41 - ORDER IN DECLINE / Hopeless Records 2019

Ah Proust... Ô combien inconsciemment considéré et pourtant inconnu. Je blâme certes notre inculture contemporaine et pour autant je me questionne.... Aahhh la nostalgie. Ma chère nostalgie... Pourquoi succombe-t-on systématiquement? Est-ce par peur de ce que nous sommes devenu ? Ou bien est-ce une comparaison avec ce que nous étions? Je ne sais pas et en fait vous vous en foutez sûrement…

En fait on est pas là pour philosopher (quoi que) mais pour parler musique. Pour vous peindre la situation, j’ai assisté au concert de SUM 41 au Hellfest 2019 et me suis plongé dedans à nouveau avec le SBM de 16 ans. Bien que « Does This Look Infected ? » soit juste exceptionnel, je me demande in fine : « Qu’est devenu le groupe après autant d’années » et aussi, quid des problèmes de santé du leader Deryck ?

Ainsi l’été nous offre une chance : « Order In Decline », intégralement géré par Sir Deryck Whibley (mixing, mastering et composition).
Certes les singles sont alléchants donc comme un gentil musicophile, j’achète la galette. Bien que le bilan soit plutôt positif, il reste à mon goût amèrement bizarre.
Ma première surprise est de constater que le groupe a évolué. Loin d’un Blink 182 qui tourne en rond dans un teen punk ado, les canadiens évoluent vers quelque chose du plus rock et mature, comme peuvent en attester les « Turning Away » ou le blues rock « Heads Will Roll ». Non honnêtement je n’ai rien à redire de ce côté.

Même le titre larmoyant qui ne m’a pas plu à la première écoute : « Never There », passe en fait très bien musicalement et lyriquement penchez vous dessus. Simple mais on sent un poids qui vient du plus profond du cœur. Donc… ben je suis touché à chaque écoute.
Il fera écho à « Catching Fire » en fin d’album. Sorte de rock ballade très mélodique, très prenante malgré une certaine simplicité.
Non clairement en ça le groupe, enfin… Deryck, sort des bonnes compos. Même les déjà connus « Out For Blood » ou « 45 (A Matter Of Time) » envoient du lourd. Du heavy punk burné que le groupe maîtrise avec une perfection ahurissante.
Les clins d’œil à The Offspring sur « People VS... » (oh come on vous avez tous cru que c’était eux à compo!!) qui claque sa mère ou (plus léger) l’influence Muse sur « The New Sensation » montrent que le groupe a su mûrir et proposer un produit de qualité sans renier ses influences.

Malgré cela, le rendu au final n’ai pas transcendant, on en sort pas avec une grosse claque. Leur rock est très bon et s’écoute avec grand plaisir mais après coup on a l’impression d’avoir écouté une album X. Mais après écoute… pendant on se régale.
Cette dichotomie est déstabilisante mais pourtant reflet d’une réalité : le groupe se tient à flot, renaît de ses cendres comme cet animal mythique que je révérais de posséder mais n’a pas encore pris son envol.

Et pour autant en live le show est démentiel et à ne louper sous aucun prétexte. Après près de 20 années de carrières SUM 41 reste fort et ça c’est beau.
 
Critique : SBM
Note : 7.5/10
Site du groupe : Site Officiel
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