Chronique
SLIPKNOT - WE ARE NOT YOUR KIND / Roadrunner Records 2019
Slipknot est de retour avec un sixième album aux relents de résistance, de survie, de baroud d’honneur. Enfin ça c’est ce que grosso modo tout le monde croyait (peut-être même eux) avant qu’il ne sorte. Par contre, plus je l’écoute, plus il me fait penser à « Dinasty » de Kiss. Je m’explique. Au moment de Dinasty, Kiss ne compte plus tous ses membres d’origine (Ace Frehley est crédité mais était tellement pas en place que c’est un certain Eddy van Halen qui a assuré ses soli en scred, idem pour Peter Kriss privé de sessions au profit d’Anton Fig), le groupe a un sens du business de plus en plus aigu, démontre que le make-up ça sert aussi à changer de personnel régulièrement (ça c’est le reste de la carrière de Kiss qui le raconte)… Bref, c’est peut-être parce que Kiss a pris sa retraite que j’y pense mais, j’ai comme l’impression qu’à mesure que le groupe se resserre autour des personnalités créatives de Clown, Corey Taylor et on va dire leurs deux guitaristes pour être poli avec Mick même si on sait tous lequel des deux a revendiqué avoir composé tous les riffs sans que personne ne le contredise), le 9 original devient une sainte trinité entourée de figurants hyper remplaçables. L’éviction de Longnose au profit de Tortilla Man sans que cela change quoi que ce soit à part une gestuelle obscène en live vient grosso modo corroborer ma théorie. Il semblerait qu’en plus le dit-cousin Tortilla machin soit le clavier d’un projet parallèle de Shawn C… Bon un pantin sympa en forme de pote quoi, un figurant qui tape sur les bambous et c’est numéro… 3 ok. L’idée de départ a toujours été « un numéro une fonction » donc au fond rien de… neuf (haha), mais au fond, c’est peut-être l’excellence de ce 6ème opus qui démontre que l’idée de départ de sa majesté Crahan est en phase de s’avérer être la bonne.
Oui parce que bon il est vraiment très bon ce skeud. A mon sens c’est le plus pop, les voix sont enrichies de chœurs sur « Unsainted », la voix de Corey alterne comme toujours mais les parties claires sont on ne peut plus léchées (et oui susceptible de générer un émoi pas forcément intellectuel, l’organe de Corey peut générer beaucoup de « sentiments »). « Nero forte » est également un petit top model de neo Metal lorgnant vers la pop musclée (oui c’est pas sale d’être populaire et de pondre des refrains à la fois pleins de jolie testostérone et de mélodies bien senties). Bon par contre j’avoue ayant pu observer le niveau linguistique de Corey Taylor en live «sur Live at the Gusano » (niveau d’espagnol 4 sur 20) j’avoue m’être demandé si « Nero forte » c’était dû à son mauvais espagnol ou à du latin de cuisine… Je laisse la question à Tortilla Man à votre avis ? Bon, blagues pourries à part, ce titre fait sûrement partie des meilleurs 10 meilleurs titres lives jamais composés par le groupe et dire qu’on a hâte de voir ça est un doux euphémisme. « A Liar’s Funeral » est la ballade dégoulinante de l’album, même si « Not Long for this world » fait un bon challenger. Le tout est ponctué comme d’hab, de petits moments de brutalité bien sentis pour faire genre « Hey ho, on est un groupe de Metal quand même ». J’attends avec impatience le jour où ils zapperont cet exercice de style de la power ballad qui grogne mais bon, faut admettre ils le font très bien et on reste surpris à chaque fois par le « slow » de l’album (oui je sais j’abuse mais avouez on y a tous pensé comme ça un jour). Dans l’ensemble tout est là, ça fonctionne c’est mixé au quart de cheveux, le relief des percussions diverses et de la batterie sont comme toujours exemplaires, les effets de bruits étranges djaying qui peuvent sembler parfois gadgets aux anti Knot donnent un vrai relief narratif à l’album. C’est un très bon cru qui semble en fait, faire fi de tous les doutes qui ont dû traverser sa création. Une tabula rasa (comme dirait Corey en espagnol ?) qui annonce un futur qui fait saliver (bon dans 5 ans le temps de tourner cet opus et de réécrire of course). La direction de « Spiders » par exemple qui sonne comme du Depeche Mode dégoulinant sous stéroïdes est particulièrement aguichante et ouvre des portes conceptuelles jusqu’ici impensables. « My Pain » lancinant et cold wave pourrait servir de crescendo dramatique dans un film romantique pour ados, ou pour une love scène de zombis j’admets, mais c’est presque pareil. L’avenir du Knot reste mystérieux (« What’s next » comme dirait l’autre), même si les « Red Flag », « Orphan » et autres Birth of the Cruel » restent des Slipknots classiques (prévisibles ?) qui permettront aux Maggots les plus nostalgiques de se sentir aussi confort que dans un canapé en cuir clouté à la maison devant leur tisane habituelle de nitroglycérine. Et le final « Not Long for This World » ? On dirait que les mecs ont fait un résumé de l’album pour les nuls qui auraient la flemme de tout écouter…
A coté de ça les mecs présentent l’album comme le meilleur album depuis Iowa, est-ce à dire qu’ils n’ont pas assumé le virage technoïde et plus clean de All Hope Is Gone, ou que du fait de son coté « thérapie de groupe » (pas très réussie comme thérapie si on y repense à la lumière de l’éjection de Chris Fehn pour cause d’audit fiscal) 5.0 the Gray Chapter aura toujours une place à part (et oui cet album est à part et ça en fait un des plus importants). Vous voyez où je veux en venir ? (Moi pas trop en fait, limite je m’embourbe) bon allez on va dire que j’ai trouvé où je voulais en venir : Il n’y a pas de mauvais album de Slipknot, juste des reflets d’un même objet, conceptuel et tourmenté qui étant de plus en plus axé sur trois têtes permet sûrement plus de « clarté dans le propos » et fait de cet album un vrai pas en avant. Jusqu’ à 5.0 le groupe peut s’écrouler et a toutes les raisons pour. Là (comme pour Kiss) on se dit que tant que les têtes pensantes voudront avancer les autres masques seront toujours remplis et le job fait. Est ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Paraphrasant Corey je dirai « THERE IS NO RESPONSE »
Oui parce que bon il est vraiment très bon ce skeud. A mon sens c’est le plus pop, les voix sont enrichies de chœurs sur « Unsainted », la voix de Corey alterne comme toujours mais les parties claires sont on ne peut plus léchées (et oui susceptible de générer un émoi pas forcément intellectuel, l’organe de Corey peut générer beaucoup de « sentiments »). « Nero forte » est également un petit top model de neo Metal lorgnant vers la pop musclée (oui c’est pas sale d’être populaire et de pondre des refrains à la fois pleins de jolie testostérone et de mélodies bien senties). Bon par contre j’avoue ayant pu observer le niveau linguistique de Corey Taylor en live «sur Live at the Gusano » (niveau d’espagnol 4 sur 20) j’avoue m’être demandé si « Nero forte » c’était dû à son mauvais espagnol ou à du latin de cuisine… Je laisse la question à Tortilla Man à votre avis ? Bon, blagues pourries à part, ce titre fait sûrement partie des meilleurs 10 meilleurs titres lives jamais composés par le groupe et dire qu’on a hâte de voir ça est un doux euphémisme. « A Liar’s Funeral » est la ballade dégoulinante de l’album, même si « Not Long for this world » fait un bon challenger. Le tout est ponctué comme d’hab, de petits moments de brutalité bien sentis pour faire genre « Hey ho, on est un groupe de Metal quand même ». J’attends avec impatience le jour où ils zapperont cet exercice de style de la power ballad qui grogne mais bon, faut admettre ils le font très bien et on reste surpris à chaque fois par le « slow » de l’album (oui je sais j’abuse mais avouez on y a tous pensé comme ça un jour). Dans l’ensemble tout est là, ça fonctionne c’est mixé au quart de cheveux, le relief des percussions diverses et de la batterie sont comme toujours exemplaires, les effets de bruits étranges djaying qui peuvent sembler parfois gadgets aux anti Knot donnent un vrai relief narratif à l’album. C’est un très bon cru qui semble en fait, faire fi de tous les doutes qui ont dû traverser sa création. Une tabula rasa (comme dirait Corey en espagnol ?) qui annonce un futur qui fait saliver (bon dans 5 ans le temps de tourner cet opus et de réécrire of course). La direction de « Spiders » par exemple qui sonne comme du Depeche Mode dégoulinant sous stéroïdes est particulièrement aguichante et ouvre des portes conceptuelles jusqu’ici impensables. « My Pain » lancinant et cold wave pourrait servir de crescendo dramatique dans un film romantique pour ados, ou pour une love scène de zombis j’admets, mais c’est presque pareil. L’avenir du Knot reste mystérieux (« What’s next » comme dirait l’autre), même si les « Red Flag », « Orphan » et autres Birth of the Cruel » restent des Slipknots classiques (prévisibles ?) qui permettront aux Maggots les plus nostalgiques de se sentir aussi confort que dans un canapé en cuir clouté à la maison devant leur tisane habituelle de nitroglycérine. Et le final « Not Long for This World » ? On dirait que les mecs ont fait un résumé de l’album pour les nuls qui auraient la flemme de tout écouter…
A coté de ça les mecs présentent l’album comme le meilleur album depuis Iowa, est-ce à dire qu’ils n’ont pas assumé le virage technoïde et plus clean de All Hope Is Gone, ou que du fait de son coté « thérapie de groupe » (pas très réussie comme thérapie si on y repense à la lumière de l’éjection de Chris Fehn pour cause d’audit fiscal) 5.0 the Gray Chapter aura toujours une place à part (et oui cet album est à part et ça en fait un des plus importants). Vous voyez où je veux en venir ? (Moi pas trop en fait, limite je m’embourbe) bon allez on va dire que j’ai trouvé où je voulais en venir : Il n’y a pas de mauvais album de Slipknot, juste des reflets d’un même objet, conceptuel et tourmenté qui étant de plus en plus axé sur trois têtes permet sûrement plus de « clarté dans le propos » et fait de cet album un vrai pas en avant. Jusqu’ à 5.0 le groupe peut s’écrouler et a toutes les raisons pour. Là (comme pour Kiss) on se dit que tant que les têtes pensantes voudront avancer les autres masques seront toujours remplis et le job fait. Est ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Paraphrasant Corey je dirai « THERE IS NO RESPONSE »
Critique : Thomas Enault
Note : 9/10
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