Chronique

KLONE - LE GRAND VOYAGE / Kscope 2019

Après un épisode Unplugged en 2017, les français reviennent à la saturation et signent leur nouvel album chez Kscope (Steven Wilson, TesseracT, Anathema, Katatonia). Un maison toute indiquée si vous aimez la musique progessive, lente et planante.

Rebrancher les guitares ne signifie pas un retour aux sonorités dures. Le Grand Voyage poursuit dans cette recherche de douceur et d'invitation à l'immersion initiée sur Here comes the sun en 2015. Cela se fait au travers des arrangements, avec une orchestration et des effets variés, mais aussi et surtout au travers des instruments. Au premier rang, la guitare, ses mélodies et ses arpèges en son clair.

Le premier titre et clip Yonder propose un tour du propriétaire en 8 minutes assez intéressant, et conserve ce zeste de lourdeur du précédent opus. En témoigne une guitare plus appuyée et saturé qui gravite autour des envolées en chant éraillé de Yann Ligner. Le Grand Voyage, c'est plutôt des ambiances comme Sealed, douces, limite pop, jusqu'à ce qu'il s'embrase dans un final épique dans un feu nourri par des arrangements d'une rare justesse.

Cette douceur quasi-permanente dans les guitares tout comme le recours à ces subterfuges artificiels intérrogent sur le rendu en live et l'intérêt qui doit être porté à un tel album. A la première écoute, Le Grand Voyage est lisse, facile, accessible, ne laissant guère que The great oblivion pour secouer la chaumière. Ce titre laisse pourtant une piste. Technique et chiadé, le groupe sait faire. Donc en réalité, mais si je fais ici un raccourci, Le Grand Voyage réussit son pari de l'immersion et sa complexité ne saute absolument pas aux yeux. Ainsi, écouter Keystone en musique de fond, et au casque en rédigeant ces quelques lignes sont deux expériences radicalement différentes.

Un moment de calme, suspendu dans le temps, c'est ce que vous propose Klone avec cet album. Le Grand Voyage vous propose de vous laisser porter par les flots, ou de vous attarder sur la pléthore de détail que ces créateurs y ont desséminé. L'expérience est agréable dans les deux cas. Reste à voir comment tout cela tient la route en live.


Line-up :
Live :
Yann Ligner: Vocals
Guillaume Bernard: Guitar
Aldrick Guadagnino: Guitar
Martin Weill: Drums
Jonathan Joly: Bass

Studio :
Yann Ligner: Vocals
Guillaume Bernard: Guitar
Aldrick Guadagnino: Guitar
Morgan Berthet: Drums
Jean Etienne Maillard: Bass
Matthieu Metzger: Sax / Samples

Tracklist
1. Yonder
2. Breach
3. Sealed
4. Indelible
5. Keystone
6. Hidden Passenger
7. The Great Oblivion
8. Sand And Slow
9. Silver Gate
 
Critique : Weska
Note : 8/10
Site du groupe : page facebook
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