Chronique

SONATA ARCTICA - TALVIYÖ / Nuclear Blast 2019

Trois ans après un mitigé « The Ninth Hour » les finlandais débarquent avec leur dixième album studio, ce qui il faut le souligner est un palier important dans la carrière du groupe mais aussi des fans qui depuis le premier album « Ecliptica » sortit il y a de ça vingt ans précisément, ont vu le groupe s’essayer à beaucoup de choses niveau musical, changeant parfois de style musical avec radicalité comme par exemple avec leur album « Unia » très décrié.
Et connaissant Tony Kakko et son groupe, ils ne sont pas du genre à rester sur le droit chemin et veulent toujours s’essayer à de nouvelles expériences.

Pour cette nuit d’hiver (Talviyö en suomi) il faut donc chercher la nouveauté. Alors oui, le single « Cold » est loin d’être exceptionnel mais pas mauvais, entrant dans cette veine musicale posée et proche du mainstream et de la musique aseptisée que nous dessert de plus en plus de groupes actuellement pour vendre (ce que l’on peut concevoir). Mais ce qui interpelle dès le début de l’écoute de cet opus c’est le son. Il fait moins grosse production studio comme nous avons l’habitude d’entendre. Ca parait sourd et écrasé, et honnêtement il faut vraiment mettre le pied à l’étrier la première fois pour se farcir l’album du fait de cette approche sonore curieuse mais intrigante. En grattant un peu la surface et en se renseignant on comprend rapidement la chose. Le groupe a enregistré l’album en prise live / directe histoire de donner cette dynamique d’harmonisation comme en concert. Et c’est là que c’est fort car le groupe démontre que même avec cette approche, le son peut être parfaitement homogène, tous les instruments s’entendent et se dissocient parfaitement, ce qui est aussi appréciable car il n’y a pas cette sur mise en avant de la double pédale (bien qu’ici vue les tempos des chansons elle ne soit pas trop de rigueur) ou des autres éléments de la batterie histoire de faire plus de bruit.
Surprenant mais au final vraiment appréciable et très intéressant.

A côté de ça, il faut quand même parler des chansons qui il faut le dire, sont loin de la vigueur du Pariah’s Child, mais plus proche de l’aspect posé du précédent album The Ninth Hour. Alors oui on le sait, Tony Kakko ne peut plus tenir ces notes hautes aussi longtemps q’à ses débuts et cherche à se ménager. N’allez pas espérer des morceaux racés, rapides et incisifs vous serez déçus. Ici la tendance est bien plus tournée vers des mid tempos énergiques et bien mélodiques, agréables, se laissant écouter avec le plus grand des plaisirs. En enfin presque… Car le dernier morceau « The Garden » vous donnera envie d’arrêter l’album avant sa fin tellement c’est mou et peu intéressant. Dommage car « The Raven Still Flies With You » qui est juste avant, et au delà d’être le morceau le plus long dans la carrière du groupe, est vraiment intéressant.
On notera aussi l’instrumentale « Ismo’s Got Good Reactors » qui elle par contre vous mettra une belle gifle comme il le faut. Certainement le titre le plus dynamique et accrocheur mais le seule non chanté…

Au final ce Talviyö est un album agréable mais loin d’être parmi les meilleurs du groupe. Le groupe s’essaye à de nouvelles choses et le fait avec brio, mais ne marquera pas les esprits cette fois-ci.
 
Critique : Lionel
Note : 7/10
Site du groupe : Site du groupe
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