Chronique

ANAAL NATHRAKH - ENDARKENMENT / Metal Blade 2020

Psychologiquement on peut voir, enfin en l’occurrence entendre, ANAAL NATHRAKH de deux façons. Soit vous êtes au fond du trou et ça vous met le coup de pompe dans les miches dont vous avez besoin, soit vous passez à l’acte.
La haine, le nihilisme que dégage cette musique est quelque par antithétique. J’ai malgré moi été subjugué par le précédent opus, « A New Kind Of Horror » et j’ai vraiment hâte d ‘écouter ce « Endarkenment »… D’autant plus que le contexte social s’y prête.
On démarre avec le titre éponyme qui, ok je spoil, est pour moi le meilleur de l’album. Brutal à souhait mais avec ce chant clair épique qui tranche parfaitement et sans ce timbre à la King Diamond… Non là vraiment ça claque avec un riff qui démonte tout ! Le chant est brutal juste comme il faut, je vous le dis, ce titre frise la perfection…
Toujours rentre dedans, « Thus, Always, To Tyrants » balance un riff dantesque, lourd et violent avec un axe plus grindcore mais qui ma foi me plaît beaucoup. Ces blasts vont dévisser des têtes ! Mon Dieu mais que c’est malsain !!!! Le passage brutal death après du grindcore, je dois dire que je sais plus où j’habite…
On « calme » un peu le jeu avec « The Age of Starlight Ends » déjà connu du public. Assez similaire au premier titre mais en un poil moins efficace, on a un chant clair épique appréciable avec toujours ce growl caverneux démoniaque de V.I.T.R.I.O.L que seul lui maîtrise. La mélodie de la guitare qui fera office de solo (si tant est que le groupe en offre)
Trois titres et je vous le met en mille on est pas là pour enfiler des perles… Si c’était un porno on serait au niveau malsain et bourrin du bukkakke au moins… Et quitte à parler de sexe, que dire d’un titre comme « Libidinous (A Pig with cocks in its eyes) » ? Ben ça envoie du très lourd. Les grattes décoiffent et l’ambiance est parfaite si vous aimez la violence, la haine, le malsain… Alors attention hein !! On parle MUSIQUE là !! Vous imaginez pas que je découpe des enfants à la scie le week-end ok ?
C’est juste que le son qu’offre le groupe a cette capacité de prendre votre noirceur et l’envoyer au loin… Un exutoire un vrai. « Beyond Words » part dans un trip plus black metal en écho aux origines mais toujours mixé à ce grindcore bourrin. Le rendu me plaît moins il faut l’avouer. En même temps on est dans l’extrême de l’extrême là… Et « Feeding The Death Machine » continue dans le même esprit. Un riff propre, qui ne fait pas dans la triple croche, mais je suis moins fan de la montée de V.I.T.R.I.O.L sur sa vocalise. Malgré tout ça pulse à fond ! Donc oui si on se concentre ça peut faire mieux mais en fond pouaaaa !!! des baffes les copains !!!
Toujours dans l’actualité, « Create Art, Though the World May Perish », condense le savoir faire du groupe. Brutalité, mélodie, noirceur. L’envolée du refrain est juste dantesque !!!
« Singularity » monte un peu plus le cran du grandiose en mixant les ambiances et avec un propos au poil : la décadence. Car oui, pour la première fois le groupe nous livre ses textes et surtout une petite note explicative. Et honnêtement, vu ce que l’on traverse, cette haine est plus que bienvenue. Et c’est pas « Punish Them » qui va me contredire… Le groupe a cette force de mixer les influences et les rythmes pour créer son son, tantôt mélodique, tantôt chaotique, mais pour un rendu qui fait headbanger à mort !!!
La fin « Requiem » (très bien trouvé) revient à quelque chose de plus grind, plus violent. Pas le plus passionnant mais dans la lignée de l’album.

ANAAL NATHRAKH fait un peu office d’OVNI dans la sphère extrême de part leurs facettes multiples, leur haine véhiculée, et pour autant contrôlée. De prime abord on pourrait entendre du bruit, mais en y mettant de la volonté, avec une écoute active, on y entend le malaise de notre ère, les souffrances de notre temps, un appel à l’éveil.
 
Critique : SBM
Note : 8/10
Site du groupe : Facebook Officiel
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