Chronique

BLISS OF FLESH - TYRANT / Listenable records 2020

Le groupe de black/death métal français revient avec un quatrième album. Un album très sombre, au diapason de son artwork, et qui se trouve une nouvelle fois orienté autour d'un concept bien précis. Cette fois-ci, le groupe s'est attaqué au texte "Le discours de la servitude volontaire" d'Étienne de la Boétie. Voilà un thème qu'il est métal !

Alors on va pas se mentir, sauf cas très particulier, les albums orientés autour d'un concept dans le milieu du métal extrême, on passe à côté aux premières écoutes, voire on s'en contrefout, et Tyrant, comme ces prédécesseurs d'ailleurs, ne fera pas exception. Cela n'enlèvera rien au côté extrêmement plaisant de l'écoute de ce nouvel opus qui s'approprie la tendance black. Plus proche de Regarde les hommes tomber, que des Belphegor et Behemoth, il en impose avec ses moments incantatoires, et ses moments de mélancolie sombre et déprimante.

Si l'album tient d'un seul tenant, parce que les titres se chevauchent les uns aux autres, le premier à rentrer complètement dans cette ambiance est Vanitas. Tempo ralenti, arpège de guitare, lead appuyé, choeurs, un véritable scénario catastrophe y est dépeint. C'est le moment pour ressentir la pleine puissance du duo de chant black et death qui fait des merveilles tout au long de l'écoute. Au moment où le titre va s'accélérer, c'est en réalité Krieg qui prend le relai pour y ajouter la dose de violence qui remet les points sur les i. C'est clairement LE temps fort de Tyrant.

Exécuté en quarante cinq minutes, l'album ne laisse pas de place à l'ennui. Chaque morceau mérite sa place, jusqu'à Hexis et sa pause guitare claire et violon. La production est irréprochable de bout en bout et les choix techniques se tiennent, un son ni trop dans les aigues, ni trop dans les graves, afin de laisser aux chants, véritables clés de voute, sublimer les compositions.

Moins attaché à la technique que sur ces opus précédent, Bliss of Flesh opère ici un virage vers le black contemporain, avec ce rien de doom/gothique qui donne vie au décor. Travailler la forme pour valoriser le fond s'avère payant, fonctionnera à coup sûr en live et donnera aux afficionados l'envie de se plonger dans les textes et sur le concept.

Line up
Necurat : Chant
Sikkardinal :Guitare
Pandemic : Guitare
J. Poizon : Basse 
Fleshstigma : Batterie


Tracklist
1. Serve
2. Genesis
3. Vanitas
4. Krieg
5. Hexis
6. Panem
7. Tyrant
8. Mors
9. Naturae
 
Critique : Weska
Note : 8/10
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