Chronique

AMORPHIS - HALO / Atomic Fire Records 2022

Le temps a été long... Presque quatre ans en fait. Mais entre la crise mondiale que nous traversons et le projet solo d'Esa Holopainen, il n'est pas si étonnant qu' AMORPHIS espace ses sorties. C'est pourquoi 2022 commence bien!! « Halo » débarque le 18 février 2022 dans les bacs pour mon plus grand plaisir, d'autant plus que les deux extrait mettent l'eau à la bouche.
Pas de changement d'organisation pour cet opus, toujours Pekka Kainulainen aux textes traduit de "Kalevala". Ajouté Jens Bogren à la prod et vous avez la parfaite recette pour ce "Halo", dernier volet de la trilogie lancée en 2015 avec "Under The Red Clouds", puis "The Queen of Time" en 2018.
On l'entend clairement, ces trois albums sont nés dans la même forge, mais avec des matériaux et des feux différents.

Arrêtons les comparaisons et entrons dans le vif du sujet. "Northward", avec un clavier si typique du combo lance un titre rudement efficace avec un Tomi très en forme! Son talent ne s'émousse pas le moins du monde, il passe de plus en plus facilement de son growl divin à un chant clair cristallin (je pense même qu'il monte un peu plus haut avec sa voix). Le titre est changeant, mélodique, inspiré. Du bon Amorphis, surtout avec le retour (grandiose) du Hellscore qui était déjà bien présent sur « Queen of Time ».
Les deux titres suivants sont les deux extraits sortis à ce jour. Et ce sont deux perles. "On The Dark Waters" est une belle juxtaposition de brutalité et de beauté, à l'image d'une mer déchaînée. Le couplet est lourd avec un growl caverneux, le refrain lui est mélodique et hyper léger avec une ligne de chant superbe. On aura même droit à un passage de sitar donc rien à dire de mon côté, ils mélangent tout parfaitement. « The Moon » est plus classique dans sa conception mais toujours magnifiquement exécuté. La batterie semble plus présente cela dit. Les quelques chœurs enchantent le morceau qui s’en retrouve sublimé.

« Windmane » est changeant, on aura plusieurs facettes à écouter ici, dont ma favorite sera celle occupée par le break, musical, rapide, violent, que du bon. Le morceau est tout de même un peu plus mélancolique dans son ensemble. « A New Land » rappelle le premier titre dans sa structure, puissant sur le couplet et clair sur le refrain. Mon Tomi (oui le mien d’abord!) est époustouflant. Mon dieu que j’aime sa voix !!! Un délice ! Le duo de gratteux Tomi/Esa fonctionne toujours à la perfection, le sitar y trouve même sa place.
« When The Gods Came » fait partie de mes préférés. Outre l’intro entêtante, c’est le refrain qui me scotche. La ligne de chant, la ligne mélodique d’Esa, tout fusionne avec une rare magie. Un bon solo, simple mais efficace, et voilà : Magistral. « Seven Roads Come Together » fait entrer l’orchestre et ça claque ! Quelle grandeur, quelle beauté ! Assez speed, le morceau file la banane et enchante en même temps.

So far so good comme on dit. Les morceaux sont efficaces bien que moins novateurs que leurs aînés des galettes passées. Retour délicat du sitar pour introduire « War » qui met en avant, comme la plupart des titres, la guitare lead. Le groupe semble être revenu sur cet opus au cœur musical du groupe : eux. Avec moins d’ « artifices » donc.
« Halo » sera un poil plus orchestral (pour mon plus grand plaisir, avec toujours ces envolées sur le refrain qui font que l’on est obligé d’aimer Amorphis) sans pour autant renier d’ADN de la bande finlandaise. D’ailleurs un va trouver avec « The Wolf » un morceau un peu plus brutal, typé « Majestic Beast » (sur « Skyforger ») toujours contrasté avec un refrain plus aérien et mélodique.
Et à l’instar de ses aînés, l’album se termine sur un duo avec Petronella Nettermalm, envoûtant, doux, parfait pour terminer cet opus assez mouvementé. "My Name Is Night" est un titre qui berce comme il faut.

Je suis un peu triste car je sais que je suis au bout du voyage organisé par le groupe autour de ses trois albums. "Halo" est une excellente conclusion dans le sens où le groupe repart dans son style qui lui est propre (personnellement ce dernier essai me rappelle "Circle") mais avec l'incorporation, avec parcimonie, d’éléments empruntés à « Under The Red Cloud » et « Queen of Time ».
Malheureusement il y a du coup, selon moi, moins de nouveautés, d’innovations, mais il y a un excellente cohérence dans la structure des morceaux. Un retour à la base : guitares, basse, clavier. Un vrai résumé du savoir faire du groupe. Ce qui par les temps qui courent est gage de grande qualité.
 
Critique : SBM
Note : 8.5/10
Site du groupe : Site Officiel
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