Chronique

ARCHITECTS - FOR THOSE THAT WISH TO EXIST - LIVE AT ABBEY ROAD / Epitath Records 2022

ARCHITECTS a décidé en 2021 de marquer le coup. Là où certains groupes enregistrent un live en vue de le streamer, le quintet, lui, décide d'enregistrer en live son dernier opus « For Those That Wish To Exist » aux mythiques studios Abbey Road avec, s’il vous plaît, l’orchestre Parallax. Autant dire que les premiers extraits sentaient très bon.

L’ouverture « Do You Dream Of Armageddon ? » est magnifique et pave la voie. 100 % orchestrale on sent l’envie du groupe de fusionner son univers au classique. Quel son, quelle beauté, menée par un piano discret mais important.
« Black Lungs » est quelque part semblable à l’original sur de nombreux points. Pas de refonte ou de changements de structure, mais l’orchestre apporte cette touche épique qui colle à merveille au titre. A croire que tout était prévu à l’époque de l ‘écriture.
De même pour « Giving Blood ». Certaines parties de guitare sont remplacées par des violons et tout s’en retrouve sublimé.
L’utilisation de l’orchestre est intelligemment faite. Point trop n’en faut. A l’instar de Septicflesh ils utilisent juste ce qu’il faut de cuivres et de vents pour enrichir leur musique. Petite intro légèrement symphonique pour « Discourse Is Dead » où Sam Carter nous trou le… enfin il balance du lourd quoi. Et il le fera sur tout l’album cela dit.

J’adore l’enchaînement « Dead Butterflies », calme, et « An Ordinary Extinction » qui envoie du très lourd niveau orchestre et Sam au taquet ! Mais on est pas encore au summum… Car « Impermanence » frôle ici la perfection… De l’intro au piano, aux cuivres, à Sam qui fait le yoyo en aiguës et graves, tout est magnifique. Huge respect au groupe. Magistral.
On calme le jeu avec « Flight Without Feathers », sublime ballade avec « seulement » quelques nappes de cordes envoûtantes. Et bien qu’orchestraux, les titres reflètent parfaitement l’essence des originaux. Le travail effectué est magistral sur la production.

« Little Wonder » envoie un morceau sublime (again) avec un groove de batterie et une orchestration au poil, sans compter sur les lignes de chant. « Animals » est tout aussi imposant malgré un refrain plus en deçà de ce que le groupe propose depuis le début. « Libertine » avec son intro malsaine et son explosion de son m’a mis une claque. C’est vraiment génial de voir un groupe de cette trempe pouvoir faire des lignes de chants ultra mélodiques, des orchestrations complexes et des rythmiques qui le sont tout autant. Une autre grosse réussite. Tout comme « Goliath ». La juxtaposition du brutal et du la beauté classique envoûte et émerveille.
« Demigod » est plus calme, mid-tempo, apaise un peu mais je trouvais le rythme super jusque là. Le morceau est sympathique sans être extraordinaire. « Meteor » me rassure en revenant à cette déferlante de décibels mais sans être trop pompeux. Malgré tout le titre n’est pas trop accrocheur sur la base, petite baisse de régime de fin d’album je suppose…
On termine ce voyage avec « Dying Is Absolutely Safe », très belle ballade qui tombe à pic et est parfaite pour terminer un album de ce type. On se pose sereinement, tout en douceur, et on profite de ces mélopées pour trouver un peu de repos et de détachement.

Et bien mes croquants, ça a été un sacré bon moment. L’originalité du projet mélangé au talent du groupe pour avoir réarrangé leur dernier opus sont extraordinaire. L’album est du coup beaucoup plus chaleureux, organique que son aîné, mais arrive quand même à garde l’ADN initial, à savoir cette mélancolie. Tout est parfaitement agencé, rien à dire si ce n’est « dommage les derniers titres sont moins percutants ». Mais ne pinaillons point trop quand même. On a là une réussite indéniable.



 
Critique : SBM
Note : 8.5/10
Site du groupe : Site Officiel
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