Chronique

HYPNAGONE - QU\'IL PASSE / Auto-production 2022

Originaire de l’Est de la France Hypnagone a été fondé par le bassiste Antoine Duffour. Ce dernier a commencé à travailler sur cet album dès janvier 2017, après ses années d’étude au MAI (Music Academy International) à Nancy. A l’écoute de ce premier opus on n’est guère étonné que le garçon soit diplôme d’une école de musique. Car « Qu’il passe » est assurément l’œuvre d’un musicien surdoué et érudit. On pense à l’écoute des premiers titres du disque que l’on va avoir droit à un superbe album de rock progressif. Les premiers morceaux évoluent en effet dans un univers à mi-chemin de Pink Floyd et de Porcupine Tree. Le classicisme prog pour les premiers et la modernité prog pour les seconds. Et puis le disque bifurque vers quelque chose de plus metal et lorsque surgissent les premiers growls on est presque surpris. L’album développe tout au long des plages qui le compose une virtuosité rare, entre prog, metal et jazz. Avec des musiciens d’un tel niveau on peut vite aller vers quelque chose de très beau mais de démonstratif et froid. Ce n’est jamais le cas ici. Car si Hypnagone est composé d’excellents musiciens ils ne sont pas là pour impressionner l’auditeur (même si, au final, ils l’impressionnent). On ne cherche pas avec ce disque, comme c’est trop souvent le cas dans le prog, à montrer quel génie on est, peut-être parce que les gens d’Hypnagone sont des gens humbles ou peut-être parce que la finalité reste la composition et non la virtuosité.

En résulte un disque extrêmement original, ultra ambitieux et d’une grande sophistication. A la vue de cette pochette influencée par le brutalisme, ce mouvement architectural caractérisé par une quantité massive de béton et de formes géométriques généralement très marquées, on se disait que ce que l’on trouverait à l’intérieur ne pourrait qu’être bon. On ne s’était pas trompé.
 
Critique : Pierre Arnaud
Note : 9/10
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