Chronique

Avant que nous ne soyons parqués avec cette épidémie, BABYMETAL nous avait offert un énorme cadeau. Son « Metal Galaxy », excellentissime double album, m’a donné la force de traverser cette période compliquée. Après un concert complet à l’Élysée Montmartre, je restais en attente de la suite. Mais voila que le groupe annonce son retrait de la scène musicale pour une durée indéterminée. Là où les haters prient pour que le Fox God ne nous renvoie jamais une représentante, je croise les doigts et orteils pour le retour de Su-Metal (Suzuka Nakamoto) et MoaMetal (Moa Kikuchi).
Mon souhait sera exhaussé en 2022 avec l’annonce d’un concept album sur l’autre histoire de BABAYMETAL sobrement nommé « The Other One » disponible depuis ce vendredi 24 Mars.

Je vais être tout à fait honnête, je ne comprends rien au concept, et les paroles en japonais n’aident pas. Mais ce qui compte pour moi c’est la musique et j’attaque donc cette offrande avec énormément d’excitation, d’espoir mais aussi de crainte… Je n’ai écouté qu’un seul extrait car je tenais à découvrir au maximum cet album. Allez… Je me lance.

A mon grand étonnement on commence avec un « METAL KINGDOM » qui ressemble, dans l’ambiance, le style, à la trilogie Starlight/Shine/Arkadia. Ça a du sens me direz vous, on repart là on s’est arrêté. Le morceau est assez cérémoniel et passe bien même si je préfère le groupe dans un autre registre. J’arrive à « Divine Attack » (seul extrait que j’ai écouté) où les paroles ont été écrite par Su-Metal (assez rare pour être souligné). Le titre est plus speed, plus épique grâce à ses quelques orchestrations, les lignes de chants sont excellentes, on retrouve la période « Metal Resistance » dans le style et ça fait plaisir ! Un riff dantesque, ultra technique lance «Mirror Mirror ». On sent que le passage des prodiges de Polyphia sur le précédent opus a laissé des traces. Le morceau est assez léger sur le refrain mais martèle très lourdement sur les couplets.
On augmente un peu le volume et la violence avec « MAYA » qui envoie bien comme il faut. Le refrain est très entraînant, chantant, tout ce que j’aime ! La douceur de la langue japonaise me fait toujours fondre. Seul petit bémol, l’accent anglais de Su-Metal n’est pas toujours parfait mais c’est de l’ordre du détail. Très bon titre.
Plus électro-rock et planant, « Time Wave » me met une claque à chaque écoute. On sent les bonnes ondes pendant l’intégralité du titre. Je fais des bons tout seul dans ma maison et j’adore. Pourtant loin d’être le plus complexe des titres du groupe on a ici l’efficacité brute par la simplicité.

A mi-album premier constat : aucun titre ne se ressemble. Les compositeurs distillent leurs envies sans se soucier du reste. Jusqu’ici je valide !
« Believing » (une des rare titre chanté 100 % en anglais) balance un gros riff qui tache ! Ça sent bon la 8 cordes ! Cette pesanteur est en parfaite opposition à la légèreté du timbre de Suzuka et Moa. Le refrain est très doux, le riff très dévastateur, ça marche à merveille !! J’adore !
Chœurs arabisants, beat électro, voilà ce qui vous attend avec « METALIZM ». On se rapproche d’un « BxMxC » mais en plus mesuré. Le solo est impressionnant ! Sweeping, shredding et autres effets accompagnés par une batterie (qui sonne electro) radicalement entraînante. Petit alien de cet opus j’adore !!!
« Monochrome » m’envoûte par ses lignes de chant. Que ce soit sur le couplet ou le refrain c’est excellent. Les riffs rock metal sont parfaitement agencés. Les mélodies sont claires et propres, la rythmique très grasse, avec beaucoup de disto et de basse. Le tout mélangé donne un clair obscur musical riche qui a un impact direct sur l’auditeur ! Le mastering de Ted Jensen est magnifique. Tout est à sa place et au bon niveau, c’est un régal.
On continue avec un autre très bon morceau avec un refrain entraînant au possible : « Light & Darkness ». Titre qui passera nickel en live malgré le calme et l’aspect simpliste du couplet. L’ensemble et largement rattrapé par le refrain. Et je termine cet album concept avec « THE LEGEND » qui sonne comme le premier titre ou encore « The One ». J’ai plus de mal avec ces morceaux. Bien plus calme et atmosphérique, il manque un peu de ce brin de folie. Mais je vais vous confesser que c’est le cas pour les deux précédents albums aussi : le dernier titre n’est pas mon préféré. Malgré tout celui ci nous offre un solo de saxophone qui relève le niveau et apporte une nouveauté inattendu ! Bien joué !

Vous l’aurez compris je pense, mes doutes ont été rapidement balayé ! Cette attente valait le coup. Malgré le fait qu’il n’y ai rien de vraiment révolutionnaire sur l’album dans son ensemble, il y a un plus grande maturité sur les compositions et le rendu. Et oui Suzuka et Moa ont maintenant 25 ans, fini le metal kawai. BABYMETAL prouve qu’il est capable de créer une musique riche, radicalement metal mais sans renier une légèreté vocale apportée par la langue japonaise.
Un album d’excellente manufacture qui ravira les fans de « Metal Galaxy » et « Metal Resistance ». Un must de cette année ! Je ne regrette absolument pas les achats des diverses versions !