Chronique

RAINTIME - FLIES AND LIES / Lifeforce records 2007

Raintime est un groupe italien officiant dans un registre metal difficile à classer. En effet, les influences du combo vont du prog à la Dream Theater, au death d’In Flames en passant par du mélodique à la Sonata Arctica voire du FM à la Europe.

Leur précédent opus, « Tales From Sadness », n’avait que peu enthousiasmé mon acolyte et non moins ami Guillaume (cf. sa critique 6/10), il en était tout autre pour moi. Je me suis donc empressé de réclamer avec insistance la critique du nouvel album de Raintime, à savoir « Flies & Lies ». Et je suis vraiment content d’avoir fait aboutir ma requête tant ce dernier m’a mis une énorme claque.

Les Italiens ont franchi un cap avec ce « Flies & Lies », c’est indéniable. Qui plus est à tous les niveaux : distribution (Replica rec.), prod, interprétation, mélodies catchies, riffs tonitruants.
L’année de sortie de « Tales From Sadness » fut mouvementée. En effet, leur maison de disques de l’époque ( Arise rec.) a tout simplement mis la clé sous la porte. Ajoutez à cela une tournée morte née (avec Secret Sphere et Royal Hunt) et vous obtiendrez une bonne dose de rage qui a certainement conditionné la direction beaucoup plus agressive de ce nouvel opus. Et cela n’est d’ailleurs pas plus mal, tant l’énergie et la puissance dégagée par le groupe sur cette galette rendent très bien et se trouvent être très rafraîchissantes.

On démarre l’album par son titre éponyme “ Flies & Lies ” et l’on sent tout de suite l’orientation plus agressive de la musique des Italiens. Si le précédent lorgnait plus facilement vers du Sonata Arctica ou du Secret Sphere, avec ce morceau on se rend vite compte que c’est vers In Flames ou Soilwork qu’il faudra faire la comparaison. Si comparaison il doit y avoir. Les rythmiques de folie (Enrico a fait un boulot magnifique derrière ses fûts) et les mélodies entraînantes (guitares et claviers) en sont la preuve. Mais l’atout majeur de cet opus réside dans le chant de Claudio. Effectivement, les parties voix death et voix claire sont beaucoup mieux maîtrisées.
Un très bon opener donc où tous les ingrédients sont de mise : lourdes rythmiques, chant death sur les couplets et clair sur les refrains. Un morceau dans la lignée d’un Moot-Lie (cf. « Tales From Sadness), mais plus agressif, tout comme le track suivant à savoir, l’excellent “ Rolling Chances ”. Moins sombre et plus entraînant, le chant clair de Claudio est sublime. Un titre vraiment jouissif, énergique. Bref, l’un des gros morceaux de l’album. On enchaîne avec du lourd. En effet, “ Apeiron ” voit Claudio se reposer avec son chant death. Il ne s’occupe donc que des vocaux clairs sur le refrain. La raison à cela est simple : les growls sont assurés par un guest en la personne de Jacob Bredahl (Hatesphere). Un morceau puissant même si je ne suis pas très fan de ce type de chant. Nous revenons en terre un peu plus connue avec “ Rainbringer ”. Un titre rapide (claviers) mais avec certains passages (voix et rythmes saccadés) à la Soilwork. Le refrain, encore une fois, est magnifié par le chant fort à propos de Claudio.

Petite accalmie avec “ Finally Me ”. La power ballade de l’album qui réussit la difficile tâche d’être originale sans être chiante. Le groupe a cette fois-ci opté pour un chant 100% clair (forcément...) et un style typé FM énergique, un peu à la Twilightning. Tommy Hansen (producteur) se targue même de passages à la flute ! Le track suivant, intitulé “ Tears Of Sorrow ”, se rebase dans le style des titres openers, à savoir rapide, puissant dans les couplets et mélodique sur le refrain. Tout comme d’ailleurs dans “ The Black Well ”, où le clavier se veut également très présent, à la fois en nappes ou en ligne mélodique. Cela reste tout de même un ton en dessous des morceaux précédents.

Je ne détaillerai pas trop le titre suivant car il s’agit de la cover metal du tube “ Beat It ” de Mickael Jackson. Après le « Fame » par Adagio et le « When the rain begins to fall » par Heavenly. Les Italiens semblent vouloir montrer qu’ils peuvent également être champions du monde de reprises :P Pour faire concis, le morceau original est déjà énorme, cette cover est juste monstrueuse. Et pour enfoncer le clou, on continue avec un des meilleurs titres de l’album. Il s’agit de “ Another Transition ” avec en guest Lars F. Larsen (Manticora) qui donne une nouvelle dimension musicale à Raintime. Le refrain se veut, en effet, très entraînant voire épique. Vraiment une bombe ! “ Burning Doll ” est un interlude d’un peu plus d’une minute qui permet d’introduire parfaitement le track suivant. Il s’agit donc d’une instru très ... Sicilienne. Les guitares traditionnelles italiennes (mandolines ?) donnent un effet « Parrain » sympathique et original. Le dernier et très bon titre de cet album se nomme donc “ Matrioska ” et permet de clore ce « Flies & Lies » de fort belle manière.

Conclusion : J’ai adoré cet album vous l’aurez compris et je vous encourage tous à jeter une oreille dessus. En effet, ce « Flies & Lies » a l’avantage non négligeable de pouvoir toucher un public metal varié (cf. intro), en plus, la qualité est là, donc pourquoi s’en priver. Après Secret Sphere et Elvenking, Raintime me rend encore plus fier d’avoir des origines italiennes :)
 
Critique : Secret Sfred
Note : 9/10
Site du groupe : Site officiel de Raintime
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