Chronique

METALLICA - DEATH MAGNETIC / Vertigo 2008

Ah la, la, quel immense plaisir de chroniquer un album de mon groupe préféré ! 5 ans après un très (trop) controversé ‘St Anger’ (plus que la paire Laod/ ReLoad c’est pour dire) le géant Américain refait surface pour un neuvième opus que tout le monde sait qu’il est un retour aux sources, ainsi que les solos de Kirk Hammett revenu après un trop long moment de silence.
Donc allons juger cette Old School Galette et savoir si le groupe ne s’est pas perdu en route.

Quelques battements de cœur se font entendre « That was just your life » commence. La guitare arrive, sombre, malsaine et claire, puis elle se met en place de façon progressive et enfin le riff déboule et là c’est la gifle. Un très bon riff à l’ancienne, accompagné d’un Lars Ulrich déchaîné ! James ouvre le festival chant et nous replonge 20 ans en arrière en plein ‘…And Justice For All’. Le refrain tout en accélération est lui aussi bien apparenté au Trash old scholl. Pour un retour c’est un vrai retour. Enfin Mr Hammett place son solo mais là un petit hic, il semble quelque part pas s’être foulé, mais voilà le seul ‘bémol’ de ce premier titre.
« The end of the line » entre en jeu et semble par contre plus proche de ‘St Anger’. Le riff sautillant confirme les dires. Finalement je suis content de voir que les Four Horsemen n’ont pas totalement renié leur rejeton. Le son de cet album est gros, puissant mais pas si exceptionnel que ça, un peu étouffé par moment. Le refrain est un pur plaisir à entendre, avec un James très en voix qui nous redonne du plaisir. Kirk, vient nous pondre un solo un poil mieux mais c’est pas encore ça, il manque toujours ce petit plus, cette réelle recherche musicale. Ici ça semble être un étalage de notes sans ‘saveur’. Comme sur St Anger les titres sont très longs et truffés de changements de rythme qui font très progressifs et remplis. Pas évident en quelques écoutes de faire le tour. Surtout avec un break qui nous lance sur une sorte de deuxième refrain aussi percutant que le premier voire plus.
« Broken, beat & scarred » est un gros mid tempo bien lourd où la parenté Trash est moins évidente. Plus dans l’esprit d’un ‘Load’ avec une approche plus heavy, nous découvrons un vrai petit bijou de heavy métal comme seul Metallica sait les concocter. De bien bonnes idées guitares sont à souligner ainsi qu’un chant très en place. Lars lui nous propose un jeu hyper solide dont il a le secret. Seul Robert semble en retrait dommage. Encore une fois Kirk Hammett nous propose un solo très estampé ‘Kill Em All’ mais il a bien trop évolué depuis pour ne pas s’en plaindre. Premier extrait de l’album avec le, on pourrait dire controversé, « The day that will never comes » qui débute à la manière d’un Fade to black, bien trop convenu (même le solo y ressemble). La suite est vraiment très bonne malgré tout. Des couplets calmes bien sentis (même si on pense instantanément au titre de ‘Ride To The Lightning’), joli arpège de guitare voix douce des plus jolie, le refrain énervé voit James faire étal d’une partie chant très viscérale qu’on n’avait pas entendu depuis fort longtemps. Entre en jeu la partie instrumentale d’abord inspirée d’Orion puis on accélère le pas sur fond de One, tout ça semble un poil réchauffé n’est-ce pas. Kirk, encore lui, ne semble pas vouloir s’en sortir avec un solo évident. Bref même s’il demeure excellent, ses quelques ressemblances gâchent un peu le plaisir.
« All nightmare long » voit une guitare au son clair, à l’esprit country, très vite remplacé par un pur riff Trash, mais moderne. La batterie de Lars fait très ‘Master Of Puppets’ tout comme le titre entier d’ailleurs. Encore une fois bien progressif, on y trouve différents passages guitare. Le chant lui est encore proche de ‘St Anger’ très énervé et super bien réalisé, quelle vitalité retrouvée. Cette fois Mr Hammett semble avoir trouvé un bon solo lui aussi très inspiré ‘Master Of Puppets’.
Place au titre que les fans on pu découvrir en live « Cyanide », qui permet à Robert Trujillo de se faire entendre. Un autre titre plus mid tempo et mélodique entre un ‘I Disappear’ et un ‘St Anger’. Une chanson étonnante assez ‘dansante’ et pas si facile d’accès avec ses passages calmes. Niveau solo ça peut aller, y a du mieux. Finalement même si Metallica a voulu retrouver ses sensations d’antan, ils n’ont pas oublié de poursuivre leur chemin sur la voie du modernisme et merci pour ça. Alors je sais déjà ce que certains pensent de ce qui va suivre avec un titre pareil : « The unforgiven III » moi même j’ai été surpris, mais laissons lui sa chance. Une intro piano et orchestration symphonique qui n’est pas sans rappeler les exercices du ‘S&M’. Certes super surprenant mais fort joli. Une sorte de ballade plutôt heavy (un peu à la No Leaf Clover) qui ne voit pas de ressemblance avec ses deux prédécesseurs. Seul reste un très joli titre super bien composé qui change un peu et doit son existence qu’au courage d’un groupe qui fait ce qu’il veut. Par contre la partie lourde voit un James transcendé et un Kirk enfin inspiré (comme quoi tout arrive).
Un petit baisé de Judas « The judas kiss » pour reprendre du poil de la bête. Ici pas de chichi, un pur titre décapant qui mélange moderne et ancien, avec un résultat des plus probant. Moins prog que le reste il défonce vos petite oreilles à grand coup de guitare sauvage, de batterie maltraitée et de chant hargneux et quel solo !! « Suicide & redemption » est un exercice oublié depuis longtemps par nos 4 cavaliers de l’apocalypse : une instrumentale ! 20 ans après To live is to die, Metallica nous refait le coup avec un certain rapprochement entre les deux.
Très lourde et puissante, elle est loin de valoir un The call of Ktullu ou Orion (et oui le magicien Cliff Burton n’est plus là) mais elle reste acceptable quoique un peu trop longue (10’02 minutes). A noter une très bonne partie lead de Kirk et un jeu de batterie de Lars à la Ian Paice (Deep Purple).
On termine par une tornade : « My Apocalypse » qui comme sur les 5 premiers albums nous donne droit au titre le plus violent de l’album. Du pur Trash presque primitif qui défonce les cages à miel. Au niveau du solo on replonge en plein ‘Kill Em All’ ce qui ici dérange moins au vu du titre. Une fin toute définie par son nom qui met la dernière gifle à l’auditeur, qui a de quoi digérer avec ses 74 bonnes minutes. Alors Metallica Mort !?

Conclusion : Metallica, vient de prouver qu’ils sont capables d’être toujours tranchants et incisifs (pour ceux qui en doutaient !). Un album certes ‘Retour aux sources’ mais pas tant que ça au vu des différents voyages dans la discographie du groupe. Un album qui devrait rassasier les nombreux ‘Fans’ qui ne jurent que par les 4 ou 5 premiers albums et ont bien trop peur de l’évolution. Bref un moyen de concilier les deux camps. Maintenant à voir s’ils seront capables de rester ainsi et de ne pas se laisser envoûter par les sirènes de l’évolution musicale qui malgré tout ce qu’on peut dire est la charnière centrale de ce groupe d’exception.
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
Site du groupe : Site officiel de Metallica
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