Interview

CRIMFALL (2009) - Jakke Viitala

Peux-tu présenter le groupe à nos lecteurs ?
Crimfall a été fondé en 2007 dans le seul but de faire une démo. J’avais déjà fait trois chansons qui nécessitaient des vocaux. Vu que je connaissais déjà Mikko et sa voix brutale ; je lui ai demandé s’il voulait m’aider et composer quelques paroles également. Vu que je voulais aussi un aspect plus atmosphérique et mélodique et que j’avais déjà entendu Helena chanter dans Tacere, mon choix s’est naturellement porté sur elle. En effet, sa technique lui permet de chanter de plusieurs manières différentes. Avec cette équipe, nous avons enregistré notre démo “Burning Winds” , qui nous permit d’obtenir un deal avec Napalm Records. Enfin, en 2009, nous avons trouvé les derniers membres à composer le line-up, à savoir, Janne Jukarainen à la batterie et Miska Sipiläinen à la basse.

D’où vient le nom Crimfall ?
Notre nom provient d’un brainstorming. La meilleure idée qui nous est venue a été Grimfall, mais ça faisait un peu cliché et pas très original. C’est pour cela que nous l’avons un peu modifié en changeant le « G » par un « C ». Mais la signification reste la même, à savoir « Triste Automne », ou un truc comme ça (rires)...

Comment procédez-vous pour l’écriture de vos morceaux ?
C’est un processus assez classique. Je commence par les bases, à savoir la batterie (en son midi), puis la basse et les guitares. Ensuite, dès que j’ai un son un peu metal, j’ajoute les orchestrations, et la chanson prend forme petit à petit. Une fois que le morceau est prêt, je l’envoie à Mikko qui commence à écrire les paroles par rapport aux instructions que je lui ai transmises. Pour “As The Path Unfolds…”, je n’ai pu entendre les vocaux qu’en studio, alors que pour le prochain, je préfèrerais inclure les paroles beaucoup plus tôt, de manière à les insérer également dans le système d’itération

Même si “As the Path Unfolds... ” est votre premier album, on y sent une atmosphère particulière. Comment avez-vous travaillé votre son ?
Mon premier objectif était de créer un album visuel. En tant que compositeur, je suis très concentré sur les atmosphères et les ambiances que sur les mélodies catchy. En utilisant les mêmes méthodes que les compositeurs de musique de films, j’ai combiné cela avec su black metal et du folk nordique pour arriver à ce résultat.

J’ai mis un 8/10 « As the Path Unfolds... ». Ce qui est plutôt une bonne note pour un premier album. J’ai vraiment adore le duo entre Mikko et Helena et la touche folklorique. Es-tu toi aussi satisfait ou vois-tu des défauts ?
Je pense que la note que tu nous as alloué est la même que je nous aurais attribuée. Bien sûr, je suis satisfait de cet album, surtout que c’est mon premier en tant que producteur et compositeur principal. Mais d’un autre côté, je sens que nous pouvons aller encore plus loin avec le prochain album, par exemple. Même avec une grosse major derrière, j’aurais tout fait de la même manière, j’aurais peut-être changé certaines choses, mais ce sont des détails. Mais bon, sache qu’un gars comme moi ne sera jamais satisfait à 100% !

La performance d’Helena est incroyable, et par moments, elle me rappelle l’excellente Floor Jansen (After Forever). Si je te dis que Crimfall serait le After Forever folklorique, qu’en penses-tu ?
Pour être honnête, la seule fois où j’ai entendu parler d’After Forever, c’était dans certaines de nos critiques. Je ne suis pas très familier de leur musique et le peu que j’ai écouté d’eux ne m’a pas fait penser à Crimfall. C’est peut-être le fait que l’on ait une chanteuse qui fait que l’on nous compare à un autre groupe à chanteuse. Je ne sais pas…

Comment ont été les réactions de la presse vis-à-vis de cet album ?
Je pense que ta note représente très bien la moyenne des note que nous avons eues. Et pour un début, c’est une put*** de bonne nouvelle ! Il est vrai que les gens ont été agréablement surpris par la qualité de ce premier essai. Bien sûr, nous avons eu de mauvais retours, mais au final, ils ont quand même senti des émotions sympas. Et toc ! (rires)

En France, la scène folk a de plus en plus de succès. Des groupes comme Ensiferum, Turisas, Finntroll, Moonsorrow ou Eluveitie sont très appréciés du public français. Aimerais-tu être ajouté à cette liste ou viserais-tu plutôt la scène de groupe « à chanteuses » tels Nightwish ou Epica ?
Franchement, cette dernière scène que tu cites m’est totalement inconnue, d’autant plus que je ne suis pas très fan des groupes « à chanteuses ». Le fait d’avoir Helena est plus profond que cela. Elle ajoute énormément d’émotions à notre musique que nous ne pourrions continuer sans elle. Vu que nous avons deux personnes au chant, c’est quasi du 50/50, ce qui nous placerait donc plutôt dans la première catégorie.

Est-ce facile de percer dans un pays où des groupes tels que sont déjà bien implantés Nightwish, Ensiferum or Turisas ?
Notre saga vient juste de démarrer, il m’est encore un peu tôt pour prédire si nous aurons beaucoup de succès en Finlande ou pas. Seul l’avenir nous le dira. Il ne tient qu’à nous de percer, travaillons dur et nous verrons jusqu’où nous irons.

Une tournée pour promouvoir « As the Path Unfolds... » est-elle prévue ?
Nous avions de grands projets, mais malheureusement, aucun d’eux n’a abouti. Nous adorerions promouvoir notre album lors d’une tournée. Mais pour être franc, je ne sais quand et si notre label pensera que le moment est venu. Ce qui est sûr, c’est que ce serait le meilleur moyen de se récupérer de nouveaux fans. Nous sommes dans l’expectative et n’attendons que le feu vert pour démarrer.

Comment sonnera votre prochain album ? Avez-vous déjà travaillé dessus ?
Justement, la semaine dernière, j’ai finalisé le premier morceau de notre nouvel album. Tout ce que je peux dire à propos de ce titre, c’est que nous continuons dans la même direction. Mais maintenant, avec l’expérience de « As the Path Unfolds... », je sais exactement comment faire sonner mes vocaux par exemple. En fait, je pense que le prochain opus ira un peu plus loin dans notre style : plus de contrastes, de meilleurs riffs, aspect musique de films accentué, plus de black metal, plus de folk, plus de tout (rires)...

C’est la fin de l’interview, je te laisse le mot de la fin. Peut-être en Français (rires) ?
(rires) « Mon Dieu », voilà les seuls mots que je sais dire en Français. Passez tous un bon été !
 
Critique : Secret Sfred
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