Interview

JULIEN DAMOTTE (2010) - Julien Damotte

Salut à toi, merci de répondre aux questions des seigneurs du métal
Tout d'abord peux-tu te présenter pour les gens qui viennent te découvrir ?


Je m’appelle Julien Damotte et j’ai trente ans. Je joue de la guitare depuis l’âge de douze ans et je me suis mis au chant un peu plus tardivement et surtout très progressivement. J’ai fait partie de pas mal de groupe au fil des années mais ce n’est que depuis 2007 que je joue dans un « vrai » groupe de métal. Avant ça, j’avais plutôt l’habitude de jouer (ou de chanter) du blues, du rock et même de la variété française. Je pense d’ailleurs que passer d’un style à un autre a été très formateur.

Tu as pris des cours avec Stephan Forté d'Adagio, que t'a il apporté et que gardes tu dans ton jeu de ce que tu as appris ?

En effet j’ai pris une dizaine de cours particuliers avec Stéphan et j’en garde un très bon souvenir. Stéphan est quelqu’un qui fait preuve de beaucoup de rigueur dans sa pratique de l’instrument et c’est peut-être ce que je suis venu chercher chez lui. Il m’a surtout fait travailler la propreté de mon jeu en aller-retour et en sweeping, chose sur laquelle j’ai encore besoin de travailler, mais nous avons aussi passé pas mal de temps à explorer les modes et quelques gammes plus ou moins exotiques, comme le mode Hongrois Mineur (que j’ai réutilisé dans des morceaux tels que « The Voice Within Your Soul » ou encore « Ending Chapter ») qui sont propres à son jeu. Enfin, le jeu de Stéphan est très expressif, il joue chaque note avec intensité et émotion, et je pense avoir également appris pas mal de chose rien qu’en le regardant jouer.

C'est ton deuxième album mais ton premier non instrumental, quel en est la raison ?

Je pense que tout guitariste qui s’inspire et découvre la musique avec Steve Vai ou encore Joe Satriani a plus ou moins envie de passer par un album instrumental. En 2003 j’ai donc enregistré « Deep Inside » et cela m’a permis de m’initier aux techniques d’enregistrement. Ensuite, j’ai tout de suite exprimé le besoin d’écrire de « vraies » chansons et de les chanter. Il est pour moi beaucoup plus facile de faire passer un message à travers des paroles. « Trapped » répond évidemment à une envie d'écrire mais surtout à un besoin d’exprimer certaines choses.

Comment as tu choisis et contacté tes prestigieux invités ?

Je ne suis pas allé très loin pour choisir mes invités puisque je les ai pris dans mon entourage personnel et musical. Toutes les personnes présentes sur « Trapped » m’ont apporté quelque chose que ce soit musicalement ou humainement parlant au cours de ces dernières années. Mattias et Christophe sont des guitaristes monstrueux et surtout des amis avec qui je partage la même passion pour l’instrument. Gus est également devenu un très bon ami au fil du temps. Quant à Buzz, Nach, Matt et Maya, ce sont des amis proches qui se sont tous investi à 200% dans ce projet et sans qui il n’aurait jamais vu le jour.

Doit-on considérer cet opus comme une sorte de concept album introspectif ?

C'est tout à fait ça! Je dirais même que cet album est comme une thérapie pour moi. Certains vont voir un psy, d'autres se tournent vers leurs amis, moi j'ai préféré écrire pour parler de choses très personnelles. Cet album est donc totalement autobiographique. Cependant, je pense que chacun peut interpréter les paroles selon son propre vécu. Le thème principal, la mort, est d'ailleurs très universel!

Avais tu eu l'idée dès le départ de construire cette grande fresque musicale, ou bien est ce au fur et à mesure quelle ce sont imbriquées ?

J'ai eu l'idée de faire un album concept dès l'écriture du premier titre ("Dying") en 2004. C'est à ce moment là que j'ai commencé à faire un schéma de ce que je voulais pour "Trapped". Un morceau d'ouverture instrumental qui annonce les thèmes et mélodies de l'album, un long morceau de fin pour clore l'histoire, etc… Ensuite, chaque chanson est venue s'imbriquer dans ce projet telles les pièces d'un puzzle. Un seul morceau est passé à la "trappe" (sans faire de jeu de mot!) car il ne rentrait pas vraiment dans le cadre. Peut-être verra-t-il le jour sur un prochain album…

Est ce toi qui à tout composé, et comment tu t'y es pris pour la conception de cette gigantesque pièce musicale ?

Oui ce projet étant très personnel, j'ai vraiment tenu à tout faire moi-même, de la composition à la l'interprétation, en passant par l'enregistrement et le démarchage des labels. Seul le mix et le mastering on été fait par des professionnels (Kevin Codfert pour le mix et Jürgen Lusky pour le mastering). Et heureusement! Il faut connaître ses limites! Pour la composition, je ne me suis fixé aucune contrainte, aucune limite, si ce n'est le concept de l'album évidemment. Je me suis lâché à 100%, chose qu'il est très difficile de faire dans un groupe. J'ai surtout pris mon temps pour que chaque chanson ait sa place et ne soit pas seulement là pour remplir le cd. Il s'est donc parfois écoulé plusieurs mois voire une année entre chaque morceau! Ensuite j'ai tout réenregistré durant l'été 2007. Le temps de réunir toutes les parties de claviers et les interventions des guests (seul Gus, Nach et Buzz sont venu enregistrer leurs voix ce même été), l'album est parti au mix fin 2008. Enfin, 2009 a été l'année du mastering et surtout du démarchage des labels.

On ressent pas mal d'influences durant l'écoute mais tu as réussi à canaliser tout ça de façon admirable ! C'est très rare d'arriver à ce résultat sur un premier album !

Merci beaucoup! C'est vrai que mes influences sont très diverses et j'ai vraiment essayé de créer quelque chose de personnel. Et c'est de loin la chose la plus difficile à faire! Proposer une musique originale tout en restant fidèle à ses influences, c'est un défit permanent!

Cet album sort en autoproduction, pourquoi un tel choix, recherches-tu quand un deal pour le futur ?

A la base, je voulais vraiment trouver un label car je ne pensais pas pouvoir m'occuper de la promotion et de la distribution de l'album tout seul. Finalement, devant les réponses négatives des labels que j'ai contactés (quand ils m'ont répondu bien sûr!), je me suis résigné à tout faire moi-même. J'ai donc passé pas mal de temps ces derniers mois à me créer un carnet d'adresse de webzines et magazines, et à envoyer mon album pour d'éventuelles chroniques et interviews. Les retours sont pour l'instant très positifs puisqu'une dizaine de chroniques sont déjà parues et j'en attends encore une vingtaine dans les semaines à venir! Quant à la distribution, je vais commencer par vendre mon album par correspondance sur des sites comme www.guitareuroshop.com ou www.guitarnine.com. Et si un label me propose un contrat de distribution en magasin, alors pourquoi pas! A voir…

Dans ton prochain avenir seras-tu le seul chanteur car quelle performance !?

Non, je ne pense pas. Nach et moi aimerions monter un groupe pour continuer ce projet, et pourquoi pas trouver un chanteur fixe. Pour l'instant, je ne peux pas dire si ce chanteur sera moi ou si nous choisirons quelqu'un de plus confirmé.

On peut se poser la question quand on voit comment l'album est joué pour d'éventuels concerts. Est ce que la scène t'intéresse et si oui comment vas-tu faire ?

Jouer « Trapped » sur scène est en effet un de mes projets. Mais il faudra pour cela trouver des musiciens pour m'accompagner. Evidemment, Nach et Buzz feront partie de l’aventure à temps plein et j’espère bien faire intervenir Maya et Matt sur leurs parties respectives (voire plus). Quant à Gus, ça serait évidemment énorme si son emploi du temps lui permettait de nous rejoindre et de faire les concerts avec nous. Il faut que je lui demande ! Il me restera donc à trouver un bon batteur et un bon bassiste. J’ai déjà quelques idées…


C'est la fin de cette interview je te laisse le plaisir de conclure !

Merci beaucoup pour cette interview! Je vous donne rendez-vous le 9 mars pour la sortie de "Trapped"! J'espère qu'il plaira aux lecteurs des Seigneurs du Métal!

 
Critique : Guillaume
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