Interview

DRAGONFORCE (2004) - Herman Li

Nous voici donc avec la première interview de Seigneurs du Métal réalisée par phoner. Ce fût donc avec Herman, le guitariste compositeur du groupe anglais de speed melodic metal appelé Dragonforce, que nous fîmes notre baptême. Une interview réalisée pour le deuxième album de ce groupe ‘Sonic Firestorm’…



SDM : Deuxième album, deuxième line- up… pourquoi ces changement ?
Herman : L’ancien batteur nous a quitté il y a six mois de ça, entre le Sweden Rock festival et le Bloodstock festival. On a donc commencé à chercher un nouveau batteur et David Mackintosh nous a contacté. Cela s’est très bien passé. Mais il faut dire que c’était très dur de trouver un autre batteur à cause de la vitesse et de la densité des chansons. On recherchait plutôt un batteur jouant du speed trash ou du speed black métal, enfin plutôt ce genre là. Même si David joue dans un groupe de black métal, il adore Helloween, Dream Theater, Rush etc. Il peut jouer progressif, power, enfin tous styles confondus. Le nouveau bassiste Adrian Lambert, est dans le groupe de puis maintenant sept mois, mais avant ça, il avait joué avec nous pendant un an comme « guest » car l’ancien bassiste ne pouvait plus jouer car il a subit une opération importante à la main.
SDM :Au début vous vous appeliez Dragonheart et vous avez changé en Dragonforce. Pourquoi ce changement ?
Herman : Il y a trop de Dragonheart : il y a deux films, une maison de disque, un autre groupe alors il fallait changer de nom sans pour autant complètement changer parce qu’on était connu avec la démo « Valley of the Damned » qui était sur notre site [Ndlr : superbe démo d’ailleurs]. On voulait aussi garder cette image de Dragon pour les gens qui connaissaient.
SDM : Sonic Firestorm sort tout juste un an après Valley of the Damned. Ne penses tu pas que c’est un peu rapide ?
Herman : Oui et non parce que « Valley of the damned » est sorti trop tard…. Tu connais la démo et on a fini de composer toutes les chansons de VOTD fin mai 2001. L’album est sorti deux ans après, et entre temps, le groupe avait évolué dans un autre niveau. Alors on s’est dit qu’il était temps de faire le deuxième album. Ca faisait trois ans qu’on jouait les mêmes morceaux en tournée. C’était un peu chiant [Ndlr : on se fait une bonne partie de rigolade]
SDM : Sur quelles idées vous êtes vous basés pour réaliser cet album ?
Herman : C’était important pour nous de repousser les limites et casser les barrières pour faire encore mieux que sur le premier album. On voulait pousser encore plus loin tous les instruments pour se différencier de ce qui se fait en ce moment dans le speed métal : encore plus vite, plus de guitares, plus de chant, plus de tout et dans toutes les chansons. Je pense que le nouvel album est plus varié mais toujours avec le son de Dragonforce.
SDM : Tu dis qu’il y a plus de chant, mais j’ai pu constater quand même que sur les morceaux, qui sont assez longs dans l’ensemble, qu’il y a beaucoup de soos et on regretterait parfois le manque de chant de ZP sur les chants ?
Herman : Il y a plus de chant, surtout dans le coté harmonie. Il n’y a plus uniquement le chant aigu mais il y a le coté un peu plus grave, et plus posé.
SDM : L’album fait 56 min environ, il n’y a que huit titres, ça fait assez long dans l’ensemble non ?
Herman : Je crois que c’est juste venu comme ça, on a même pas penser à savoir si les chansons allez être longues quand on a composé les morceaux et après, quand on enregistré les démos on a fait « Waow ! toutes les chansons font sept ou huit minutes ». Je pense que c’est surtout parcequ’on essaye de mettre tout ce qu’on aime sur chaque morceau et garder l’identité de Dragonforce. Il y a toujours les guitares mélodiques, les longs solos, le chorus qui se répète à la fin, les outro guitare et il y a toujours une partie plus lente au milieu et ça remonte comme ça. C’est notre façon de faire.
SDM : Tu disais tout à l’heure que vous vouliez avoir un album beaucoup plus rapide et beaucoup plus puissant. C’est quand même une innovation au niveau du speed métal car il faut dire que tu joues à une vitesse impressionnante, et Sam (ex-Power Quest non ?) aussi !
Herman : C’est important pour les musiciens de toujours évoluer, et même si le premier album a bien marché, on ne peut pas rester sur une formule et ne pas prendre de risques. Il faut prendre des risques dans la vie ! On essaie de faire encore plus technique mais toujours avec les mélodies ‘catchies’.
SDM : On sent la différence sur la ballade « Dawn over a new world », avec une guitare acoustique et un ZP plus calme. C’est assez intéressant au niveau de l’album pour montrer une image de Dragonforce autre que speed métal !
Herman : C’est exactement ça. C’est pour montrer qu’on est pas juste speed speed speed aussi. Avec le premier album on avait « Starfire ». « Dawn of a new world » est différente en tant que ballade : c’est pas juste ‘verse, chorus, verse, chorus, solo…’ . Il y a un peu de différence sur les arrangements de cette chanson.
SDM : Sur les autres titres on sent quand même la même structure au niveau de la composition : intro speed, chant, solos et chant ; ce qui est répétitif tout au long de l’album ?
Herman : Ce n’est pas du solo solo, mais c’est plutôt une partie instrumentale. Il y a une partie de black speed dans les chorus comme dans « Prepare for war » et aucun groupe n’a tenté ça : faire du black dans du power métal avec un chant très mélodique.
SDM : On parlait de Power Quest avec Sam Totman qui était sur leur premier album. « Fury of the Storm » nous rappelle leur titre « Glory tonight » !
Herman : Je pense plutôt que c’est « Glory tonight » qui sonne comme « Black winter night », et ce, parce que c’est Sam qui arrange toutes les chansons dans leurs deux albums (Wings of forever & Neverworld) et c’est pour ça que ça sonnera Dragonforce.
SDM : Dans Power Quest, il y a deux ex- Dragonheart : Steve Scott et Steve Williams ?
Herman : Sam joue sur leur deuxième album, il a fait beaucoup de guitare rythmique, de solos, et a construit toutes les parties de batterie pour Evil …[Ndrl : gros fou rire de Herman] Evil Quest, c’est une blague entre nous. Sam a fait les démos de leurs albums et c’est pour ça que tu entendras un peu de Dragonforce dans Power Quest.
SDM : Sur le dernier titre de votre album « Once in a lifetime », on sent un coté plus joyeux ce qui change du reste de l’album ?
Herman : … « Once in a lifetime » permet d’entendre que c’est la fin de l’album [Ndlr : petite partie de chant de Herman] et c’est à peu preès comme « Heart of the dragon » du premier album. Royal Ending ! ! !
SDM : On assiste à un renouveau de la scène métal anglaise avec Dragonforce et Power Quest, ce qui est positif. Vous allez faire une tournée avec Helloween au Japon, ce qui n’est pas rien. Tu en pense quoi ?
Herman : On est très content bien sur de pouvoir déjà tourner au Japon avec seulement un album alors qu’on m’a dit qu’il en fallait deux ou trois pour faire une tournée comme ça. Notre album a très bien marché au japon, il est sorti quatre mois après l’Europe et en même temps que le Helloween (Rabbit don’t come easy), et avec la même maison de disques. C’est pour ça que la tournée arrive un peu tard car on tourne toujours pour le premier album. On est très excité.
SDM : On pourrait vous comparer à Sonata Arctica qui au bout de deux albums faisaient une tournée au Japon, ce qui est rare ?
Herman :Oui, avant ça, on va même jouer à Bangkok (Thaïlande), et après la tournée avec Helloween, je vais passer deux jours à Taïwan pour faire des Master Class avant de retourner avec Heavenly.
SDM : Je sais que les gars de Heavenly sont très impatients de faire ce concert… et vous ? Les avez vous déjà rencontrés ?
Herman : Oui je connais Fred, et j’ai rencontré Max (Pilo) hier. Il est venu me voir ici, à Paris. Ca va être une BIG PARTY héhé, et ça sera la première fois qu’ils joueront les morceaux du nouvel album….[Ndlr : quels veinards !]
SDM : Un dernier mot pour conclure ?
Herman : J’espère que tout le monde va acheter le nouvel album, pas seulement les fans de speed et de power métal, mais je pense que l’énergie que l’on dépense et que l’on donne quand on joue, ça peut intéresser les fans de black ou de trash aussi avec nos parties de black speed. C’est un genre de « extrême power métal ».
 
Critique : Lionel
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