Interview

DEVIL'S TRAIN (2012 - Version française) - Jörg Michael

Tout le monde connait le travail de Jörg Michael sur Stratovarius, mais il y a un nouveau groupe dans lequel il va vous botter le cul: DEVIL'S TRAIN !!
Vous connaissez pas? Alors lisez ces lignes!



Jörg MICHAEL : Salut c’est Jörg ! Bonjour ? Bonsoir ?

SBM : Bonsoir ! (rires)

Bonsoir ! (rire)

Merci ! Comment vas-tu ?

Je vais bien, merci beaucoup. Et toi ?

Bien… après une bonne journée de boulot !
Merci de me donner un peu de ton temps, nous sommes ici pour parler de DEVIL’S TRAIN, dont l’album est maintenant disponible. Comment tu te sens par rapport à ça ?


Je suis très excité pour ça ! En Europe mais aussi en Amérique du Nord et du sud, les réactions ont été très bonne, et je dis pas ça comme ça… On a eu des bonnes notes comme 9/10, 9/9 et ce genre de choses, donc c’est réellement surprenant et bien ! Et je suis très content que les gens partagent mon opinion à ce sujet.

Bien sur ! Et peux-tu nous dire comment ce projet est né et comment tu l’as rejoint ?

Expliquer cela sera un peu plus long… Donc je vais essayer de simplifier autant que je peux…
Le chanteur est celui qui est derrière tout ça. Il est né en Grèce, mais il vit en Allemagne depuis 25 ans maintenant et en fait il m’a appelé, il y a quelques années, car j’avais une petite agence de réservation en Allemagne.
Et ainsi dans la conversation on a senti qu’on était du genre à bien s’entendre, et j’ai donc pu expliquer le point de départ et finalement on a fait ça en tournant ensemble avec Stratovarius. Et je pense qu’il y avait quelque chose de curieux quand on était ensemble et il m’a parlé de son projet rock’n roll qu’il voulait faire naitre et qu’il avait en tête depuis pas mal d’années mais finalement il a trouvé notre guitariste, il l’a trouvé à Thessaloniki et c’est Laki.
Et en fait LIA (Liapakis) est un bon ami à Gus G ; et Gus G connait Laki parce qu’ils ont le même prof de guitare, et viennent de la même ville. Et c’est comme ça qu’il nous a rejoint en fait. Et là quand on était ensemble sur la tournée avec Stratovarius il m’a demandé si je voulais me joindre au projet, qu’il appelait « Projet Rock’n roll », c’est l’appellation officielle. Et j’ai dit « Oui je suis intéressé ». J’ai donc entendu les démos et j’ai été très impressionné par le boulot sur les guitares. Et je lui ai demandé si c’était un vieux gars de je ne sais où et il m’a dit « Non j’ai trouvé le guitariste Laki, qui a le même prof de guitare que Gus G et il a vraiment un talent extraordinaire ». Et donc j’ai dit « Oui bien sûr, j’en suis, ça a l’air vraiment bien ». De là on s’est dit « Essayons de le faire ».
Il m’a donc donné les démos, je les ai écouté, suis rentré chez moi, j’ai enregistré l’album. C’était aussi la première fois qu’on se rencontrait, avec le guitariste, on a bossé les chansons dans la salle de contrôle et on a fait l’album en une journée. C’était bon et naturellement l’idée est venue à la fin de la journée : il nous manquait toujours un bassiste. Les gars pensaient qu’ils avaient quelqu’un qui pourrait faire l’affaire. Mais finalement après avoir essayé avec ce gars, puis un autre et un autre, on a pensé que ce n’était pas exactement la magie que l’on recherchait, alors ils m’ont demandé.
Et au travers de ma carrière, le groupe ou le gars qui, pour moi, sonne exactement comme ça, à la basse est Jari Kainulainen. Et je me rappelle le premier enregistrement que j’ai fait avec lui et Stratovarius et je leur ai dit : « Si vous voulez un gars qui a la magie et tout ces trucs, vous devriez définitivement demander à Jari ».
Ils l’ont appelé, il a dit « Cool de rejouer avec Jörg », et il est venu, a joué la basse, et maintenant on en est là, à promouvoir l’album et le sortir en même temps.

Merci pour l’explication Jörg... Et est-ce la raison pour laquelle tu as quitté Stratovarius ? Est-ce lié ?

Non, non… Rien à voir en fait. Premièrement, DEVIL’S TRAIN était juste fait pour être un projet. Plus tard quand on a entendu la version finale, alors c’est devenu clair qu’on voulait en faire un groupe. C’était un processus naturel.
Arrêter Stratovarius était pour une raison complètement différente. C’était juste une coïncidence, il y a des choses qui se sont passées dans ma vie au même moment, mais je voulais quand même arrêter.

Ok, donc maintenant parlons un peu plus de l’album. C’est très influencé par le blues rock, mais avec ce son métal très puissant. Quelles ont été vos inspirations pendant l’écriture ou l’enregistrement ?

Il faut voir ça au travers des années, quand on a commencé notre carrière on a été influencé par des groupes comme Led Zeppelin, The Who, Deep Purple, Queen… Plus tard avec la nouvelle vague de métal anglaise, avec Judas Priest, Motörhead, Iron Maiden, les deux premiers albums… Voilà ce qu’on écoutait, ce qui nous a influencé quand on était des gosses et qu’on aime toujours. C’est une sorte de visions qu’on a eu, et c’était important pour moi de trouver quelqu’un qui partageait ces pensées, et on voulait les rendre vivantes, avec une nouvelle flamme. On avait juste besoin de trouver les bonnes personnes.
Et ce sont nos influences de base. Par exemple le guitariste, si tu lui demandes « Quelle est ta plus grande idole », il dirait quelque chose comme : « La plus grande idole pour moi c’est Jimmy Hendrix car il a tout inventé ». Et il est influencé par des gars comme Gary Moore, Michael Schenker, pas comme les autres guitaristes modernes, influencés par Steve Vaï ou Yngwie Malmsteen ou autre. On avait besoin de revenir à des trucs old school, car c’est ce qui nous a influencés. Mais de l’autre côté, au delà des groupes qu’on a écouté, on a aussi une carrière musicale… Moi avec Stratovarius, Running Wild, LIA avec Mystic Prophecy et des trucs comme ça, donc on a aussi des influences dans les trucs des années 90 comme le « Black album » de Metallica ou autre, et c’est tout ça que l’on a mis dans le groupe et tous ces ingrédients font sonner le groupe comme il sonne en 2012. Je voudrais dire, pour finir, que c’est comme un grand bol de groupes des années 70, dans lequel on a aussi mis un peu des années 90 et du début de ce siècle, et c’est comme ça que le groupe sonne : un genre de blues métal ou peu importe comme on le nomme, blues rock ou autre, ça colle bien.

Et comment se déroule l’écriture dans le groupe ? Tu m’as dis que tu avais enregistré l’album avec Laki, mais qu’en est-il de l’écriture ?

L’écriture était un peu différente quand premièrement, LIA a rencontré Laki. Ils se sont réunis et ont eu beaucoup d’idées, ont travaillé dessus, ont mis ces idées ensemble ; donc la plupart des chansons sont faites par eux. Les paroles aussi sont écrites par LIA... Donc voici comment l’album a été créé, et par la suite LIA et moi ont mis ici et là quelques arrangements, idées, mais la composition de base a été faite par LIA et Laki.

Tu as déjà eu beaucoup de groupes, mais est-ce la première fois que tu rejoins un groupe jouant ce type de musique ?

Pas vraiment, et c’est aussi la raison pour laquelle il m’a demandé si je voulais en faire partie, parce qu’il a aussi écouté d’autres enregistrements comme Laos ou House of Spirit que j’ai fait dans les années 90 et il a dit « Ce dont j’ai besoin pour cette musique et cet album n’est pas le talent que tu montres sur Running Wild ou Stratovarius. Je veux que tu joues ça et je sais que tu le peux, grâce aux autres albums que j’ai écoutés ».
Donc c’est bien sûr une surprise pour beaucoup de gens que je puisse jouer de la musique comme ça, mais j’ai aussi fait ça avant et ce n’était pas très connu. Parce que les gens connaissent plus mon travail sur Stratovarius ou Running Wild et donc ils disent « Ah ouais c’est un batteur de power métal, c’est pas le bon batteur » et quand tu écoutes l’album tu dis « Oh mais c’est Jörg Michael ? » et tu attends de moi que je joue des doubles grosses caisses infernales ou un truc du genre, mais j’aime aussi montrer différentes aspects de ma personnalité et LIA le savait, il savait que j’avais un passé comme ça.

Donc tu as dû t’éclater en enregistrant l’album hein ?

Carrément oui ! (rires)

Et comme l’album est du genre blues rock, ou peu importe le nom, ça sonne un peu Texas quelque part. T’as bu du Jack Daniel’s pendant l’enregistrement ?

(Rires) Euh… non… En fait je ne bois pas trop pendant les sessions d’enregistrement.

Tellement sérieux… (rires)
Comme tu as dit, les paroles ont été écrites par LIA et semblent axées sur les femmes, le sexe, des trucs comme ça ? Est-ce exact ?


Oui quelques fois mais pas tout le temps. Il y a une chanson appelée « The Answer » qui parle du sens de la vie, pourquoi on est là ? Il y a une chanson comme « Coming Home » qui demande pourquoi on part à la guerre… C’est raconté à travers les yeux d’un soldat qui veut rentrer chez lui.
Et habituellement c’est des trucs rock’n roll comme tu disais. Il y a aussi des expériences, comme par exemple la première expérience de LIA dans un bordel ou des trucs comme ça.
On veut hurler au monde, on veut juste s’éclater ; on veut vivre la magie du moment, laisser les craintes derrière. Profiter un peu de chaque minute qui passe dans la vie, au moins une fois dans une journée… C’est dans quelques chansons, et te met de bonne humeur. Ce n’est pas un message intellectuel et philosophique qu’on veut apporter aux gens, on veut juste célébrer le temps et chaque minute de la journée.

Et donc quelles sont les prochaines étapes pour le groupe ? De ce que je sais vous n’avez pas encore fait de concerts, donc est-ce la prochaine étape ?

Ça devrait être une étape normale mais ça va être assez dur de trouver des bons créneaux pour un live… On essaye de notre mieux, mais notre prochaine étape est bien sûr de faire plus de promotion et essayer de présenter l’album. On est en train de produire notre seconde vidéo qui sortira dans 5 ou 10 jours je suppose, et ensuite on fera plus d’interviews et on ira ensemble répéter et amener cette musique sur scène ! Mais il n’y a rien de confirmé à l’heure actuelle et j’espère que bientôt on aura des choses à dire à ce sujet !

Et peux-tu nous dire quel sera la prochaine vidéo ? Ou est-ce un secret ?

Non ce n’est pas un secret… la première vidéo qu’on a fait était pour « American Woman » qui est une reprise… Et là ça sera notre premier single, « Sweet Devil’s Kiss » et ce n’est pas un secret, et ça arrivera bientôt.

A propos de la tournée, même si rien n’est planifié, es-tu excité de tourner avec ce groupe ?

Je le suis oui… Je suis très excité de faire ça. Je sais et tu sais aussi que la situation dans le business de la musique a changé ces dernières années. Je ne sais vraiment pas quoi attendre… On est vraiment des nouveaux venus, peu de gens connaissent le groupe, donc quand on aura la chance de pouvoir le faire, on sera très excité de tourner, mais il faut qu’on montre un peu de patience car c’est un tout nouveau groupe que peu de gens connaissent.
C’est à vous les gars, qui avez écouté notre musique et connaissez notre nom, de dire aux gens de nous soutenir… C’est la seule chose que je peux te demander, et je suis déjà très content que tu nous soutiennes et fasse ça avec une interview avec moi.
Mais il nous faut montrer un peu de patience jusqu’à ce que les choses prennent vraiment vie. Ce n’est pas comme si tu formais un nouveau groupe et qu’en trois jours tu pouvais te montrer au monde entier et faire une grosse tournée… Personne ne nous connait encore. C’est la première approche ; on fait ça depuis quelques semaines à peine.

Ben je peux juste te dire que j’ai vraiment pris une claque en écoutant l’album et que je suis fier de vous aider avec les interviews, la promo et les trucs comme ça…

Merci beaucoup…

De rien !
Et as-tu prévu de rester dans DEVIL’S TRAIN quelques temps ou cherches-tu un autre groupe ?


Hum non… C’est mon idée, c’est mon nouveau groupe, je suis très content avec cette musique et j’y ai mis tout mon cœur et ça le fait jumper de haut en bas mon pote. Et je suis toujours très excité quand je l’écoute et j’ai cet album depuis déjà quelques mois.
Donc j’aime vraiment trouver ces sentiments passionnés pour la musique et jouer la batterie à fond ! Et je suis là pour présenter l’album en direct !
Et c’est ce qu’on doit faire maintenant, chercher des contrats pour des concerts et présenter le groupe au monde. Mais ce n’est pas un projet pour moi, c’est mon groupe et je suis content avec.

Reçu ! Et bien je crois qu’on arrive à la fin de l’interview, donc je le laisse les derniers mots si tu veux dire quelque chose aux fans français ?

Et bien pour nos fans d’ici et nos nouveaux fans de France, je vous envoie mes salutations, je vous souhaite de bonnes vacances et quand vous aurez la chance et le temps de chercher un nouveau groupe, pourquoi ne pas essayer DEVIL’S TRAIN ? Prenez un ticket, le chauffeur est le diable en personne et pour quelques minutes dans votre vie vous ne penserez pas à vos inquiétudes, c’est ça le message. Essayez et avancez les gars !

Et bien merci beaucoup Jörg pour ton temps, profite de Paris, j’espère te voir bientôt sur la route avec ce groupe !

Merci beaucoup, je te souhaite le meilleur à venir et bonne soirée !

Bonne soirée !
 
Critique : SBM
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