Interview

THE ARRS (2012) - Stefo (guitare)

Toujours en manque de nouveau son Made in France, Les seigneurs du métal m’ont trouvé The ARRS. En place depuis quelques années, ils ont signés avec Verycords leur quatrième album Soleil Noir. Ce label produit d’autres artistes comme Zuul Fx, Skunk Anansie et Mass Hysteria, que vous avez pu voir dernièrement sur nos chroniques, ou encore, le virtuose Marty Friedman (ex-Megadeth). En d’autres termes on pourrait dire « bienvenu dans la cours des grands ! »

Ce qui m’a frappé à la première écoute de cet album c’est ce métalcore puissant et bien inspiré qui semblait venir tout droit de la face caché de l’Esprit du Clan. Mais si les influences de la scène hardcore parisienne se ressentent dans la musique, les textes s’orientent vers des thèmes plus variés, souvent introspectifs et qui méritent de poser quelques questions sur la conception de l’album.

Salut Stefo, à part « mieux vaut tard que jamais », que pouvez-vous dire sur The ARRS à quelqu’un comme moi qui vous découvre ou ne vous connais pas encore ?


Si personne ne nous découvrait plus, ce serait triste… En quelques mots, THE ARRS est un groupe de metal hardcore originaire de Paris. Cela fait maintenant une bonne dizaine d’année qu’on est sur la route et avons à notre actif ; une démo, 4 albums ainsi qu’un DVD Live. Nous sommes justement en pleine promotion de notre nouvel album « Soleil Noir » récemment sorti chez Verycords/Warner Music France.

Pour les plus curieuses et curieux, il y a pas mal d’infos sur notre site www.thearrsmetal.com ou tout simplement en tapant THE ARRS dans google.

On peut lire sur le net que vous avez porté l’album à Verycords. Soleil Noir a donc été produit de façon
indépendante. Qu’est-ce qui n’a pas pu être possible chez Season of Mist et qui a fini par penché en faveur de votre nouveau label ?


En réalité, la décision ne s’est pas réellement présentée en ces termes. On arrivait en fin de contrat avec Season Of Mist et on souhaitait avoir un maximum de liberté dans l’écriture et le choix artistique de l’album. C’est pour cette raison que l’on a décidé de produire nous-même, et de démarcher les labels dans un second temps. Verycords et son équipe nous ont fait part de leur fort intérêt pour le disque et nous avons commencé à discuter d’une éventuelle collaboration. Leur approche nous a tout de suite plu, que ce soit professionnellement ou humainement parlant. Le choix a été facile !

Pensez-vous que cette signature puisse vous ouvrir des portes vers l’international ?

Comme nous venons de le dire, la signature n’était pas à la base de ce genre de démarche ou objectif. Cependant, il faut reconnaitre que faire partie de l’écurie Verycords nous permet de bénéficier de ses partenaires (médias, distributions, etc.) et va probablement élargir notre audience et notre diffusion. Cela correspond aussi à une dynamique de notre part. Contrairement aux précédents albums et tournées qui suivaient, on souhaite vraiment se développer à l’internationale et étendre notre public à l’étranger. Ces ambitions semblent tout à fait réalisables quand on voit que la scène mondiale s’ouvre de plus en plus aux groupes français (Gojira, Betraying The Martyrs, As They Burn).

En écoutant un peu les vidéos disponible sur youtube, puis Soleil Noir il y a une évolution de la musique vers une autre référence du metalcore français, L’Esprit du Clan. Une influence de vos nouveaux membres ?

C’est assez marrant que tu dises ça, car les seuls à avoir écouté EDC sont plutôt les membres originels. Les deux nouveaux membres sont plutôt axés sur le deathcore, le djent ou encore le newschool hardcore… Cela dit, la comparaison est assez évidente du fait de l’ancienneté des 2 groupes et du chant en français.

Votre premier single « Mon Epitaphe » présente au niveau musical un schéma bien à la mode, avec un refrain aérien chanté en voix claire, élément qui n’est pourtant pas représentatif de l’album. J’ai pensé à première vue que le label avait trouvé le succès commercial genre Caliban (ou pire Sonic Syndicate). Mais au fond qu’est-ce qui a porté le choix sur ce titre ?

Il y a pas mal de chose à dire à ce sujet, et c’est une question qui est revenu souvent. Tout d’abord, comme tu le précises ci-avant, il faut savoir que Soleil Noir a été entièrement composé, enregistré et mixé avant la signature chez Verycords. Cela n’a donc pas du tout été une volonté de leur part. Ensuite, rappelons que les chants clairs sont présents dans THE ARRS depuis les débuts. La nouveauté n’est finalement constituée que par le choix du français sur ces parties. Pourquoi précisément ce titre ? Tout simplement car le contraste entre la ligne mélodique et le contenu des paroles nous semblaient intéressant : Utiliser un chant clair pour décrire le meurtre d’une personne et la culpabilité qui en découle renforce le message que l’on veut faire passer.

On y voit également le thème du blasphème, un détachement par rapport à la religion alors que paradoxalement, « J’incline vers l’hérésie de Caïn » fais référence à l’ancien testament. Qu’est-ce qui vous tiens à cœur dans ce domaine ?

Nous avons tous grandi dans un monde Judéo-chrétien avec toutes les croyances que cela comporte. Cela a toujours été un thème récurrent dans les textes de THE ARRS. La sémantique des récits bibliques est très riche et constitue une source inépuisable d’inspiration. Nous ne cherchons pas à prêcher quoi que ce soit, libre à chacun de se faire sa propre interprétation. Concernant « Mon épitaphe », puisque tu y fais allusion, il ne s’agit pas de blasphème ou d’un quelconque détachement de la Religion. Les textes racontent comment une personne outrepasse ses principes, pensant que ses propres croyances l’abandonnent et qui, finalement, ne supporte pas le sentiment de culpabilité qui en découle.

“1781” est probablement le plus gros temps fort de l’album, et le rend unique de par ses référence particulière aux « Lettre choisies » de Marquis de Sade. Le refrain « A la vie, à la mort, le plaisir de jouir de corps » (puis « jouir sur son corps », ndr) raisonne vraiment comme un coup de tonnerre en plein milieu de l’album. Qu’est-ce que vous avez voulu exprimer exactement ?

Nous aimons beaucoup ce que fait le marquis de Sade. Contrairement à beaucoup de ses écrits, « Lettres choisies » ne parle pas spécialement de sexe pourtant nous avons décidé de le citer dans un texte proche de ce thème qui lui est si chère. C’était pour nous une façon de représenter le côté pervers d’un amour sans limite et sans tabou entre deux êtres.

Les paroles font le lien entre la vie et la mort, la destruction et la renaissance, la liberté et la contrainte. Ce sont ces opposées qui donnent leur nom à Soleil Noir ?

C’est tout le concept de cet album. Le départ de Paskual et Jérôme nous a fait nous poser de nombreuses questions sur l’avenir du groupe. Finalement nous avons profité de la fraicheur des deux nouveaux membres pour reposer de nouvelles bases. Nous voulions faire faire ressortir l’aspect cyclique des choses. La fin d’une ère n’est-elle pas le début d’une autre ?

Parlons-maintenant de votre tournée, qu’avez-vous au programme pour les prochains mois ?

Nous sortons tout juste de la première partie de tournée qui s’est clôturée avec une date à la maison pour le Bring The Noise Festival (aux côtés de Mass Hysteria et Rise of the Northstar) et allons repartir sur les routes à partir de février. Pour le moment une vingtaine de date ont été bouclées jusqu’à mai dont un Olympia le 5 avril. Autant dire qu’on a vraiment hâte de jouer dans la salle dite la plus « mythique du monde » !
L’été sera quant à lui consacré aux festivals et à la composition.
Pour la suite, on aura bien le temps de l’annoncer au cours de l’année.

Une chance de vous voir au Hellfest cette année ?


Les cartes ne sont pas entre nos mains malheureusement ! Il reste de nombreux groupes à annoncer, qui sait…

Merci à tous et à bientôt sur les routes !

Merci à toi, et désolé pour le délai de réponse ;)
 
Critique : Weska
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