Interview

WILDPATH (2015) - Marjolaine Bernard (chant)

Après avoir pris une claque majestueuse avec le nouvel album « Disclosure » de mes nouveaux chouchous français de Wildpath, voici une interview téléphonique réalisée avec Marjolaine en direct de mon salon !

Bonsoir, peux-tu présenter et retracer en quelques mots l’histoire de Wildpath pour nos lecteurs ?


Bien sûr ! Wildpath existe depuis plus de 10 ans, le groupe a été créé par Alexis (claviériste) et Olivier (guitariste). Depuis 2008, nous travaillons avec le line-up que vous connaissez actuellement. Nous venons de sortir notre nouvel album et le troisième avec ce même line-up. Et nous sommes de la région Parisienne.

J’ai eu l’honneur de chroniquer votre dernier album « Disclosure », d’ailleurs encore une fois bravo pour ce chef d’oeuvre. Parle nous de sa conception… Comment s’est déroulé le travail en studio ?

C’est très gentil, nous avons lu ta chronique qui nous a fait très plaisir.
Pour cet album nous avons mis un peu de temps. Entre « Underneath » notre précédent album et celui-ci, il y a plusieurs années qui se sont écoulées. On a pris notre temps, on voulait faire le point tous ensemble sur nos attentes, nos envies musicales. Nous nous sommes donc réunis pour en discuter. Sur cet album on ressent une évolution de ce qu’est la musique de Wildpath. Il y a un premier morceau « Petrichor » qui a été composé par Alexis et Olivier et très vite on a voulu commencer à le jouer pour voir si c’était la direction artistique vers laquelle on voulait aller. A partir de là, tout le reste de l’album a été composé. Par rapport aux précédents albums, où on les enregistrer quasiment dans la salle de composition, là on a pris plus de temps pour se les approprier et retravailler des parties pour être vraiment satisfait de chaque note. Nous avons vraiment pris notre temps, on en avait besoin et cet album méritait un temps un peu plus long.

A travers votre musique, vous semblez avoir beaucoup d’influence, tel que le metal évidemment, également la musique classique, les musiques de films mais aussi l’électronique. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ? Quels sont vos influences ?

C’est assez large, on est tous très proche dans le groupe, on habite pas loin, on se voit tout le temps et on a tous des influences très larges et on se les fait partager. Donc ça donne un melting-pot très varié. Tu as tout à fait juste dans ce que tu cites, dans la musique classique on a clairement une influence. On adore les musiques de films, Hans Zimmer, Danny Elfman, on est aussi influencé par la musique de jeux vidéos donc ça fait partie de notre paysage, puis l’electro aussi. Nous en avons parlé au moment de la composition, c’est quelque chose que tout le monde écoute dans le groupe et on a eu envie d’en mettre un petit peu. On essaie toujours de tester des associations musicales. Le metal c’est un genre qui permet de se lâcher sur l’expression musicale et donc associer à de l’électro, on s’est dit que ça pourrait être intéressant pour Wildpath d’aller gratter dans ce style là.

En parlant d’influence et de Danny Elfman, on ressent l’univers Tim Burtonnien à plusieurs reprises, notamment sur le titre « Disclosure » qui est franchement épique. Sur le titre « Delusion », ton chant me rappelle celui d’Helena Bonham Carter dans le film Sweeney Todd. Je me demande si tu as vu le film et si oui, t’en es-tu inspirée ?

(rires) J’ai vu le film et je vois ce dont tu parles. Je n’ai pas pensé à ça sur le moment quand je l’ai enregistré mais effectivement les lignes vocales de ce morceau m’ont permis de me lâcher sur l’interprétation. On a aussi utilisé des effets sur la voix, il y a des moments où ma voix est doublée, il y a beaucoup de choses. De très courts instants dans les couplets par exemple qui rendent peut-être effectivement cet effet un peu rythmique que tu as ressentis.

Parlons de l’artwork… L’aspect visuel est très harmonieux et reflète très bien le contenu de cet album, à la fois sombre et lumineux. Raconte-nous son concept ?

Le concept album, je peux t’en parler mais pas trop parce qu’on aime laisser l’auditeur découvrir et se faire sa propre idée. C'est un concept album qui se lit à plusieurs niveaux. Donc tu peux voir une partie de l’histoire et si tu veux aller plus loin, on glisse beaucoup d’indices que ce soit dans le visuel ou dans les paroles pour aller un peu plus loin. Mais en gros, le concept album tourne autour d’une héroïne, il y a deux personnages, donc ma voix et la voix de Nico [ndlr: bassiste] qui conte un autre personnage. L’idée de fond est de parler de créativité, d’imaginaire et de savoir jusqu’où l'on peut aller. Quelle est la limite entre l’imaginaire, la création et la folie. Comment une personne imaginative peut être considéré au sein d’une société qui est parfois un peu rigide. Et comment se placer autour de ça.

- vraiment très intéressant…
- il faut maintenant que tu approfondisses les paroles (rires).
- je promets de le faire après cette interview (rires)

Vous avez réalisé un vidéoclip il y a quelques mois pour le titre « Petrichor » qui est très esthétique et qui reflète lui aussi complètement votre univers. Parle-nous de sa mise en scène et de sa réalisation ?

Nous avons travaillé avec la même équipe que précédemment, mais nous avons changé notre façon de travailler. Sur « Buried Moon » [ndlr: extrait de l’album « Underneath » sorti en 2011] tout était écrit, on voulait essayer de coller parfaitement à l’histoire pour vraiment avoir quelque chose de très narratif et il y avait eu beaucoup de post prod car on avait tourné sur fond vert et avec nos maquettes en papier; il a fallu tout associer derrière. Cette fois-ci, on a voulu faire quelque chose de beaucoup plus symbolique et de laisser la part belle aux images c’est à dire qu’on est allé tourner dans des lieux magnifiques, des chateaux abandonnés. On est venu avec plein d’idées, de symboles, plein d’accessoires, plein d’idées de plan et on s’est laissé porter par les lieux. Nos réalisateurs ont eu beaucoup d’idées en amont mais beaucoup sont venus aussi sur le moment. Donc ça s’est fait de façon différente mais toujours avec la même équipe qui nous suit et qui est merveilleuse, l’équipe de Allume Prod. Nous sommes ravis de bosser avec eux. Ils sont très professionnels, très créatif et ils nous permettent d’avoir des clips somptueux et nous en sommes très fiers.

Prévoyez-vous de réaliser un autre vidéoclip prochainement ?

On aimerait. Il faut que l’on arrive à trouver une idée forte pour pouvoir en faire un autre. On a des idées en tête. On aime bien faire des petits bonus, c’est quelque chose qu’on fait régulièrement et que nous offrons sur internet. Quand on fait ce genre de bonus comme pour l’album par exemple, on essaye de l’accompagner de vidéo. Après, est ce qu’il y aura un autre vidéoclip sur un autre morceau de « Disclosure », je ne sais pas. Allume Prod est une équipe bénévole et on ne peut pas leur demander (rires). Et nous n’avons pas envie d’avoir un clip inférieur, de se risquer à un résultat moins bon que celui de « Petrichor » Nous préférons en avoir un seul dont nous sommes très fiers que trois moins réussis.

Avez-vous discuté d’un titre en particulier si l’opportunité se présente ?

Non nous n’avons pas du tout parlé d’un potentiel autre titre. Pour le moment, on est concentré sur le fait de revoir les morceaux pour en proposer des versions acoustiques. C’est ce qui occupe tout notre temps en ce moment.

Avez-vous donc quelques dates voir même une tournée de prévue ou en prévision pour les mois à venir ?

Quelques dates oui, il y en a une de prévu à Tours le 14 mars, une à Nancy le 29 mai et nous en cherchons. Nous travaillons dessus. Pour l’album précédent, nous n’avons pas fait beaucoup de concert parce qu’à chaque fois nous essayons de proposer un show de qualité. On préfère en faire moins mais que ce soit dans de bonnes conditions pour notre public avec un bon son et un tarif abordable. Tout ces critères là doivent toujours être remplis. Là, nous avons décidé d’en faire plus et réfléchir à un set acoustique qui nous permettrait de prendre la route plus facilement et d’aller à la rencontre des gens sans avoir de gros besoin technique. Nous allons faire les deux en parallèle, l’objectif de 2015 est d’aller à la rencontre du public parce que nous adorons ça !

De quoi rêvez-vous pour l’avenir de Wildpath ? Vous semblez déjà tellement accomplie. Qu’est-ce que l’on pourrait vous souhaiter de plus pour le futur si ce n’est de continuer sur votre belle lancée ?

De continuer à avoir de nouvelles envies, à ne surtout pas rester figer, c’est quelque chose qui nous tient à coeur chez Wildpath, que le projet Wildpath vive au sens propre du terme. Par exemple, quand on a fait « Underneath », on en était très heureux, là pour « Disclosure » on a eu d’autres envies et on ne peut pas présager de nos envies qu’on aura pour le prochain album mais de continuer à faire ce qui nous motive et à avoir des idées pour avancer et essayer de proposer de nouvelles choses.

Merci Marjolaine, je n’ai plus de question et j’ai pour tradition de laisser conclure mes interviews. Je te laisse donc le mot de la fin pour nos lecteurs…

Nous essayons de venir vous voir sur les réseaux sociaux, d’être le plus présent possible, on est à peut prêt partout, de Twitter à Facebook en passant par ask.fm, YouTube etc. N’hésitez pas, ceux qui ne nous connaissent pas de passer juste dire bonjour, n’hésitez pas à nous écrire même pour nous faire une remarque. Et pour ceux qui nous connaissent, sur notre site internet nous développons beaucoup de bonus : des photos, des goodies, plein de choses. Nous allons aussi faire des partitions, de proposer beaucoup de contenu. Il ne faut pas hésiter si vous avez des envies, des demandes particulières; un guitariste qui aimerait avoir la partition de tel ou tel morceau, il ne faut pas hésiter à demander, ça nous fait toujours plaisir de partager. On vous attend !

Je te remercie beaucoup et à très bientôt.

Avec grand plaisir, merci à toi. A bientôt !


www.wildpath-music.com
 
Critique : Elodie
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