Interview

MOS GENERATOR (2018) - Tony Reed, Sean Booth, Jon Garrett

Formé en l'an 2000, Mos Generator est un des groupes les plus intéressants qui soit dans la sphère heavy-rock. Leur superbe dernier album, « Shadowlands » en est encore une excellente preuve. Ce groupe méritererait une reconnaissance plus grande encore que celle acquise jusqu'à présent. Leur récent passage au Hellfest leur permettra, on l'espère, cet envol plus que mérité.

« Cela fait près de vingt ans que le groupe existe et durant ces années vous avez sorti un nombre impressionnant de disques. Vous êtes extrêmement prolifiques. »


« Nous vivons de la musique. Nous n'avons pas d'autres hobbies. Et puis les groupes dont nous sommes fans ont sorti plein d'albums durant leur carrière. Nous voulons suivre la même voie. »

« Je qualifierai votre musique de heavy-rock. Cela vous va ? »

« Absolument. Nous nous qualifions nous mêmes ainsi. »

« Votre dernier album sonne moins stoner que ce que vous avez fait par le passé. »

« Oui, c'est vrai. C'est un disque moins basé sur les riffs que ce que nous avons fait précédemment. Il y a plus de groove dans cet album. »

« Il y a toujours chez vous cette grosse influence Black Sabbath. »

« Totalement. Sabbath est l'un de nos groupes préférés. C'est un groupe essentiel dans l'histoire de la musique. Il y a tellement de choses dans ce qu'ils ont produit qu'il est difficile d'en faire le tour. « Sabbath Bloody Sabbath » est un disque parfait, mélodique et puissant à la fois. »

« Le morceau « The Destroyer » sur votre dernier album est-il un hommage à Kiss ? »

« Non. Cela n'a rien à voir avec Kiss. C'est un morceau aux paroles tristes loin de celles des morceaux de Kiss même si nous adorons ce groupe. »

« Dans le nouvel album, vous explorez de nouvelles voies musicales. »

« Oui, parce qu'il y a eu un changement de line-up donc avec les nouveaux musiciens il a fallu trouver de nouvelles choses. C'est sans doute le disque le plus sombre que nous ayons sorti, en tout cas au niveau des paroles.

« Vous avez publié plein de live durant votre carrière. Pourquoi cela ? »

« Pour être dans l'esprit des groupes des années 70, les Kiss Alive, tout ça.

« Vous sortez plein de morceaux avec d'autres groupes, comme ce split album avec les italiens de Isaak. Vous aimez collaborer avec d'autres musiciens ? »

« Absolument. On a plein de morceaux qui trainent et on s'en sert pour les sortir sur des splits records avec d'autres groupes sur de petits labels. »

« C'est la première fois que vous jouez au Hellfest ? »

« Non, nous y avons joué en 2014 sur la Valley. Le concert d'aujourd'hui était génial. C'était agréable de voir autant de monde. »

« Y-a-il une chance de vous voir de nouveau prochainement en France ? »

« Nous ne pensons pas, malheureusement, parce qu'il n'y a pas d'offre pour venir jouer en première partie d'un groupe ce que nous aimerions faire. »

« Tony, tu as été dans plein de groupes avant Mos Generator. »

« Oui. J'ai été dans des tas de groupes à Seattle au début des années 90. Des groupes avec un son comparable à celui des groupes punk alternatif comme No Means No, Dinosaur Jr, Hüsker Dü mais avec toujours des solos à la Kiss. J'ai aujourd'hui un groupe en dehors de Mos Generator qui sonne très 70's à la Free mais j'essaie de me concentrer le plus possible sur Mos. »

« Mos Generator est un trio. C'est ton amour des power-trio qui veut cela ? »

« J'aime les power trio. Mon groupe préféré est Rush qui était un trio. J'aime le côté libre du trio qui permet d'expérimenter, de se lançer dans de longues jams. »

« Votre dernier album est sur Listenable Records mais vous sortez plein de disques sur d'autres labels. »

« Nous avons signé un record-deal de trois albums avec ce label. Les disques que nous sortons pour eux sont les plus « mainstream » de ce que nous produisons. Ce que nous faisons de plus underground : du psychédélisme au gothique, nous le sortons sur d'autres labels. Listenable nous autorise à faire cela ce qui est cool de leur part. »

« J'ai vu une photo de toi où tu arbores un tee-shirt de Bauhaus. Tu n'es pas cantonné au heavy-rock, a des goûts éclectiques. »

« Oui, j'adore ce groupe tout comme Cure. J'ai enregistré une cover de Bauhaus qui n'est pas encore sorti. C'est bien de n'avoir aucune barrière musicale. »

« Votre public vous suit dans toutes vos aventures musicales ? »

« Oui, je pense que notre public aime cette dynamique. Je respecte des groupes comme AC/DC, les Ramones, Mötorhead ou Fu-Manchu qui font toujours le même disque, à chaque fois avec le même talent mais j'aime faire des choses différentes. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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