Interview

MONSTER TRUCK (2018) - Jeremy ( guitare) et Steve ( batterie)

Avec « True Rockers », les canadiens de Monstertruck ont sorti l'un des meilleurs albums de 2018. Un disque de classic-rock à l'énergie positive contagieuse. Le groupe vient de terminer sa tournée européenne avec Black Stone Cherry mais nous aurons le plaisir de les revoir dès le mois de Mai en France. Rencontre à Paris.

« True Rockers » votre dernier album est à mes yeux le plus divers musicalement que vous ayez jamais fait. »


« Même si on aime beaucoup nos deux premiers albums, ils sont assez similaires. On voulait pour ce disque faire sonner les claviers, les guitares différemment. Et avoir une production différente également. »

« Vos morceaux sonnent très fin des années 70, début des années 80. C'est le son vous préférez ? »

« On aime avoir un son organique. On écoute Led Zeppelin et Black Sabbath mais aussi des groupes modernes comme Soundgarden, Nirvana ou Rage Against the Machine. Nous aimons mêler le son des années 70 avec un son plus moderne. Nous ne faisons pas que du classic-rock. On met dans notre musique des éléments metal, grunge et punk. »

« La pochette fait très années 70, elle aussi. »

« C'était voulu. On a travaillé avec un tatoueur canadien qui nous a tous tatoués. C' est très un bon artiste. On lui a demandé ce travail. »

« Dans « Thundertruck », vous répétez en boucle 1985, 1985. C'est une année qui vous a marqué ? »

« C'est un hommage aux groupes trash metal de ces années là. On voulait un morceau hard et rapide pour ce titre. »

« Sur « True Rocker », le morceau qui ouvre l'album, on trouve Dee Snider de Twisted Sister en guest. C'est un ami ? »

« Il est un grand fan du groupe et nous a beaucoup aidés. Il n'a pas arrêté de parler de nous autour de lui. Il y a des gens talentueux comme lui, Slash ou Alice In Chains qui nous ont soutenus en nous demandant de partir avec eux en concert. »

« Evolution », le premier single est très différent de ce que vous avez fait jusqu'à présent avec un son taillé pour les stades. »

« Oui, on voulait essayer ça. »

« Vous n'avez pas eu peur de braquer votre fan-base avec ce titre ? »

« Si. Il y a une grosse différence à penser, à écrire un morceau comme ça, à le faire puis finalement à le sortir. On a pas envie de décevoir nos fans. Il est nécessaire d'évoluer mais pas de les braquer. On aurait pas dû sortir ce titre comme premier single mais plutôt comme second ou troisième, parce qu'avec ce titre, les gens pouvaient penser que tout l'album serait comme ça, ce qui n'est pas le cas. Après, « Evolution » reste du Monstertruck. C'est la production qui est différente. Le morceau est ultra produit. On a fait ce titre pour sortir de notre zone de confort.»

« Vos titres sont très courts. Cela vient de l'énergie punk ? »

« On aime les chansons hard et rapide. Avec les morceaux longs, tu casses la dynamique. Tu risques de te répéter. « The Howlin' » est un contre exemple mais la chanson est longue parce que pour ce style de musique, très blues, la structure même du morceau demande à ce que le titre s'étire sur de longues minutes. »

« C'est un style qui vous a influencé, le blues ? »

« Plutôt que par le blues originel, nous avons été influencés par les groupes qui avaient incorporé des éléments blues dans leur musique. Des groupes comme les Black Keys du début, AC/DC, Led Zep, ZZ Top, Grand Funk Railroad. On essaie de faire du blues mais avec un son plus agressif. »

« Le disque est très joyeux. Il a été voulu comme un disque de fête ? »

« C'est un album fait pour écouter en voiture. C'est le meilleur endroit pour écouter de la musique. »

« Vous avez enregistré l'album durant votre dernière tournée ? »

« En partie. C'est un disque qui a été rapide à faire. On l'a enregistré en Caroline du Nord. On a fait aussi des prises à Edmonton au Canada chez nous. Le studio en Caroline du Nord est un super studio mais cher. »

« Vous avez commencé le groupe comme une blague. Ce n'était pas prévu pour durer. Vous avez été étonnés que cela marche aussi bien ? »

« Nous ne le sommes plus mais l'avons été au début. On ne s'attendait pas à ce que cela marche autant. C'est lorsque les radios canadiennes ont commencé à nous passer au moment de notre second EP que les choses ont vraiment décollé pour nous. »

« Vous avez joué au Download Europe. Le groupe marche bien sur le continent européen. »

« Notre toute première date européenne a été le Download anglais. On a très rapidement joué ailleurs en Europe. Souvent dans de grosses salles. On a joué avec Slash pour l'une de ces tournées européennes puis de nouveau au Download. Les choses se sont passées de la meilleure des façons possibles à chaque fois. On a plus de fans en Europe qu'aux Etats-Unis. »

« Vous êtes devenus connus sans jamais faire la moindre compromission. »

« Absolument. On a toujours fait ce que l'on voulait, du design des tee-shirts aux pochettes. »

« Vous pensez déjà à ce que sera votre quatrième album ? »

« Oui, on le veut avec la folie du premier, les éléments du second et les choses nouvelles que l'on a faites sur celui-là. On pense toujours au prochain disque dès que l'on sort un album. »

« Vous venez de faire une tournée européenne avec Black Stone Cherry. »

« Cela a été super. Les gens de Black Stone Cherry sont adorables. Cela a été une bonne combinaison entre eux et nous. Lorsque l'on avait ouvert pour Nickelback certains de nos fans n'étaient pas venus car les billets étaient trop chers. Là, ça n'a pas été le cas. On jouait trois quart d'heure en première partie de Black Stone, c'est parfait comme durée de set pour une première partie. »

« Vous revenez en France bientôt en tant que head-liner ? »

« Oui, en Mai au Forum de Vauréal et à l'Empreinte à Savigny le Temple. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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