Interview

BADFLOWER (2019) - Josh Katz (Chant / Guitare) et Anthony Sonetti (Batterie)

Nouvelle sensation du rock alternatif Us, Badflower était de passage récemment en Europe pour une courte tournée durant laquelle le groupe a fait forte impression. Rencontre à Paris avec Josh Katz et Anthony Sonetti.

« Vous vous êtes rencontrés à l'école ? »


« Certains d'entre nous, oui. On a rencontré les autres futurs membres du groupe alors qu'ils jouaient dans différents combos de la ville. »

« L'album arrive longtemps après la formation du groupe. Vous existez depuis six ans. »

« On aurait pu le sortir plus tôt, c'est vrai, mais on voulait d'abord sortir des EP, tourner, se créer une fan-base. Si on l'avait sorti il y a deux, trois ans, il n'aurait pas été aussi puissant. C'est bien d'avoir attendu. »

« Lorsqu'on écoute le disque, on sent un grand nombre d'influences différentes. »

« Oui parce qu'on écoute plein de choses, du grunge des nineties, des trucs 70's, des bande originales de films, plein de trucs différents. Des groupes indie aussi, du rock classique, les Doors, Queens Of the Stone Age. Ce qui nous importe, c'est de faire de la musique avec des mélodies pop. »

« Vous avez été étonné de l'énorme succès de « Ghost » ?

« On y a pas cru. On pensait que les gens détesteraient, qu'ils trouveraient que c'était un morceau qui glorifiait le suicide. »

« Tu as dit que tes paroles sont comme des story-telling. »

« Oui, je me vois comme un réalisateur de film. La musique doit être comme un film. Les paroles agissent comme une thérapie pour moi. Nos paroles sont assez sombres. Cela choque les gens d'être confronté à un groupe comme nous qui fait de la pop mais avec des paroles aussi noires. »

« Vous avez dit que vous pourriez sortir un disque totalement électronique. C'est vrai ? »

« Tout à fait. Si demain, nous avons envie de faire un album rap, on le fera. Nous aimons les guitares mais nous ne nous y sentons pas attachés. »

« La pochette du disque est, à l'image des paroles, très sombre. »

« Elle représente la folie. »

« Vous avez grandi à LA. Y-a-t-il une scène là-bas ? »

« Non. Les gens vont seulement voir les gros concerts. Il n'y a aucune scène musicale à LA. Cela a été difficile pour nous au début à cause de cela. Nous sommes plus importants dans les autres Etats d'Amérique qu'à LA. Il y a certes des clubs à Los Angeles mais au final, il ne se passe pas grand chose. »

« Qui a produit l'album ? »

« Noah Shain. Il avait produit un disque d'un groupe de LA que nous aimons beaucoup, Dead Sara.On avait aimé son travail sur ce disque. Du coup, on l'a pris. »

« Vous tournez beaucoup. »

« Oui, pourtant nous ne sommes pas fans des tournées. Cela te prend beaucoup d'énergie. C'est crevant de tourner. Mais jouer live est important. On essaie toujours de retrouver l'énergie du live en studio. On trouve d'ailleurs que le son de l'album est un peu trop clean. Les gens nous disent qu'ils n'y retrouvent pas la folie de nos shows. »

« Vous avez été nominés comme meilleur nouveau groupe alternatif par Iheart Radio Music. Cela vous a surpris ? »

« Nous n'avons pas gagné (rires). Encore une chose qui nous a surpris effectivement que cette nomination. »

« Vous semblez être étonnés par tout ce qui vous arrive. »

« Cela fait six ans que le groupe existe. On a encore du mal à réaliser ce qui se passe. Le disque a été numéro un des charts alternatifs aux Etats-Unis. Tout cela amène à une énorme pression. On pensait que plus gros on serait, moins il y aurait de pression, et c'est tout le contraire. »

« Et cela met encore davantage de pression pour le deuxième album. »

« Absolument. C'est terrifiant l'idée de faire un disque qui plaira aux gens autant que le premier leur a plu. J'espère que dans dix ans on pourra se retourner vers notre premier album et se dire que l'on avait bien débuté. »

« Vous vous considérez comme un groupe de rock alternatif ? »

« Oui. Les étiquettes n'ont guère d'importance mais oui. On est un groupe de rock. »

« Vous venez de faire votre première tournée en Europe. »

« Oui, c'était notre toute première fois en Europe. On y a joué dans des clubs plus petits que ceux dans lesquels on a l'habitude de jouer aux Etats-Unis. On ne sait rien de l'Europe, on ne sait même pas si nous passons à la radio ici. La tournée européenne était très courte, seulement quatre dates mais nous rejouerons ici cet été, dans différents Festivals, notamment au Download. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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