Interview

BUFFALO SUMMER (2020) - Darren King (Basse)

Troisième album des gallois, « Desolation Blue » est un excellent disque qui fleure bon le rock et le hard-rock 70's. Un disque élégant qui ravive le souvenir de Free et de Led Zep. Une excellente occasion pour en discuter avec leur sympathique bassiste, Darren King.

« Desolation Blue » arrive quatre ans après « Second Sun ». Qu'avez-vous fait durant ces quatre années? »


« On a enregistré le nouvel album en 2017. Le mix et le master ont pris beaucoup de temps. On avait écrit « Second Sun » sur la route, pendant les tournées. Pour celui-ci, on voulait prendre notre temps, ne pas le faire dans l'urgence. »

« Vous avez enregistré l'album au Rockfield Studios. C'est là que Queen a enregistré « A night at the opera », Rush « Hemispheres » et Black Sabbath leur premier album. Cela ne vous a pas mis de pression en pensant à cela ? »

« Si, mais une super pression. Cela t'inspire de penser que tu vas faire partie de cette histoire. Le studio est une ferme à une heure de voiture de Cardiff. C'est à la campagne. Il n'y a aucune distraction possible. Ainsi tu te concentres uniquement sur la musique. »

« Votre style mêle classic-rock et hard-rock 70's mais il y a aussi des éléments grunge dans votre musique. »

« Tout à fait. Il y a effectivement une grosse influence grunge chez nous surtout de la part de notre chanteur. Nous aimons Alice in Chains, Soundgarden, Pearl Jam. Nous mêlons nos influences 90's à celles 70's. »

« Et il y a bien sûr une grosse influence hard-rock 70's comme je le disais. »

« Clairement. Nous écoutons beaucoup Led Zep, Free. On adore ces groupes tout comme Deep Purple. »

« Pour la seconde fois vous avez pris Barrett Martin à la production. Quel type de producteur est-il ? »

« Barrett est devenu un ami au fil du temps. Il n'a pas fait que produire l'album. Il joue dessus : de la batterie, du vibraphone. C'est un super producteur et quelqu'un de très positif. Il sait la direction que doit prendre tel ou tel morceau. »

« C'est parce qu'il est ami avec Peter Buck de REM que celui-ci joue sur deux titres de l'album ? »

« Il a joué avec REM et est très ami avec Peter. Au studio notre chanteur a demandé s'il y avait une mandoline. Barrett a dit que Peter en jouait et qu'il pourrait participer au disque. Il l'a appellé. Peter était partant. Il a fait ses prises aux Etats-Unis. On ne l'a du coup malheureusement pas rencontré. »

« Vous êtes gallois mais votre son est très américain. »

« Notre approche est très US, c'est vrai. Les Black Crowes sont une grosse influence, tout comme Lynyrd Skynyrd. Nous venons du sud du Pays de Galles où le southern-rock est très présent. Le Sud du Pays de Galles est le coin d'où vient nombre de groupes gallois qui ont cartonné : Manic Street Preachers, Super Furry Animals, Stereophonics... »

« Il y a sur l'album la classique ballade avec « Dark Valentine ». C'est votre « Stairway to Heaven » à vous ? »

« Absolument. On écoutait beaucoup Led Zep III et du blues lorsque l'on a composé ce titre. Le blues est une autre de nos influences. Nous voulions faire un long morceau avec un côté épique. »

« Everybody's out for number one » est le titre le plus pop du disque. Il a tout d'un hit. »

« C'est sympa de dire ça. On voulait un truc catchy, grunge et agressif. Un truc comme savait le faire Nirvana sur « Nevermind », cet album intemporel. »

« Les deux derniers morceaux, « The Bitter End » et « Pilot Light » sont des titres folk avec une atmosphère un peu différente de celle qui prédomine dans le disque. »

« Tu as raison. Ce sont des morceaux un peu étranges. Nous n'aurions pas pu faire ce genre de titres pour notre premier et notre deuxième album. Lorsque tu enregistres sur la route, tu imagines des morceaux pour le live, donc pas dans ce style là. »

« Vous avez signé avec Silver Lining. »

« C'est un bon label. Cela a bien fonctionné avec eux. C'était une bonne opportunité. »

« Quels sont les bassistes qui t'ont le plus influencé. John Paul Jones, non ? »

« John Paul Jones est Dieu pour moi. J'adore son jeu qui est profond. Sinon Mc Cartney et James Jamerson, le bassiste de Marvin Gaye. Le groove est très important pour moi. »

« Vous savez si vous reprenez la route bientôt ? »

« C'était dans les plans mais avec la crise du Covid, on ne sait pas trop. Nous avons déjà joué dans le passé en France, à Paris, à Strasbourg. Nous espèrons tourner de nouveau en fin d'année. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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