Interview

DEAD TREE SEEDS (2021) - Groupe au complet

Avec leur deuxième album « Push The Button » Dead Tree Seeds prouve que le trash n’est pas mort. Un très très bon disque de trash old-school avec une modernité dans le son qui lui donne encore plus de force. Entretien.

« Le groupe existe depuis de nombreuses années mais il y a eu de nombreux changements de line-up. Est-ce que cela a freiné votre progression ? »


« Le groupe existe depuis 2009. C’est vrai qu’il y a eu pas mal de changements de line-up. Lorsque les derniers membres ont intégré Dead Tree Seeds la plupart des morceaux de l’album étaient déjà écrits. Il ne manquait que les lignes de chant. C’est peut-être du fait de ce changement de line-up qu’il y a un grand écart entre le premier et le deuxième album. »

« Ces changements sont-ils l’une des raisons qui fait que « Push the Button » a mis du temps à voir le jour ? »

« Après le premier album en 2013 beaucoup de membres du groupe ont changé. Nous avons composé le nouvel album il y a de cela plusieurs années déjà. Vers 2017 il était déjà bien avancé. On en jouait des titres en live. L’écriture et l’enregistrement ont pris une année supplémentaire. »

« Vous jouez du trash. C’est votre genre de prédilection ? »

« Totalement. On a toujours écouté du trash. C’est le genre qui nous fait nous sentir bien. »

« Le disque est un vrai disque de trash. »

« Oui il est trash à 100%. C’est ça le but. Nous n’avons pas la prétention de réinventer le genre. Nous voulons faire du trash et le faire bien. »

« Vous êtes fidèles au trash old-school mais y a joutez des éléments moderne. »

« C’était le but. On fait du trash old/school mais le matériel a évolué et cela nous permet d’avoir un son moderne. Avec le matériel dont les musiciens disposent aujourd’hui on peut affiner les recherches de son. On se projette dans l’avenir, nous n’avons pas qu’un œil dans le rétroviseur, regardant vers le passé. On aime beaucoup Evoke dans la nouvelle vague trash. On observe comment ils bossent. »

« Le trash semble un genre un peu un peu en perte de vitesse dans le metal. Est-ce que cela vous déçoit ? »

« Pour certains d’entre nous cela fait trente ans que l’on écoute du metal. On entend régulièrement le heavy c’est mort, le trash c’est mort. Ce sont des modes qui vont, qui viennent. Ce qui peut paraître has-been à un moment revient par la suite. Il y a toujours eu des vagues. On aime le trash et nous n’avons aucune envie de suivre les modes. On a notre public et cela nous va très bien comme ça. »

« Vos influences principales vont de Metallica à Exodus ? »

« C’est cela, plus Slayer. Les groupes de la Bay Area, de Metallica à Testament nous ont inspiré. Après nous aimons des groupes européens comme Kreator. »

« Il y a dans certains morceaux de l’album un peu de groove. »

« C’est vrai. Ce n’était pas calculé. Ce côté groove vient sûrement du fait que certains membres du groupe aiment beaucoup Pantera. »

« Il y a aussi un côté hard-core dans le disque notamment au niveau du chant. »

« C’est possible car notre chanteur aime le punk et le hard-core, des groupes comme Exploited. Ce n’est que lorsque nous avons réécouté le disque que nous avons capté qu’il y avait effectivement cette influence-là. »

« Est-ce que le Covid a impacté d’une manière ou d’une autre l’album ? »

« Pas trop. Nous sommes un groupe local. On avait cet album que l’on voulait sortir depuis longtemps. On a signé sur le label Music Records. On avait des projets en 2020. Nous ne sommes pas des pros donc n’avons pas souffert comme les intermittents ont pu souffrir. »

« Votre label Music Records est un label trash ? »

« C’est un label indé metal. C’est un petit label mais un très bon label. Ils ont pressé notre album et nous ont permis d’avoir une sortie internationale. »

« Votre album est sorti l’an dernier et vous n’en faites la promo qu’aujourd’hui. Pourquoi ? »

« Du fait de notre inexpérience dans ce domaine. On ne sait pas faire les choses dans le bon ordre. En plus le Covid nous a ralenti. Il était temps de relancer la machine. »

« Le disque était sorti l’an dernier, c’est cela ? »

« Oui en digital en Juillet 2020 et en physique en Octobre 2020. On l’a sorti en CD et en vinyle. Les amateurs de trash sont assez fétichistes de l’objet physique. Le vinyle part bien d’ailleurs. »

« Vos titres sont assez longs. »

« Certains sont plus longs que d’autres. Il y a, c’est vrai des titres de plus de six minutes sur l’album. Il y a plusieurs titres avec une structure progressive d’où la longueur. »

« Vous n’avez plus joué live depuis un moment »

« C’est vrai et en plus le Covid n’a rien arrangé avec plusieurs dates annulées. Là on a une petite tournée de prévue avec plusieurs dates. »

« Vous avez hâte de rejouer ? »

« Le trash est une musique faite pour la scène. C’est bien sur disque mais il manque la hargne du live. »

« Vous avez eu de très bons retours sur le disque. »

« Oui on a même été surpris car nous avons eu des critiques à l’international. Le disque se vend aux Etats-Unis, en Amérique du Sud. Cela a été une heureuse surprise. Un magazine brésilien nous a classé 15 eme meilleur album trash 2020 à côté de groupes comme Testament ou Evoke. On a été trop heureux lorsque nous avons vu cela. »

« Vous avez déjà de nouveaux projets ? »

« Le label nous a proposé de rééditer le premier album. Nous n’y étions pas très favorables car le son y est rudimentaire. On a préféré faire un EP avec trois morceaux du premier album que nous avons réenregistré avec une approche plus moderne avec un inédit en bonus. Cela sortira en février 2022. On a en plus déjà huit, neuf nouveaux morceaux de prêt. Un troisième album arrivera dans la foulée du EP. »

« Vous avez réalisé un clip. Comment cela s’est-il passé ? »

« Oui. Nous sommes un peu limités par rapport à notre manque d’expérience. Pour le EP on diffusera les clips avant la sortie de celui-ci. On est encore inexpérimentés mais peu à peu nous avançons. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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