Interview

DESTINITY (2021) - Mick (Chant)

Destinity s’est reformé et c’est une excellente nouvelle. Neuf ans après « Resolve In Crimson » le groupe nous revient enfin avec un superbe « In Continuum ». Un disque de death/mélo qui n’hésite pas dans le même temps à s’aventurer vers des territoires black et post-metal. Entretien avec Mick, chanteur du groupe.


« Le groupe a vingt cinq ans cette année mais il y a eu un gros arrêt. C’était une pause ou un split ? »


« C’était un split. En tout cas j’étais parti dans cet esprit. Quelques années plus tard on s’est reparlé. Le groupe est comme une famille et dans une famille on peut se brouiller. On avait un peu perdu la flamme à cette époque, en 2013. »

« Il y a toujours eu l’idée de revenir ? »

« J’ai toujours eu ça en tête. J’ai profité du temps où j’ai quitté le groupe pour faire d’autres choses. Cela a été pareil pour les autres membres de Destinity. Cette période nous a été profitable pour nous retrouver encore plus fort. »

« Après Destinity qu’as-tu fait ? »

« J’ai fait trois albums avec No Return que j’ai quitté début 2020. Les autres ont fait un groupe djent/death-core : The Reversionist. »

« Musicalement vous n’avez guère changé, vous faites toujours du death-mélo. »

« Depuis 2005 et l’album « Synthetic Existence » on a toujours fait des trucs mélodiques. Nous avons trouvé notre style depuis un moment. Au début nous étions un peu black/death, black symphonique. Nous adorons des groupes comme At The Gates, le In Flames des débuts, Dark Tranquility, la scène finlandaise d’aujourd’hui avec Insomnium, sommes ultra fans de In Mourning que je trouve proche de notre style avec des éléments progressif. »

« Il n’y a pas que du death mélo dans ce que vous faites. »

« C’est vrai. Nous ne nous sommes rien interdits avec cet album. On a gardé notre côté death scandinave du début 2000 mais avec des choses plus alambiquées. On avait envie de faire voyager l’auditeur. »

« Le disque a même des côtés black et post-metal. »

« C’est vrai. Même si nous avons une étiquette death-mélo nous aimons aller vers d’autres choses. »

« A vos débuts vous étiez hyper productifs avec une sortie par an. »

« On a atteint le niveau international en 2008 avec « The Inside » notre premier album chez Lifeforce Records, un label allemand. C’est là que nous avons explosé. »

« Vous étiez gros à cette époque ? »

« Gros c’est difficile à dire mais nous avons beaucoup joué à l’international. Il y a eu une vague de death mélo et on a été pris dedans. Cela a été bénéfique pour le groupe. »

« Vous venez de créer votre propre label. »

« On s’est mis en indé. On a signé des deals de distrib. Nous n’avons jamais eu autant d’exposition et en plus de cela nous gardons tous nos droits numériques. Nous avons créé ce label pour sortir notre disque mais également pour sortir les albums d’autres groupes. On sortira des groupes de différents styles : black, post-metal mais on ne sortira pas de death-core par exemple. »

« Comment est la scène lyonnaise aujourd’hui ? »

« On est devenus de vieux dinosaures dans cette scène. Il y a des groupes dans tous les genres. Cela a beaucoup changé depuis nos débuts. J’organise un festival en banlieue lyonnaise donc je suis bien connecté avec la scène locale. Il y a plein de bons groupes : Buy Jupiter, In Arkadia, Lodz qui fait du post-metal. »

« Le mix et le master a été fait en Suède. »

« On voulait un son assez organique. On voulait un son à la In Mourning et du coup on a bossé avec Jonas Kjellgren qui les a mixé. On a envoyé toutes les pistes à Jonas. Il a bossé avec plein de groupes dont Sabaton. On lui a envoyé trente-deux pistes de batterie.»

« La pochette a été faite par Francesco de Luca. »

« Oui un Italien qui habite en Allemagne. On a adoré son univers. La pochette est axée sur le temps qui passe. C’est pour cela que tu vois un sablier dans la main du personnage. »

« Le groupe a vingt-cinq ans. Comment vois-tu toutes ces années passées ? »

« Pour moi c’est une histoire de potes. C’est un peu mon bébé ce groupe. On a des fans, on vend des CD, on a des dates un peu partout. Ca nous va comme ça. Aujourd’hui nous n’irons plus jouer quelque part en faisant 2000 kilomètres en van. »

« Votre public a changé avec ce nouvel album ? »

« Il y a de nouveaux fans mais aussi des personnes qui nous écoutent depuis longtemps. »

« Vous avez des dates à venir ? »

« Oui début 2022 puis à l’été 2022. On a également vingt dates en Septembre 2022. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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