Interview

BEYOND THE STYX (2022) - Groupe

Les Tourangeaux de Beyond The Styx fêtent cette année leurs dix ans de carrière. Un événement qu’ils fêtent dignement avec un superbe disque de hard-core, « Sentence ». Entretien.

« Cet album arrive quatre ans après « Stiigma. Il a été long à produire ? »


« On prend le temps pour faire les choses. On aime partir en tournée pour défendre un album sur une longue période. On compose dans l’idée du live, pour partager les choses live. C’est vrai aussi que cet album sort plus tard que prévu. On devait l’enregistrer en Aout 2020, on l’a finalement enregistré en Juillet 2021. »

« Vous l’avez enregistré en studio ? »

« On a fait les pré-prods à la maison. On a ensuite passé seize jours en studio. »

« J’ai trouvé le disque très ouvertement hard-core moins metal hard-core. »

« Peut-être. Des choses se sont affirmées avec le temps. Les influences des tournées font que tes influences bougent. C’est vrai que les premiers retours parlent de ce disque comme d’un pur disque de hard-core. La voix l’est clairement. Il y a aussi la patte du producteur, Christian Donaldson de Cryptopsy qui donne cette touche hard-core. Lui vient du death mais a déjà produit des groupes hard-core. »

« Vous aimez les classiques du hard-core, Sick of it all, Youth of Today ? »

« Bien sûr, Biohazard, Terror... Ce sont des choses qui nourrissent. Tu peux difficilement aimer le hard-core sans avoir eu ça entre les oreilles à un moment. »

« Est-ce que le fait que la société se durcisse donne ce ton plus ouvertement hard-core ? »

« Cela joue certainement. »

« Il y a trois featuring sur le disque. »

« Ce sont des gens que nous avions rencontré, avec lesquels nous avons partagé des scènes. Tu as Vincent de The Butcher’s Rodeo, groupe avec lequel nous avons joué plusieurs fois. Tu as Guillaume de Final Shodown, un groupe death/core de Tours. Et il y a Luis Ifer du groupe thrash madrilène Teething ».

« Le disque fait dix titres, trente minutes ; carré, efficace, droit au but. »

« Cela ne sert à rien de rajouter des choses pour rajouter des choses. Nous aimons le format court, surtout depuis l’album précédent. Que le titre fasse deux minutes ou quatre importe peu. »

« Quelles sont les thématiques de l’album ? »

« C’est politique sans être politique. Nous avons des valeurs humanistes. L’Humain fait de très belles choses et d’autres horribles. Les thématiques sont donc engagées. On a fait dans le passé des titres sur la condition animale. Là on regarde les choses avec une certaine hauteur mais en restant néanmoins engagés. »

« Vous ne donnez pas pour autant de leçons. »

« On s’occupe de nous ce qui est déjà bien. Nous ne sommes même pas dans l’éveil des populations. L’art a toujours servi à dénoncer. Nous sommes dans cet esprit. On met dans nos titres ce qui nous met en rage. Il y a quand même un morceau qui exprime le fait que c’est tous ensemble que l’on fera bouger les choses. »

« De quoi parle la sentence qui donne son titre à l’album ? »

« Le mot parle de lui-même. Cela convenait comme titre pour l’album. »

« C’est le même graphiste que celui qui avait fait la pochette de « Stiigma » qui a encore réalisé celle-ci ? »

« Tout à fait. On a vachement aimé ce qu’Ammo nous a proposé pour ce disque. Tu vois une divinité sur la pochette car nous sommes influencés par ces divinités grecques. Nous aimons cette symbolique. C’est une image forte. »

« Vous avez signé chez WTF. Comment cela s’est-il passé ? »

« C’est un label orienté punk hard-core. Quand nous leur avons envoyé la démo ils nous ont répondu dans les deux jours. On avait d’autres propositions mais c’est WTF qui nous correspondait le mieux. C’est un label européen. On voulait signer sur un label international. On va également encore sortir le disque comme le précédent sur un label indonésien qui le sortira une nouvelle fois en cassette. »

« Avec WTF vous allez vous ouvrir à l’international. »

« Complètement. Cela ouvre le champ des possibles. »

« Vous allez rejouer live bientôt ? »

« Oui. On ne veut pas annoncer les concerts trop vite pour ne pas devoir annuler au cas où. On voulait attendre la reprise des concerts debout. On ne va pas faire des concerts de hard-core assis. »

« A Tours d’où vous venez il y a une grosse scène ? »

« La culture alternative a du mal à garder la tête hors de l’eau. Il y a des salles de concerts qui ne programment pas les groupes metal ou hard-core émergents. Il y a des groupes mais peu de lieux. Il y a deux, trois assos dont la nôtre qui organisent des choses. En ce qui nous concerne nous faisons un festival d’été et un d’hiver. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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