Interview

Fondé par le batteur Eliott Williame, Stengah sort aujourd’hui son premier album « Soma Sema ». Un disque complexe et ambitieux entre metal moderne, djent et groove metal. Un futur grand groupe incontestablement. Un entretien avec Eliott s’imposait.

« Stengah j’imagine que cela vient du titre du même nom de Meshuggah ? »

« Les gens connaissent effectivement ce nom depuis ce titre de Meshuggah mais il n’y avait pas la volonté de faire référence à Meshuggah. C’est un titre phare de ce groupe mais on ne l’a pas pris pour ça. Simplement on aime la sonorité de ce nom. On voulait un nom qui n’évoque rien de particulier »

« Votre musique est d’ailleurs en partie inspirée par Meshuggah même si vous allez aussi vers plein d’autres horizons. »

« Bien sûr. On est en partie inspiré par eux. Mais on ne fait pas du Meshuggah en faire serait d’ailleurs impossible. Seul Meshuggah peut faire du Meshuggah. »

« Votre son mélange le metal moderne, le djent et d’autres styles. »

« On a dans le groupe à la fois des goûts similaires et différents. Moi je ne suis pas super branché djent par exemple. La façon dont on a composé à amener ce son massif. On a eu deux chanteurs lyriques avant d’avoir le chanteur actuel. S’ils étaient restés cela aurait donné quelque chose de très différent de ce que nous faisons actuellement. On a trouvé notre style sans le chercher vraiment. On parle de djent, de post-metal, de post-hard-core à notre propos et il y a plusieurs écoutes possibles de ce que nous faisons. »

« Stengah propose une musique assez complexe. »

« Il n’y a pas une recherche de la complexité pour la complexité. Il y a même des choses très simples dans ce que nous faisons. Nous jouons sur les nuances. Ce n’est pas tant le style musical qui nous définit mais la manière de l’interpréter. »

« Vous êtes metal mais pas que. »

« On arrive effectivement à séduire un public non metal. Et c’est vrai que c’est cool que le public non metal puisse accrocher à ce que nous faisons. » »

« Vous semblez fans de plein de trucs. »

« Oui on écoute de tout. Perso j’aime beaucoup le black, surtout le côté expérimental du black. »

« Le groupe existe depuis 2013. L’album ne sort qu’aujourd’hui. Parce que vous êtes perfectionnistes ? »

« Le groupe existe vraiment depuis 2016. On a pris notre temps pour explorer notre recherche sonore. Le Covid a évidemment repoussé les choses car sinon l’album serait sorti en 2020. »

« Vous êtes le premier groupe français à être signé chez Mascot. »

« Apparemment. Ils ont sorti un live de Gojira mais ils n’avaient jamais signé un groupe français. »

« Ce n’est pas un label vraiment metal. »

« Oui et c’est une bonne chose. Cela permet d’élargir les perspectives. On a d’ailleurs cette ouverture musicale. Par exemple il y a du saxophone dans l’album. »

« Comment cela s’est passé pour être signé chez eux ?»

« L’ancien manager de Gojira est devenu notre manager. On a échangé pas mal, il nous a conseillé. On a bénéficié de son savoir-faire. Notre album a été écouté par de nombreux labels. Ceux-ci nous ont répondu que ce soit oui ou non, mais tous nous ont répondu ce qui est gratifiant. Les retours étaient positifs. Avec Mascot on sort cet album et on a espoir qu’il y en ait d’autres derrière. »

« Vous avez déjà sorti trois clips. Le visuel semble important pour vous. »

« Notre musique est un appel à l’imaginaire. On voulait que nos clips puissent amener à plusieurs lectures possibles. Nos clips sont oniriques. Il y a une dualité entre le monde rêvé et le monde réel. On a tourné le premier clip en Septembre 2020, les deux d’après sont liés entre eux, se répondent. »

« Vous êtes managés par l’ex-manager de Gojira, êtes signés sur un gros label et pour autant votre musique n’est pas commerciale. On voit à l’instar de Gojira qu’il est possible de faire une musique complexe et de toucher le grand public. »

« Je trouve ça super. Gojira a évolué aussi. Leur musique est plus accessible. « Magma » et « Fortitude » sont des albums qui ont touché un public non metal. »

« A la sortie de l’album il y aura une tournée ? »

« Oui on a une dizaine de dates pour le moment. C’est important de pouvoir donner des concerts. Le live représente vraiment l’aboutissement d’un projet. »

« Cet album a été pensé depuis des années maintenant. Comment vis-tu sa sortie aujourd’hui ? »

« Je le redécouvre. C’est comme s’il avait une nouvelle vie. »