Interview

JACK AND THE BEARDED FISHERMEN (2022) - Groupe

Huit ans après son dernier album les bisontins de Jack and the Bearded Fisherment nous reviennent avec un superbe « Playful Winds ». Un disque de post-hard-core mélodique qui a bien des charmes. Entretien.

« Vous n’aviez plus sorti d’album depuis « Minor Noise » qui date de 2014. Pourquoi un temps aussi long ? »


« On voulait faire une petite pause et nous avions d’autres projets musicaux. On avait pas envie de se répéter. On voulait revenir quand nous aurions le temps et l’envie. Fin 2019 on a commencé à répéter de nouveau. Il y avait des dates prévues pour Mai 2020 puis le Covid est arrivé. On avait décidé de ne rejouer que lorsque nous aurions un nouvel album. »

« Et les autres projets musicaux c’était l’envie de quoi ? »

« De faire autre chose. Musicalement ses différents projets sonnent différemment de Jack : Red Gloves sonne punk, Horskh, noise. »

« Est-ce que ces autres projets nourrissent ce que vous faites avec Jack ? »

« Oui et non. Il y a des petits trucs en commun. L’esthétique de Jack est plus indie. Toutes les influences se mélangent dans Jack. On pioche dans nos différents univers. »

« Quicksand semble être l’une de vos grosses influences. »

« Ils sont une grosse référence pour nous. Il y a des reformations qui ne valent pas le coup. Ce n’était pas le cas pour Quicksand qui est revenu vingt-deux ans après son dernier album pour offrir un disque superbe. Le travail de Quicksand nous a influencé notamment pour la production. On est branché par le post hard-core originel, Fugazi, pas Cult of Luna ou Isis. »

« Le disque est très mélodique. »

« Oui et nous ne sommes pas forcément attendus sur ce créneau. Les mélodies, on y tient. Il y a une certaine mélancolie dans ce disque. On a envie que ce soit joli. »

« Il y a un côté hypnotique dans ce que vous faites. »

« On aime faire trainer les morceaux. Le dernier titre du disque est assez répétitif. On aime prendre le temps. On a envie de faire tourner les riffs au maximum. »

« Vous avez enregistré cet album chez vous à Besançon ? »

« On l’a enregistré au studio le Zébre. C’est un studio qui se trouve en plein centre-ville de Besançon. On y a suivi toutes les étapes de l’enregistrement, du coup on est très content du résultat. Ce studio est une structure associative qui date de 1984. C’est un super lieu d’échanges et de rencontres. Il y a une tradition punk hard-core à Besançon et les groupes de cette scène répétaient là-bas. Ce sont des groupes qui nous ont donné l’envie, des groupes comme Gantz, Second Rate, The Irradiates. »

« La pochette de l’album est très belle. »

« Cela ne s’est pas passé comme prévu pour celle-ci On devait bosser avec un photographe. Cela ne s’est pas fait. On a dû chercher un plan de secours. Une amie nous a parlé d’une photographe espagnole. On l’a contacté. On lui a acheté son travail. Une amie graphiste l’a mis en page. Cela correspond totalement à ce que l’on voulait avec ses couleurs, cette lumière. Cela crée un contraste avec la rugosité de la musique. »

« Il y a des lives prévus prochainement ? »

« On a joué à la Rodia chez nous récemment. On va jouer à Lons le Saunier, Lyon, Belfort. On cherche d’autres dates. »

« Vous avez aussi joué à l’étranger. »

« Nous ne sommes pas un groupe qui tourne énormément. On fait une trentaine de dates par an. On a joué en Lettonie et en Slovénie. Au total on a fait sept tournées européennes et avons visité une vingtaine de pays. On adore tourner, rencontrer les gens. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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