Interview

DISCONNECTED (2022) - Ivan (chant) et Adrian (guitare)

Avec « We Are Disconnected » les Troyens viennent de sortir une vraie bombe. Leur album est une tuerie, un disque extrêmement ambitieux qui devrait les voir conquérir un public large et le marché international. Entretien avec Ivan (chant) et Adrian (guitare).

« White Collosus » votre premier album avait eu de supers retours. Est-ce que cela vous a mis une quelconque pression au moment d’enregistrer ce nouvel album ? »


« Pas vraiment. On a tourné pas mal avec « White Colossus », fait des choses que l’on aurait même pas imaginé faire. Le groupe n’était pas né dans sa forme actuelle avant la tournée avec Tremonti. On a senti à ce moment-là que l’on pouvait faire quelque chose de fort. »

« Ce nouvel album est très ambitieux. »

« Tout est dans le titre : « We are Disconnected ». On ne se pose pas de questions. Cet album a été construit avec la vision du groupe tel qu’il est aujourd’hui et cela se ressent. »

« La prod est énorme. Il y a une volonté de viser le marché international ? »

« Oui, on voulait cela. En tournant avec Tremonti on a vu l’impact que l’on avait à l’étranger. On voulait un son moderne, international. On est ambitieux. On veut tourner à l’international. C’est l’un de nos objectifs avec ce projet. »

« C’est encore une fois une auto-prod ? »

« Oui. Nous n’avons pas eu de propositions de contrats de label suffisamment intéressants pour que l’on signe sur un label. On aurait pas eu assez de temps pour aller démarcher des labels de toutes façons. On a le mix master depuis janvier et on voulait sortir l’album au printemps. Cela aurait été beaucoup trop court au niveau temps pour aller trouver un label qui le sorte à ce moment-là. »

« Les influences sont multiples. Il y a du metal moderne, du heavy, du djent. »

« Oui il y a un mélange de plusieurs choses. On est très branchés metal moderne. On aime Architects, Tremonti, les guitar-heros des années 80. Pour le chant Mike Patton, Phil Anselmo, James Hatfield. Ce côté versatile à la Mike Patton. Sur « The Only Truth » au niveau des couplets ça sonne un peu U2 et ça nous va. On aime mélanger les genres. »

« Vos influences principales ? »

« Architects, Alter Bridge, Avenged Sevenfold, Deftones, des trucs rock. »

« Il y a dans cet album un côté « mainstream » assumé rare dans le metal français. »

« Regarde des groupes comme Godsmack, Five Finger Death Punch, Sevendust ou Shinedown, cela commence à marcher pour eux en France mais c’est récent. Ce sont des groupes avec un son typiquement Us. Nous, en France, on est plus dans des niches extrême. La puissance n’est pas forcément dans le growl. Il y a des groupes rock plus énergique que certains groupes black. »

« La voix est l’un des atouts du disque. »

« Cela vient de beaucoup d’années de pratique, de coaching vocal. Mais aussi de ne pas se mettre de limites. »

« Cet album ne cherche pas qu’à séduire le public metal. Il peut clairement plaire à un public non metal. »

« On voulait un truc très mélodieux. Sur le premier album on avait des titres, là on a des chansons. Il y a des morceaux qui peuvent rester dans la tête des gens. »

« Our Way to kill » est un pur tube. »

« Cela a été la chanson la plus facile à écrire de l’album. Elle a été écrite à la guitare acoustique. C’est un morceau qui a été fait de manière instinctive. »

« That’s How I’ll face the End » est carrément pop. »

« C’est de la pop qui tourne vinaigre vers la fin mais oui c’est de la pop. On a pas sourcillé par rapport à ça. Si on a envie d’écrire un morceau pop, on écrit un morceau pop. »

«Il y a des côtés non metal dans ce disque. On pense notamment à Muse parfois. » 

« Tout à fait. Il y a de cela. Des choses atmosphériques. »

« D’avoir joué avec Tremonti, Judas vous a donné confiance dans vos possibilités ? »

« Clairement. Jouer avec de tels groupes te donne une énergie incroyable. »

« Vous venez de Troyes. Il y a une belle scène là-bas. Cela vous a aidé ? »

« Il y a une belle scène à Troyes, c’est vrai mais cela n’a pas eu d’incidence sur le développement de notre carrière. On habite d’ailleurs un peu partout en France, à Troyes, Nîmes en passant par Fontainebleau. »

« La pochette de l’album fait très manga. »

« C’est vrai. On voulait un truc à la fois sombre et coloré. Quelque chose entre ombre et lumière. »

« L’album vient de sortir. Il y a des dates à venir ? »

« Oui à Troyes, Montpellier, Bagnols sur Cèze. On joue au Hellfest, au Wacken, au Rockfest à Barcelone. Faire à la fois le Hellfest et le Wacken la même année est un vrai bonheur. On va tourner beaucoup en France puis après à l’étranger. »
 
Critique : Pierre Arnaud
Vues : 2313 fois