Interview

HEART ATTACK (2022) - Chris (Guitare)

Avec son nouvel et très bon album, « Negative Sun » les cannois de Heart Attack prennent une nouvelle dimension. Signature chez Atomic Fire Records, concert au Hellfest sur la Mainstage, tout semble sourire aux sudistes. Entretien avec leur fort sympathique guitariste Chris.

« Comment avez-vous pensé ce nouvel album par rapport à « The Resilience » ? »


« On a composé le disque durant le confinement. De ce fait il est plus sombre que « The Resilience ». Plus violent aussi. »

« Il est plus sombre. Il parle d’ailleurs de choses assez noirs. »

« Oui. On aborde des choses que nous avions déjà abordé dans « Resilience » mais de manière différente. On va encore plus loin dans celui-là avec la part sombre qui sommeille en nous. Nous parlons de la façon de réagir face à la maladie, aux accidents, aux problèmes mentaux. C’est moins optimiste que ne l’était « Resilience ». »

« Quand on est un groupe de Cannes on ne fait donc pas forcément une musique ensoleillée ? »

« Non ce serait trop facile. Après il faut avouer que lors d’un confinement on est mieux au soleil. »

« Le thrash est la base du groupe mais il n’y a pas que cela. »

« Tout à fait. Notre base est thrash. Nous adorons des groupes comme Exodus, Slayer ou Crisix aujourd’hui. Pour autant, nous ne nous considérons pas comme un groupe de thrash. Nous sommes un groupe metal. On a d’autres influences que le thrash d’ailleurs qui peuvent aller du black sympho à la Dimmu Borgir au death. Nous apprécions le black sympho car nous aimons beaucoup les orchestrations. »

« Vos influences à vos débuts c’étaient des groupes comme Pantera ou Lamb of God ? »

« Cela reste des groupes que l’on adore encore aujourd’hui. On a commencé à écouter du metal avec Pantera, Machine Head, Gojira. J’écoute du metal mais pas que. Ce que j’écoute le plus c’est Genesis, Jethro Tull, Muse. Cela influe forcément sur notre musique. »

« Vous aviez d’ailleurs repris le « Jesus He Knows me » de Genesis durant le confinement. »

« Oui. On avait fait ça pour s’amuser. Notre nouveau label nous a conseillé de la mettre sur le disque. On l’a inclus mais vu que cette reprise est joyeuse et le disque sombre on l’a mise en bonus-track pour que cela ne dénature pas le propos. »

« Est-ce que cette thématique sombre fait du disque un concept-album ? »

« Pas tout à fait, même s’il y a un thème qui relie tous les morceaux entre eux. Mais ce n’est pas un concept-album au sens strict du terme car il n’y a pas d’histoire, de fil rouge. La thématique c’est le combat intérieur que l’on mène contre notre part sombre. »

« Le titre et le clip de « Septic Melody » parlent de cela ? »

« Oui. Le clip parle un peu de ça effectivement. C’est l’histoire d’un mec qui perd tout. »

« Vous avez tourné le clip dans les arènes de Fréjus. Il fait très Pink Floyd à Pompéi, je trouve. »

« C’est vrai. Et tu imagines bien que pour un fan de prog comme moi ça m’a touché. On a eu l’autorisation facilement du fait que cela a été réalisé au moment du second confinement. Mes parents avaient vu Genesis dans ces Arènes dans les années 80. J’ai grandi en écoutant Genesis. Le lieu est très beau. Il est chargé d’histoire et aussi de l’histoire rock de la région. Le côté grandiloquent du morceau fonctionne bien avec les Arènes, en plus. »

« Comment est la scène metal dans la région ? »

« Cela manque de dynamisme. Il y a malheureusement peu de salles. On aimerait être une locomotive pour les groupes qui débutent mais c’est difficile. »

« Vous venez de signer avec Atomic Fire Records. Le groupe va prendre une autre dimension j’imagine ? »

« Clairement. On était bien chez Apathia. Ils ont fait du super boulot mais être chez Atomic Fire c’est passer à une autre dimension effectivement. On est super heureux d’avoir signé sur ce label qui est celui de Opeth ou de Meshuggah. Les gens du label sont des gens qui ont bossé pour la plupart chez Nuclear Blast. Ils connaissent le business. »

« Et puis cela vous ouvre au marché mondial. »

« Tout à fait. Le disque a été une sortie mondiale. Nous ne sommes plus un groupe local. »

« Comment cela s’est-il passé pour signer sur ce label ? »

« Notre manager nous a dit qu’ils avaient bien accroché sur notre album. Cela s’est fait simplement. C’est très cool : ils ne nous considèrent pas comme le petit groupe du coin. »

« Que représente la pochette ? »

« Le contraste entre le lumineux et le sombre. Il y a un contraste entre la noirceur et quelque chose de plus brillant. »

« Vous venez de jouer au Hellfest. D’autres dates à venir ? »

« On a un autre festival cet été et pas mal de choses qui se préparent pour 2023. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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