Interview

KATATONIA (2023) - Daniel Moilanen (Batterie)

Avec leur nouvel album, « Sky Void of Stars » les Suédois de Katatonia reviennent à un son moins prog et plus direct. Le groupe est actuellement sur les routes pour une grosse tournée européenne. C’est sur celle-ci que nous nous sommes entretenus avec leur batteur, Daniel Moilanen.

« Avec le nouvel album Katatonia revient à un son plus direct. Est-ce liée à la frustration de n’avoir pas pu tourner à cause du Covid ? »


« Cela a joué bien sûr mais ce n’était pas conscient. On ne s’est pas dit nous ne voulons pas cette fois faire de disque progressif. Nous voulions faire un disque rock. Il y a plus de groove dans cet album. »

« Le disque a été pensé pour le live ? »

« Il y a des morceaux que Jonas a écrit en pensant à la façon dont ils sonneraient live. Dans les disques précédents il y avait des titres qui avaient été écrits en sachant que nous ne les jouerions jamais live. Cela n’a pas été le cas pour celui-ci. »

« Même si le disque est plus direct la mélodie est toujours présente. »

« Totalement. J’ai toujours vu Katatonia comme un groupe dark rock. Pour le premier album influencé par le black metal, pour les disques suivants par Cure puis par ceux d’après par le rock progressif mais toujours avec la mélodie en tête. »

« Vous jouez un metal qui n’est pas extrême et pourtant le public metal extrême vous suit. »

« C’est très intéressant car lorsque nous jouons dans des festivals de metal extrême le public est à fond derrière le groupe. Je pense que notre musique parle à tout le monde. »

« Toi tu es très branché black je crois. »

« Oui. Nous le sommes tous dans le groupe. Nous venons de cette scène, black et death. »

« Il y a toujours eu aussi, même si un peu moins qu’à vos débuts, une influence gothique chez vous. »

« C’est vrai. Nous avons toujours eu les mêmes influences. Avec le temps les choses n’ont pas changé. Le tout premier album a été écrit avec Bathory et Cure en tête. Et aujourd’hui encore nous avons Bathory et Cure en tête. »

« Votre musique semble influencé par la nature. C’est parce que vous êtes suédois et que celle-ci vous entoure ? »

« La mélancolie que tu entends chez Katatonia et pas mal de groupes suédois vient de la nature. Il y avait déjà cela chez les groupes suédois prog et folk des années 70. Nous écrivons peut-être aujourd’hui plus dans une perspective urbaine mais la nature sera toujours là. »

« La pandémie a eu un impact direct sur le groupe. Est-ce la raison pour laquelle le disque a été fait plus rapidement que d’habitude ? »

« Oui le fait de ne pas pouvoir tourner a fait que Jonas a écrit cet album assez vite. On a enregistré en quelques semaines là où d’ordinaire nous enregistrons en deux mois. »

« Jonas a écrit tout l’album. Vous discutez de tes parties de batterie ? »

« Il écrit absolument tout mais on peut discuter avec lui, notamment de ce qui peut être amélioré. C’est un très bon batteur. »

« J’imagine que cela te touche lorsque tu entends les autres membres du groupe dire que tes parties de batterie sur l’album sont superbes. »

« Nous nous entendons tous très bien dans le groupe, sommes proches. Bien sûr que cela me fait plaisir même si j’ai l’impression de simplement bien faire mon job. On ne sonnerait pas aussi bien si nous n’étions pas amis. »

« Tu es arrivé dans Katatonia il y a huit ans. Ce doit être impressionnant, même si tu as un gros background musical, d’entrer dans un tel groupe ? »

« Oui, c’est vrai, mais je suis le groupe depuis leurs débuts donc ce n’était pas un saut dans le vide. Je connais les gens de Katatonia depuis longtemps. »

« Le groupe est resté chez Peaceville Records pendant vingt-cinq ans. Vous venez de signer avec Napalm. Pourquoi ce label ? »

« Le contrat avec Peaceville arrivait à son terme. Nous avions quasi fini l’album quand nous avons commencé à discuter avec Napalm. Ils étaient le label qui correspondait le mieux à ce que nous voulions. »

« Vous avez récemment tourné aux Etats-Unis. Comment était-ce ? »

« C’était cool. On a joué dans de plus petites salles que la tournée précédente car il faut que les choses se remettent en place après le Covid . Mais l’ambiance était cool. Les groupes avec lesquels on a joué aussi. »

« Vous deviez jouer au Hellfest l’an dernier. Tu étais positif au Covid et cela a été annulé. Vous y jouerez cette année. J’imagine que vous êtes heureux de pouvoir enfin y jouer cette année. »

« Oui on est très contents d’y jouer. C’est un super festival. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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