Interview

LES TAMBOURS DU BRONX - Franky Constanza

« Evilution » le nouvel album des Tambours du Bronx dans sa version metal arrive cinq ans après leur premier opus « W.O.M.P. ». Le disque est une vraie et belle réussite. Entretien avec l’ultra doué et ultra sympa batteur Franky Costanza.

« Cet album arrive cinq ans après «W.O.M.P. » . Cinq ans c’est long : est-ce qu’il y avait déjà l’idée de faire un autre disque après le premier album ? »


« Au départ on ne savait pas si le premier album serait une parenthèse unique dans les Tambours. Mais le succès de celui-ci et surtout de la tournée qui a suivi a fait que l’on a su très vite que nous en ferions un autre. Après il y a eu le Covid et puis le temps pris par nos groupes respectifs. C’est vrai que cela a été long. »

« Comment as-tu découvert les Tambours ? »

« Je les ai découvert à l’époque où j’étais encore dans Dagoba. J’avais vu le fameux concert Rock in Rio avec Sepultura. En tant que batteur j’ai été très influencé par le jeu du batteur de Sepultura, Igor Cavalera. J’ai reçu un jour un DVD des Tambours avec une carte qui disait en déconnant « si tu te fais chier dans Dagoba viens avec nous. » J’étais dispo. On s’est lancé. »

« Cet album sonne très metal indus. »

« On voulait cette grosse trame mais avec des titres variés. Il y a des morceaux mélodiques par exemple. Il est plus varié que le premier, je trouve. »

« Il est plus concis. »

« Oui. On a trente morceaux encore sous le pied mais on voulait un truc digeste. »

« Pour ta part, tu aimais le côté tribal des Tambours et de Sepultura ? »

« Oui comme je te disais tout à l’heure le jeu de Cavalera sur « Chaos AD » et « Roots » m’a énormément influencé. J’aime aussi beaucoup Overdose un groupe brésilien qui n’a malheureusement pas percé au niveau international et qui possède également ce côté tribal. »

« Même dans les Tambours dans sa version « classique » il y a un côté ultra puissant. »

« Tout à fait. Ils se sont d’ailleurs toujours considérés comme un groupe de rock. Ils se sentent plus proches de Ministry que des projets musicaux avec des perçus. Ils ont toujours pensé de manière rock. »

« Les membres des Tambours sont fans de metal ? »

« A fond. Ils sont fans de metal, de punk, de hard-core. »

« Comment c’est fait le morceau avec Andreas Kisser de Sepultura ? »

« C’est un titre composé par Dom. Un vieux titre très punk à la base. Andreas Kisser lui avait donné le solo sur une clé USB. Andreas est un peu le parrain de ce projet. Les Tambours ont pris des risques en allant vers ce tournant metal car ils ont aussi un public familial. Cela me fait super plaisir que les gens qui ont découvert les Tambours dans les années 80 et qui les voient aujourd’hui dans la configuration metal trippent. »

« C’est le même public qui va voir les deux ? »

« Parfois le public se trompe et veut voir les Tambours version classique et vont nous voir dans la configuration metal. Mais quand cela arrive ça se passe bien. J’ai vu des femmes de 80 ans sauter comme des dingues à nos concerts. »

« Pourquoi le choix de chanter en français et en anglais ? »

« Reuno excelle dans le chant français mais là il chante aussi en anglais. Renato et Stef aiment le chant anglais. »

« Les textes sont sombres. C’est le reflet de notre société ? »

« En partie, oui. Il y a un peu ce sentiment qui transparait du déclin de notre civilisation. Il y a aussi un texte sur les haters. »

« On sent un côté Ministry très présent dans ce disque. »

« Les Tambours ont toujours cité ce groupe comme influence comme je te le disais tout à l’heure. C’est donc logique. »

« Pour un batteur ce doit être trippant de jouer dans un tel projet ? »

« Oui c’est gigantesque. J’essaie de jouer avec minimalisme dans le bon sens du terme. Être comme un pilier de la maison. Je suis au service du groupe. On m’envoie une batterie sur ordi, un mix batterie-bidon et je fais une vrai batterie là-dessus. »

« Tu joues dans les deux formations Tambours, celle metal mais aussi celle classique. »

« Oui et depuis que je fais cela je me régale à tester tous les types de percus. »

« Gary Ronaldson qui a fait la pochette en a réalisé pour Kreator. Comment est venue l’envie de bosser avec lui ? »

« On aimait bien son travail avec Kreator. Il était content de dessiner pour la pochette des animaux dans un esprit Marvel. On est très content du résultat. Il bosse super bien et super vite. On trouve dans cette pochette le côté tribal des Tambours ou de Sepultura. »

« J’imagine que le projet va se poursuivre dans le futur ? »

« Tout à fait. Le public a super bien réagi après la sortie du premier avec une tournée quasi complète tous les soirs. Je pense qu’il y a aura un troisième puis un quatrième album. Cela me parait évident. »

« Il y a une tournée à venir ? »

« Le gros de la tournée se déroulera cet automne et cet hiver puis il y aura les festivals à l’été 2024. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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