Interview

EIGHT SINS (2023) - Loïc (Chant)

Les Grenoblois de Eight Sins nous proposent depuis maintenant plus de quinze ans un superbe mélange de hard-core et de thrash. Leur dernier album « Straight to Namek » est une vraie tuerie. Entretien avec leur fort sympathique chanteur Loïc.

« Eight Sins existe depuis maintenant quinze ans. Vous avez évolué avec le temps. Vous étiez très hard-core à vos débuts puis il y a eu un virage thrash-hard-core. Je trouve que cet album retourne un peu aux fondamentaux hard-core. »


« Oui il a un petit côté hard-core à l’ancienne à la Madball, Sick of It all. Mais on adore aussi Slayer et le thrash et il y a vraiment ce côté crossover dans ce que nous faisons. Nous avons été à fond dans la scène hard-core lyonnaise. Nous organisions des concerts et à l’époque le milieu hard-core nous trouvait trop metal pour le genre. »

« Pour le côté thrash ce sont les groupes de la bay-area les grosses influences ? »

« Nous aimons beaucoup des groupes comme Slayer, Kreator, Exodus. On aime aussi un combo comme Tankard. Nous sommes aussi à fond dans des groupes actuels. Nous adorons tous Municipal Waste qui sont géniaux dans ce mélange thrash/hard-core. Dans le groupe on est tous d’accord sur Slayer et Terror. »

« Le chant est très en avant sur ce disque. »

« On a travaillé avec les gens de Landmarks pour cet album. Florent Salfati est chanteur et il a donc logiquement mis le chant en avant sur notre disque. J’aime un groupe comme Powertrip mais moins le chant sur lequel il y a trop de reverb, je trouve. »

« Votre son est très pur. »

« Tout à fait. Nous aimons avoir un son organique. Ce qui est cool c’est que même avec un son organique on arrive à avoir un son puissant. »

« Votre disque est très court. »

« Les derniers disques de Terror sont comme ça. Une heure de musique dans ce style ça ferait trop. Le disque est court et efficace. Hyper rentre-dedans comme il faut. »

« Vous avez sorti un album comme « Serpents » en 2016 qui était assez politique. Il n’y a plus trop ce côté politique chez vous, je trouve. »

« On délivre moins de messages que par le passé, c’est vrai. Nous sommes tous devenus papas et cela change nos perceptions de la vie. Le monde est morose et nous avons envie de nous éclater et que le public s’éclate. »

« La pochette a un côté hyper fun d’ailleurs. »

« La scène hard-core se prend trop au sérieux. Je ne me reconnais pas dans cet esprit où il faut faire la gueule sur scène. Nous sommes sur scène comme nous sommes dans la vie. Nous avons envie de nous amuser. La pochette est un clin d’œil au Club Dorothée, à Dragon Ball Z. Je suis moi-même collectionneur de jouets. »

« Elle a un côté pochette thrash aussi. »

« C’est vrai. On aime bien les pochettes où il y a plein de choses à voir. On est fans des pochettes de disques. On a un côté collectionneur. »

« Il y a plusieurs samples de films dans le disque. »

« Oui il y en a de « Last Action Hero » ou de « Ghostbusters »

« Le clip de « Acid Hole » a aussi ce côté ultra fun. »

« Oui il a un côté à la « Réanimator » ou de série Z à la Troma. »

« Vous avez fait un crowfunding pour cet album. Il a bien marché ? »

« On a levé 6600 euros, 190 % de notre objectif. On s’est rendu compte qu’il y avait un engouement autour du groupe. Ca fait vraiment plaisir. »

« Dans le passé vous avez fait un album qui était un split avec un rappeur. C’était rare à l’époque de faire ça. »

« Les gens se sont ouverts depuis et heureusement. Cela a fait du bien à la scène metal qu’elle se soit ouverte davantage. Il y a eu dans le passé aux Etats-Unis une connexion entre le metal et le rap. Malheureusement en France c’est plus rare. »

« Vous avez joué sur la Hellstage en 2019. Comment était-ce ? »

« Super bien. Il y avait énormément de monde. »

« Vous êtes faits pour la Warzone, je trouve (cette interview a été réalisée avant que l’affiche du Hellfest ne soit dévoilée. Eight Sins jouera sur la Warzone cette année ndlr). »

« Oui on est calibrés pour ça. Pour que les gens s’éclatent. »

« Vous êtes là depuis quinze ans. Vous progressez d’album en album. »

« Comme le bon vin nous mûrissons bien. On travaille beaucoup. On ne sera jamais Slayer mais on peut faire des choses bien. »

« C’est sérieux et fun à la fois Eight Sins ? »

« C’est exactement cela. C’est le concept : nous faisons les choses avec le cœur. »

« Vous avez des dates à venir ? »

« Oui on a pas mal de dates de prévus. On a notamment des dates les 7,8 et 9 Décembre à Paris et Lille. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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