Interview

VOICE OF RUIN (2023) - Groupe (Complet)

Quatre ans après « Acheron » les Suisses de Voice of Ruin nous reviennent avec un « Cold Epiphany » bien plus violent que son prédécesseur. Entre death et metal-core à l’ancienne Voice of Ruin nous offre un superbe opus. Entretien.

« Ce nouvel album arrive quatre ans après « Acheron ». J’imagine que vous avez été freinés par le Covid ? »


« Clairement. Cela a même freiné la motivation dans le groupe. On a le même line-up depuis « Purge and Purify », un disque qui avait bien marché. On avait enregistré l’album en Angleterre avec un gros producteur. Pour « Acheron » le disque suivant on a été encore plus haut en enregistrant à Göteborg avec Fredrik Nordström. On réalisait ainsi l’un de nos rêves. On a sorti le disque fin septembre 2019. On s’était tellement mis la pression avec cet opus qu’il y a eu des tensions dans le groupe. Le Covid a permis d’apaiser ses tensions. »

« Sans le Covid le groupe aurait pu splitter ? »

« C’est possible. On ne le saura jamais. Après « Acheron » on était sur les rotules. Le Covid nous a permis de respirer. »

« Vous imaginiez que « Acheron » allait vous faire gagner un public plus large ? »

« Tout à fait. Pour prendre un step supplémentaire il faut attendre une année. Vu le Covid cela ne pouvait pas se passer ainsi. »

« On vous classifie souvent comme death/thrash. L’album est clairement death mais pas thrash. »

« C’est vrai. Il y a aussi un côté metal-core dans ce disque, comme le metal-core pouvait sonner vers 2001-2002. »

« Le disque est assez plus brutal, je trouve. »

« Oui c’est comme un retour aux sources. « Acheron » est notre album le plus mélodique. Il est possible que sachant qu’on allait faire produire le disque par Fredrik Nordström on soit allé vers cette direction. »

« Les paroles du disque sont assez axées horreur. »

« Oui elles ont un côté horrifique. On est fans de films d’horreur. On aime les classiques du genre. Certains morceaux parlent d’autres sujets, de sujets de société notamment. »

« Les clips ont également ce côté horrifique. »

« Le réalisateur qui les a fait aime beaucoup le cinéma d’horreur. »

« Vous avez produit vous-mêmes le disque ? »

« Oui et cela donne sans doute son identité à l’album. Après le problème quand tu produis toi-même est que tu peux ne jamais terminer. Heureusement nous nous étions posés une dead-line pour ne pas avoir ce problème. »

« Vous avez déjà sorti plusieurs singles extraits de l’album. »

« On fait de la même façon que font les gros labels. Les gens consomment vite et rapidement. Il est nécessaire de teaser l’album avec plusieurs titres avant sa sortie. »

« Le disque est une auto-production ? »

« Oui. On sera distribué par un gros distributeur en Suisse. En France il ne sera pas dans le commerce. On le vendra en Europe au merch et via le Net. »

« Comment est la scène metal suisse ? »

« Il y avait pas mal de groupes connus dans les années 2000, des groupes comme Nostromo, Kruger. Il y avait un son post hard-core en Suisse. La scène francophone est plus élitiste que la scène suisse-allemande où là c’est plus death-metal. »

« Vous tourniez beaucoup avant le Covid. »

« Le Covid a freiné tout ça. On ne voulait pas jouer à cette époque dans des salles où les gens étaient assis. On a fait pas mal de festivals durant notre carrière. On a joué deux fois au Metaldays en Slovénie. On a même joué en Inde. Il y a peu de groupes internationaux qui jouent là-bas. Il y a une super scène metal dans ce pays et les gens se déplacent de très loin pour les concerts. »

« Aujourd’hui vous semblez moins ambitieux que par le passé. »

« On a plus les pieds sur terre. On sélectionne plus les dates. On ne fera plus les petits cafés-concerts comme par le passé. On veut faire moins de dates mais les faire mieux. »

« Votre album sonne death mais pas death old-school.”

« On a grandi avec le néo-metal et le metal-core. C’est pour cela qu’il y a un côté metal-core chez nous. Un côté à la Killswitch Engage. On le faisait moins ressortir sur nos albums précédents. Le metal-core a eu très mauvaise presse à une époque. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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