Live Report

MOTOCULTOR 2014 - DAY3 - ST NOLFF - 17/8/2014

 
Breizh me Up !

17 aout 2014
C’est avec un gout amer que j’attaque le dernier jour du festival probablement le plus attachant de l’été. Convivialité, respect, jovialité : tous les superlatifs sont bons pour qualifier ce Motocultor 2014 et sa superbe programmation (malgré l’annulation de SIX FEET UNDER pour un problème de tour bus (Sic), et son remplacement au pied levé par ARCANIA , un groupe de Thrashers d’Angers, qui relèveront le défi de formidable manière).

C’est aux locaux d’ ANTICORPSE d’ouvrir le bal ce dimanche, distillant un Death bien black au parfum parfois Thrashisant. Forts en énergie, avec des compos qui dépotent, les bretons assurent un set puissant et très bien maitrisé, peut être un chouilla trop statique.

Avec MOBÜTU j’ai pris un sacré coup de pompe dans l’train. Ce power trio transpirant le Rock’n’roll couillu par tous les pores de leur cuir, envoie du lourd. Mäturin , le distributeur de mandales vocales, en impose. Accroché à sa basse avec ses deux compères, ils nous délivrent un set sans pitié qui fera l’unanimité des festivaliers. Entre MOTORHEAD pour le coté rugueux et la fronde d’un ROSE TATOO , le tout pimenté à la sauce punk, il est impossible de rester insensible au Rock pur et dur de MOBÜTU . Pour les fans du genre, je vous invite vivement à écouter le trio lillois TYSON BOOGIE , vous ne serez pas déçus !

Encore une bonne raclée de prise avec le passage de HEADCHARGER , qui signe un set rudement bon, mettant à rude épreuve le public massé devant la Dave Mustage. La France a du talent c’est indéniable au regard de l’affiche de ce MOTOCULTOR 2014 qui nous en a proposé la fine fleur ! HEADCHARGER nous a gâté avec une setlist puisant dans l’ensemble de leurs galettes et bien entendu du dernier né Black Diamond Snake . Belle prestation de stoner rock bien senti, avec juste ce qu’il faut de groove pour vous faire bouger le gras. Job is done.

J’avoue que le set de QANTICE ne m’a pas vraiment touché, malgré la qualité indéniable de ses musiciens. Il faut bien dire que je ne suis pas un adepte du Métal progressif lyrique de ce type, qui me laisse de marbre. Difficile donc de vous faire un retour sur leur prestation, si ce n’est que leur public avait l’air ravi.

On monte en puissance avec quelques sets de haute voltige, comme celui des japonais de CHURCH OF MISERY et leur Doom lourd et gras assené à coups de basse portée à raz du sol. Leur plaisir de jouer est visible et palpable. Le public est rapidement conquis par ces virtuoses du genre, distillant une pincée de psyché dans l’air. Hideki Fukasawa et sa bande marqueront cette Edition du MOTOCULTOR comme étant un des meilleurs sets des trois jours.


INQUISITION fera également un passage remarqué et bruyant. Ce n’est certes pas vraiment ma came, mais le set est carré et maitrisé.

KORITNI marquera aussi un grand nombre de festivaliers avec son Hard Rock addictif et de très bonne facture. Accompagné des frenchies de Manu Livertout à la guitare et de Yves Brusco (TRUST) à la basse, il n’aura fallu que la reprise d’ Antisocial pour enflammer le public. Coiffé d’un Stetson et accroché à sa six cordes, Manu Livertout est content d’être là et cela se voit à la banane qu’il arbore du début à la fin. Koritni et sa bande nous délivrent une prestation sans accrocs. Au top !

OBITUARY livrera un set millimétré et de très grande qualité : brut de fonderie, ultra efficace, un gros son bien propre et un pit retourné. Voilà, dans les grandes lignes, à quoi ressemble un live des ricains emmenés par un John Tardy charismatique.

Dans le brutal une fois de plus, LOUDBLAST investit la Supositor pour une leçon de violence. Stef Buriez et consort assurent un show qui envoie du bois comme à leur habitude. A part
Taste Me , la setlist est la même que celle du HELLFEST . Toujours aussi efficace, elle survole la discographie du groupe, avec 3 titres du dernier Opus. Malgré un début de concert marqué par une balance pas au top, la prestation du groupe a retourné le MOTOCULTOR . C’est toujours un grand plaisir de les voir en live, tant pour la qualité des sets, que pour la convivialité qui se dégage du groupe sur scène. Bravo !

Les teutons d’ IN EXTREMO m’ont fait une très forte impression. Taillés pour la scène, festifs à souhait, le public a adhéré tout de suite. Avec un Folk Métal à tendance médiévale, IN EXTREMO fait l’unanimité en live. Küss Mich (que la fête commence), autant vous dire que ça chante et danse dans tous les coins du site. La fête est autant sur scène que dans le public qui communie littéralement avec le groupe. Un des moments marquant de ce MOTOCULTOR 2014 .

Changement de décor avec les autrichiens de BELPHEGOR , qui viennent noircir la nuit bretonne qui s’abat sur St Nolff. Pas grand-chose à dire sur la prestation du trio, si ce n’est que leur son n’est vraiment pas bon et que ça ne bouge pas des masses. Il faut avouer qu’après les festivités initiées par IN EXTREMO, le Black métal de
BELPHEGOR tombe un peu à plat.

Quand les lights s’éteignent sur la Dave Mustage, et que retentissent les premières notes d’ Originem , on sait déjà que la fosse est acquise à la tête d’affiche qui entre en scène : EPICA va signer un excellent set. Avec une setlist composée pour moitié de titres tirés de leur dernier Opus The Quantum Enigma, EPICA va marquer le MOTOCULTOR de sa griffe métal symphonique. Bien que n’étant vraiment pas mon fonds de commerce, il faut bien avouer que la belle Simone n’est pas là que pour poser sa gueule d’ange sur un fond métallique. Elle ne boude pas son plaisir, et l’intensité avec laquelle elle interprète les morceaux force le respect. Bravo !

Autre performance en son genre, celle d’ ARCANIA , venu remplacer au pied levé une des têtes d’affiche de ce dimanche, à savoir SIX FEET UNDER . Pas évident de se faire sa place devant un public en partie déçu par cette annulation. Mais le Thrash efficace et le plaisir de jouer des Angevins forceront la sympathie. Perso j’ai vraiment apprécié leur set : du bon Thrash qui envoie. Une très bonne mise en bouche pour le gros morceau suivant .What else ? Bravo les gars !

C’est à une légende de la Bay Area, Creusot du Thrash Metal, qu’il revient de finir en beauté cette Edition 2014. TESTAMENT va achever les dernières résistances d’un public au taquet et qui a tout donné durant ces 3 jours de folies. La bande de Chuck Billy va enfoncer le clou directement avec un Rise Up dévastateur, tiré de l’excellent dernier album Dark Roots Of Earth . La suite ne sera qu’une avalanche de décibels dévastateurs. Alex Skolnick , dieu vivant de la 6 cordes, va une fois de plus me foutre une claque gigantesque. Le son est énorme, calibré pour la setlist monstrueuse. De The Preacher à Over The Wall en passant par Into The Pit et le fabuleux Practice What You Preach , les ricains nous offrent une prestation puissante et sans accroc.


Et voilà, on arrive déjà à la clôture de cette mouture 2014 du MOTOCULTOR . La progression qualitative du festival est évidente. L’organisation maitrise de mieux en mieux son sujet, avec un flux de festivaliers grossissant (17000 personnes sur ces 3 jours avec un pic pour le samedi). De l’accueil des bénévoles, en passant par la sécurité (un gros merci et bravo à Atlantique Budo Sécurité qui a assuré dans le respect de tous la sécurité des personnes)et enfin la logistique (sanitaires, restauration, etc…), tout y était. Un grand merci au staff (
Karine, Sabrina, François, Tangui, les gars de la PMR, et j’en oublie) pour leur accueil et leur efficacité. Rendez-vous l’année prochaine !
 
Critique : Stephan
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