Live Report

LOFOFORA - LE CARGO - ARLES - 7/11/2014

 
Au plus au Sud, et au plus à l'Est de la France possible, il y a Arles. En tout cas selon la carte de la France de Lofofora. Il faut dire que le rock contestataire a bien du mal à faire sa place sur ce secteur géographique, et c'est pas peu dire ! Mais ils sont bien et bel là, et je suis bien décidé à avoir mieux que les 35 pauvres minutes que leur a accordé le Hellfest !

Bienvenue au Cargo
Les parisiens se sont donc produits au Cargo, un endroit qui mérite de s'y arrêter. Espace vieilli, ambiance d'usine ou plutôt de bateau, bar bien équipé en binouse et vinasse et enfin toilettes propres qu'une armée de tipex a tagué en hiéroglyphe. En fait, il est très difficile de comprendre pourquoi le métal et le rock dur est si peu programmé tant ce décor si familier. C'est d'autant plus difficile à comprendre que cette espace confidentiel (300 personnes maxi) s'est très rapidement remplie pendant la première partie.

Adorez le leader, le gourou, qui voit clair dans le flou
L'empereur, le führer, le seigneur des fou
Comptez sur moi, j'ai ce qu'il vous faut
Ce que l'on vous a dit avant moi était faux !
- Charisman (Dur comme Fer)
En même temps, nous parlons de Lofo. Plus de 20 ans de carrière et une discographie remplie d'hymnes, qui secouent les générations ave des textes engagés et des riffs qui tâchent. Le groupe commence ainsi avec son hymne à la tolérance, "L'Oeuf" - une seule race pour plusieurs couleurs ; comme un rappel de ce qui fait l'essence du groupe. Bien que ce morceau soit important, je regrette le réglage ou du moins la perception du son à l'étage puisque la voix de Reuno est gommé par le son et ce sera d'ailleurs un constante du set. Ce n'est pas une cata', loin de là, mais les morceaux au chant rappé et punky seront ainsi plus apprécié pour les riffs que pour le chant.

Bien heureusement, des morceaux se sont montrés comme des évidences d'un bon set de Lofofora. Parmi les anciens titre, Charisman et Macho blues se sont avérés des perles car très posés au niveau chant et donc on peut apprécier la qualité de la musique et du texte. Mais la plus belle surprise vient du dernier album, car le groupe ose balancer le poétique "La dérive" qui m'a marqué au fer rouge.

Mais comme il s'agit d'une musique de bourrin, il a fallut également sortir des mastodontes de la discographie du groupe avec du "Mémoire de singes", "Utopiste", "Envie de tuer" et parmi eux d'autres petits nouveau comme "Pornolitique" et "Contre les murs" dont le public connaît déjà les paroles par coeur. Que du bonheur.

Clins d'œil et hommage à Schultz
Le temps d'une pause, Reuno parle de ce besoin de la part de la presse d'attribuer une note à un produit artistique, qui par vocation n'a pas lieu d'être noté. Un clin d'oeil à notre entrevue bien sûr, mais aussi une façon aussi de faire réagir les sales gosses que nous sommes.
Le set dura ainsi près de 2H sans rappel (Et ils y tiennent!). Avant la fin, le groupe rend hommage à Schultz de Parabellum qui nous a quitté en septembre. C'est aussi l'occasion de balancer la meilleure cover de Lofo "Ilôt Amsterdam" parodie de Jacques Brel, qui parle du vrai visage d'Amsterdam, bastion européen de la drogue et de la prostitution.

Nous nous séparons avec "Double A" - Adolescent Attardé. Un morceau qui laisse sceptique à la première écoute, mais qui boucle bien le live, sur une note d'optimisme, de légéreté et d'expression d'indépendance.


Set list
• L'Oeuf
• L'innocence
• Au Secours
• Charisman
• Le Fond Et La Forme
• Pornolitique
• Mémoire De Singes
• Trompe la mort
• Contre les murs
• Chanson d'amour
• Utopiste
• Psaume CAC 40
• La Dérive
• Pyromane
• Le malheur des autres
• Macho Blues
• Envie de tuer
• Tsarine
• Justice pour tous
• Autopilote
• Ilôt Amsterdam(Parabellum cover)
• Double A

 
Critique : Weska
Date : 7/11/2014
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