Live Report

AIRBOURNE - L'OLYMPIA - Paris - 10/10/2017

 
10 octobre 2017 l’Olympia accueille Airbourne ! Encore me direz-vous ? Et oui, Airbourne is back et votre serviteur les ayant vu un paquet de fois en concerts et en festivals, je dois avouer me sentir capable de faire mon difficile.

Soyons clairs Airbourne est sûrement le dernier vrai groupe de rock. Entendons-nous bien, ils assument la double filiation AC/DC et Rose Tatoo depuis le début, n’ont qu’une ambition en concert : produire la plus grosse teuf à laquelle ils auraient, eux, envie de participer, et c’est tout. Oui mais c’est déjà beaucoup. Faisons la compta. Mötorhead est mort avec Lemmy (merde Dieu est mort, Hegel avait raison), AC/DC a dépassé depuis longtemps le stade de l’agonie, Mötley Crüe a fait un acte pour s’empêcher de renaitre de ses cendres… De vrais groupes de rock’n roll avec l’attitude qui va avec et des concerts rouleaux compresseurs, y en a plus… Sans rire, vous en connaissez beaucoup des vrais groupes de rock qui sentent la bière, la générosité et qui transpirent sur scène plus que les mecs qui slamment devant ? Me parlez pas de pétards avec des fleurs, on parle pas du même rock. Là y a pas de bijoux à tirer dans les coulisses, avec Airbourne, si tu chopes un truc ce sera de la bière et pas besoin de la voler, on te la lance en concert. Ok y’ a aussi Steel Panther mais eux ils sont là pour rire. Airbourne fait du rock simple, sérieusement, parce que le rock c’est fun mais pas drôle, efficace, avec un truc qui est vrai, la générosité. Joel O’Keefe, chanteur guitariste et showman en chef est un vrai mec généreux, sympa, le type avec qui tu peux prendre un verre en parlant musique pendant des heures. Et sur scène ? Joël fatigué, c’est toi ou moi en pleine forme avec douze cafés. Alors oui, j’avoue la set-list ne m’a pas surpris, mais je ne vais pas voir Airbourne pour être surpris (juste trois titres du dernier album c’est mince comme désaveux alors que l’album est plutôt réussi). On peut aussi arguer que Joël, justement, a moins envoyé que d’habitude (c’est-à-dire qu’il n’a envoyé que quatre fois plus que n’importe quel autre chanteur de sa génération là où, d’habitude, il est à dix fois plus). Mais comment dire ? Vous en connaissez beaucoup des mecs « pas au meilleur de leur forme » qui lancent des pintes de bières à dix mètres avec encore de la bière à boire dedans à réception ?!

J’en ai pris un peu sur la poire sur la trajectoire mais le mec derrière moi a bu à la santé du groupe un verre que le chanteur lui avait lancé. Si c’est pas ça la classe australienne, alors c’est quoi ? Faut pas oublier un truc, c’est que là où la plupart des groupes jouent ensemble, Airbourne a une config un peu particulière, le groupe est une armure. Basse, batterie et deuxième guitare sont totalement au service de Joël, carrés à en être cubiques, lui déroulant un tapis sur lequel il peut littéralement faire n’importe quoi, et il le fait le bougre, traversant la salle sur les épaules d’un mec de la sécu en jouant ses leads, sautant partout, gueulant, montant le volume du mur de Marshall qui lui sert de retour, alors que oui, c’est fort à s’en choper une calvitie avec le souffle des HP. D’ailleurs si vous cherchez la deuxième guitare dans Airbourne, c’est simple, c’est celle qui est beaucoup moins fort. Le nouveau gratteux (le précédant a dû arrêter, c’est épuisant de tourner avec Airbourne) bosse bien d’ailleurs, on n’a pas vu la différence et c’est parfait.

On s’est marré, on a slammé, on a gueulé, on a picolé entre potes, on a juste fait la fête et Airbourne ça sert à ça. Alors oui AC/DC est mort, mais moi, comme à chaque fois, j’ai eu l’impression de les voir en plus jeune et ça, c’est pas rien…
 
Critique : Thomas Enault
Date : 10/10/2017
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