Live Report

HELLFEST 2018 - Main Stage - 3/7/2018

 
Comme tous les ans, le Hellfest veut proposer une affiche éclectique, ouverte à tous. Que l'on soit fan de black, de death, de rock, de hardcore, tout le mode peut y trouver son compte et c'est pour ça qu'on aime ce festival.
Ceux qui ont fait ce festival savent que cette diversité s'exprime pleinement sur les Main Stages. Et cet année la diversité était de mise.

VENDREDI

Premier jour de festival je suis chaud patate, fleur au fusil. Enthousiaste car météo très clémente. Allez cette année je shoote à mort! Et ça commence par Malemort. Le groupe fait une prestation très correcte, tout comme son rock metal, de quoi commencer la journée avec énergie et panache sans trop nous vider non plus. Le hellfest se doit (et on l'en remercie) de mettre en avant la scène française. Ainsi plus tard ça sera au tour des Bukowski de venir enflammer les Main Stages. Une puissance dévastatrice mise au service d’un public motivé.
Toseland, le beau gosse champion de moto qui en plus est chanteur. On pourrait se dire « Ouais mais ça sera pas terrible »… QUE NENI ! Le set est super, musicalement pertinent, rock sans être trop mièvre, non une bonne découverte ! Tout comme Tesseract, que mon Weska affectionne tout particulièrement. Ce groupe joue bien, une musique qui parle, assez intimiste dans ses fondements et surtout un chanteur hors pair !! Idéal pour l’apéro.
Dans un registre un peu plus rétro on aura pu assister à Mos Generator. Simple, sympa en début de journée mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Mais ça restera toujours mieux, malheureusement, que Joan Jett & The Blackhearts. Si l’interprète du tube légendaire « I love Rock’n Roll » a toujours la forme, le charme, la voix, ses compos, elles, sonnent vident. Pas forcément un flop mais ça ne chauffe pas le pit un brin. Même mon père a trouvé ça pas terrible, c’est dire… On reste dans l’esprit « vintage » avec les géants suédois d’Europe qui une nouvelle fois viennent enflammer la scène de Clisson avec une set liste alléchante, mélangeant avec légèreté et aisance tubes des premiers albums et d’autres plus récents avec bien entendu une mise en avant du dernier album « Walk The Earth »; ce sans oublier le morceau de clôture du spectacle qui comme à son habitude fait chanter et vibrer toute la foule avec leur mythique « The Final Countdown ».
Veritable flop (personnel cette fois) sera Steven Wilson. Pourtant attendu, acclamé par le public, je n’ai pas pu rentrer dans son univers. Pourtant il est talentueux, vit sa musique, mais je n’ai pas réussi à être touché… Les vieux de Rose Tattoo sortiront aussi un set carré, avec un bon hard des familles, toujours aussi en forme à cet âge moi je prends !

Le super groupe d’aliens qu’est Sons of Apollo mettra tout le monde sur son séant. Leur musique, technique, jouée par des musiciens plus talentueux les uns que les autres montre qu’il y a de la place pour tous au Hellfest ! Après on va pas se mentir, Meshuggah a pulvérisé la Main Stage. Le metal des suédois, lourd au possible a mis une grosse baffe dans la tronche de chaque personne présente. Un rouleau compresseur auditif.

On a bien avancé sur la journée, le temps file plus vite au Hellfest, c’est un petit monde à part c’est normal. J’en arrive aux deux groupes que je voulais voir. Tout d’abord Hollywood Vampires. Le super mega groupe et sa date unique en France ! Et oui voir Alice Cooper, Joe Perry et Johnny Depp sur scène c’est pas tous les jours. Alors non c’est pas du marketing parce que ça joue propre. Ils reprennent des standards efficaces, et font un show dont ils peuvent être fier. Bon avec Alice Cooper je me faisais pas de soucis. Même Johnny, loin d’être le plus grand virtuose du festival, joue très bien. Point.
Surtout quand on voit la prestation de Judas Priest. Musicalement impeccable, bons riffs, gros son, des titres qui tapent ! Seulement le problème majeur vient du leader, la légende Rob Halford. Les vingt premières minutes étaient bonnes mais le chanteur se fatigue vite et finit par ressembler à Ozzy sur la fin de Black Sabbath. Il marche (quand il marche) est voûté et ne fait pas grand-chose, même sur la légende « Painkiller ». La voix est certes toujours là mais niveau show, surtout pour une tête d’affiche, je suis déçu.
Pour le coup j’ai vraiment préféré Stone Sour. Putain cette claque !!! Corey Taylor est un meneur de scène un vrai ! Et leur set m’a mis sur le cul (ce qui est assez pratique quand on veut s’asseoir) ! Que ça soit sur « 30-30-150 » ou « Fabuless » pour les violents ou « Through The Glass » et « Song 3 » pour les calmes le groupe donne tout et ça fait plaisir !
Je termine sur le grand retour, après 14 ans, de A Perfect Circle. Un show planant, reposant, plein de musicalité, de quoi terminer cette première journée en douceur.
Allez zou ! Dodo parce que douze kilomètres de marche ça fatigue !


SAMEDI

8h30 : réveil, redbull, et on est parti ! Aujourd’hui j’attaque fort ! Je louperai malheureusement Redemption dont l’idée familiale était fort sympathique. Ainsi ma journée hellfestienne débutera avec du gros son et deux groupes français que sont Breed Machine et Black Bomb A. Bien que pas spécialement ma came, j’en ai pris plein la gueule pour pas un rond. Le premier groupe donne dans un djentcore limite brutal, totalement maîtrisé qui n’a pas à pâlir devant les grosses productions. Et Le deuxième c’est une arme nucléaire, destruction totale de toute âme qui vive à 200 mètres à la ronde. French powa j’ai envie de dire !
Savage Messiah et son power passeront plus calmement. Pas mauvais mais assez simpliste. Bien en ouverture mais je regarderai pas ça pendant des heures. Ça n’a que peu d’importance parce que ma grosse surprise arrive ! Eskimo Callboy ! De… l’électrocore ? Putain ça a dansé au Hellfest ! Leur musique est puissante et dansante. Ouaw ! Une vraie claque ! A découvrir très vite !!

Je fais un petit break car requis à l’espace presse et ne reviendrai qu’à la fin de Powerflo. Sorte de Body Count 2.0 sans le charisme. Pas mauvais mais pas magique non plus. Et ça sera pareil pour Jonathan Davis. Si la voix de KoRn arrive ici en solo, je ne sais absolument pas ce que je vais entendre. In fine, le vocaliste nous montre qu’il peut faire autre chose. Une musique plus introspective, plus psychédélique et torturée qui malheureusement ne fera pas mouche pour moi. Cependant le public semble satisfait et c’est le principal.
Même constat pour Bullet For My Valentine et leur hardcore édulcoré. Pas vraiment excitant mais fera tout de même passer un bon moment avec une énergie sincère. Côté énergie j’ai préféré Pleymo. Et oui encore ! Le combo français aura fait honneur à la scène française sur la Main Stage. Du jump, un très gros wall of death, du slam en veux-tu en voilà. Parpaing made in Nowhere.

Rien de tel pour lancer les poids lourds. A commencer par le retour très attendu de Body Count. Où le charisme de mister Ice-T (à ne pas confondre avec mister T…) est quasi palpable. Une bête de scène qui n’a pas besoin de courir ou jumper pour se faire respecter. Puis arriver sur « Raining in Blood » ça pose sec ! Puissant les gars !
Attention ! Ne surtout pas relâcher la pression car deux entités sorties de ma jeunesse débarquent ! Tour d’abord Deftones. Je n’ai, je dois l’avouer, jamais écouté ce groupe. Si ce n’est les deux trois classiques. Force est d’admettre que le groupe et son leader Chino Moreno assurent. Le son est propre, la prestation énergique, le groupe n’hésitant pas à utiliser l’avancée de la scène (qui aura tout de même bien emmerdé les photographes…). Je peux dire, vu la réaction du public que le retour a été fait dans les règles de l’art.
Et puis après il y a eu Limp Bizkit. Déjà présent en 2015, le groupe fait ici un show plus calme, plus effacé. Un léger manque de pêche mais il est toujours bon d’écouter ses bons vieux standards comme « Rollin’ » ou « Take A Look Around ».
Voulant changer d’air je serai au Temple et Altar en fin de soirée manquant ainsi les Avenged Sevenfold et arriverai à voir une partie de Parkway Drive. Le show était ouf ! Effets pyrotechniques, scène gigantesque, putain je regrette d’avoir loupé les photos du groupe (oui je suis arrivé trop tard, je marche moins vite en fin de journée…). Une prestation d’anthologie idéale pour finir la soirée ! Allez binouze, ou Jack Daniels, et hop au dodo !


DIMANCHE

Et oui les meilleures choses ont une fin. Dernier jour, un pincement au cœur. Dernière journée mais quelle journée !!! Que de lourd et du bon pour votre serviteur et sur tous les fronts !
J’arriverai pour la fin de The Raven Age (groupe du fils de Steve Harris) qui sort un metalcore mélodieux et fort appréciable, ça file la pèche de bon matin. Dans la même veine, Feed The Rhino est musicalement plus bateau mais le chanteur rattrape le coup. Il ira dans le public pour chanter, slammer, bref donner ce qu’on veut : une grosse prestation.
J’attendais assez impatiemment Orden Ogan et je suis satisfait. Le groupe allemand sort un set énergique, juste, avec une mise en scène sympathique niveau décor. Je voulais (et je l’ai eu) « The Things We Believe In », qui passe parfaitement en live !
Très très attendu par le festival vu le monde amassé sur la Main Stage, Maria Brink et le groupe In This Moment vont nous livrer un des show mémorable de cette édition. Pas tant niveau musical qu’au niveau scénique. Changement de costume à chaque chanson, interprétation théâtrale envoûtante, la miss sait y faire pour sûr. En 40 minutes elle a exprimé et montré énormément de talent. Respect !
Je suis content, plus tard, d’avoir enfin vu Iced Earth, très bon moment avec un metal racé et puissant délivré par Jon Schaffer très en forme et visiblement joueur avec les photographes ! L’avantage du festival c’est que comme les set sont relativement court, on a jamais le temps de s’ennuyer. Je serai moins convaincu par Killswitch Engage. Punchy certes mais assez insipide à mon goût. Rien de transcendant mais ça fait le job. Le public passe un bon moment, ça circle pit donc c’est que ça va.

J’aime plus le style de Accept : tout sourire, musique toujours aussi technique et mélodieuse et qui met tout le monde d’accord. Je vais pas dire les « papis » parce qu’ils sont assez jeunes mais ces gars savent faire un show simple et percutant ! Je sais juste pas pourquoi ils insistent sur la fumée...
A partir de là, Arch Enemy. Excellent sur scène avec une Alissa très en voix. Effets pyrotechniques à gogo, c’est une autre ambiance de les voir ainsi et j’en suis ravi ! Quel show ! Le public, venu nombreux est, comme moi, conquis ! Que des tubes, axés sur le dernier album. En bref : plein ta face !
Je ne verrai Alice In Chains (plus exactement je ne verrai qu’un titre et ça avait l’air sympa). Calme mais sympa. Pareil pour Megadeth étant donné qu’il y avait du lourd au Temple/Altar.
Je reviendrai ainsi pour mes chers Iron Maiden, point d’orgue de cet événement, très attendu étant donné que 90 % des festivaliers sont là. Plus longue prestation des trois jours, avec deux heures au compteur, le groupe livrera son plus gros show de sa carrière. Utilisant les effets pyro de leur scène en plus de ceux du Hellfest, autant vous dire que ça a déchaîné tous les feux de l’enfer ! Bruce change de costume à chaque titre avec une mise en scène pour chacune d’elle. Il aura même un lance-flamme dans chaque manche ! Rammstein style !
Outre les classiques comme « Run To The Hills » ou « Fear of The Dark », je suis content d’écouté « Clansman » ou « Flight of Icarus », titres plus joués depuis longtemps !
En bref, fou est celui qui douterait de la grandeur de ce groupe. Claque magistrale, parfaite pour conclure ces trois jours… Mais… attendez… et non ce n’est pas fini ! Il y a encore Nightwish ! Et oui tous mes groupes préférés sont passés aujourd’hui (voir aussi mon report « Autres Scènes » pour plus d’info…)

Nightwish qui nous sort un set inspiré de son best-of et c’est un plaisir d’écouter d’anciens morceaux comme « Devil & The Deep Dark Ocean » ou « Come Cover Me ». Mais « Élan » ou « I Want My Tears Back », plus récents, passent toujours aussi bien. Surtout en ce moment magique où, pour ne rien vous cacher, les larmes montaient un peu. Fatigue, alcool, lâchage de pression et fin de festival. Un cocktail émouvant, un moment où tout est lié. Trois jours passés en un éclair. Trois jours de musique, de joie, de rencontres. Allez ne soyons pas triste. Plus 358 jours avant le Hellfest 2019 !
 
Critique : SBM
Date : 3/7/2018
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