Live Report

VOLBEAT - BARONESS - DANKO JONES - L'Olympia - Paris - 6/10/2019

 
Volbeat était donc en concert à l’Olympia ce 6 octobre 2019 et c’était blindé. Alors certes ils n’étaient pas tout seuls nos rockers danois, mais si on leur avait dit à 14 ans « quand tu seras grand, Kaspar, tu rempliras la même salle que les Beatles ou Edith Piaf », je sais pas si le petit bassiste natif de (mince la bio dit pas où il est né j’ai l’air d’un con) du Danemark donc c’est malin maintenant on a l’air de penser que tout le Danemark est paumé... Tiens elle est pas finie ma phrase… Bref encore une diatribe sacrifiée à l’autel de la véracité narrative. J’ai choisi Kaspar parce que le prénom est plus joli, je sais que ce n’est pas forcément le plus ancien membre du groupe, ça fait juste un peu plus typique.

Petit point pour situer le ton de ce que vous allez lire : je vais être franc je ne suis pas un inconditionnel de Volbeat (vous allez donc lire une chro qui tentera de rester objective mais pas une chro de fan), mais j’ai énormément de respect pour les gens qui arrivent à réussir alors que le monde entier a dû leur dire un million de fois « Tu n’y arriveras jamais ». Ces mecs donc, tu en penses ce que tu veux, mais je les classe dans la catégorie « warrior gros respect » pour d’autres raisons que ça. Déjà, la setlist du concert était pleine de morceaux du dernier album (bah oui ils sont en promo) alors que clairement cet album est un ovni, même pour eux, mais ça a un sens autre. C’est un album de gosse qui a grandi en étant fan de musique et qui (à mon avis) rend hommage à ça. C’était donc à mon sens un concert taillé pour être familial et convivial plus que trash rock comme on avait plus l’habitude de voir le groupe (very subjectif, je sais). Certains y verront une volonté putassière de ratisser large (si c’est le cas c’est raté le répertoire pseudo irlandisant folkisant ayant eu plutôt tendance à cliver) j’y vois plutôt une envie simple de revenir à la soupe de mémé et aux trucs qu’ils écoutaient à la radio et qui leur ont fait prendre les instruments. En plus, le phrasé de Michael Poulsen (quelque part entre Elvis et Ozzy) permet de garder une identité forte quel que soit le fond musical… Pourquoi se priver de varier les plaisirs ? Au-delà de ça, puisque on en est à parler du chanteur, démiurge, guitariste, patron de Volbeat, il nous aura donc tous fait peur (quelques jours avant, concert annulé au bout de quelques minutes cause « mal à la gorge ») et là… bah là je dirai nickel. Et oui on se disait « il va partir aussi », ou « il va avoir la voix défoncée », nope, même pas. Assurée de A à Z, la presta de Volbeat reste égale à tout ce que j’ai pu voir du groupe jusqu’à présent (c’était mon 4ème). Une presta solide, carrée, efficace, pas très mobile mais les mecs viennent au contact, pas très causante mais ça reste souriant et généreux. Bref un show centré sur la zic et rien que la zic.

En première partie, on aura eu l’excellent Danko Jones dans le rôle du chauffeur de salle, un garçon qui mériterait depuis le temps de faire des têtes d’affiche plus grosses mais on est content de le voir, même peu, parce qu’il le fait bien, vraiment bien. Et au milieu, les inclassables Baroness, un groupe dont je vous aurais dit avant concert que ça me laissait froid voire m’ennuyait totalement et dont je me dis maintenant que c’est sûrement le meilleur des trois gigs de la soirée en termes de musique et d’énergie. Certes, la musique est assez éloignée de deux autres groupes (sludge prog noise si je devais tenter de le dire en trois mots mais ça reste réducteur) mais certainement un groupe à découvrir en live. C’était l’occasion rêvée somme toute, encerclés qu’ils étaient par deux valeurs sûres et déjà étalonnées. Alors certes vous allez me dire c’est malin moi j’y étais pas et c’est une affiche qui ne se reproduira plus… La tournée n’est pas finie, qui sait et puis on les voit assez régulièrement ce qui est cool, donc ce ne sera que partie remise.
 
Critique : Thomas Enault
Date : 6/10/2019
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