Live Report

Superbe affiche en ce jeudi soir à la Salle Pleyel. On arrive malheureusement trop tard pour le set de Hangman’s Chair.

Pas trop tard en revanche pour celui de Der Weg Einer Freiheit. Les Allemands sont devenus depuis maintenant plusieurs années l’un des groupes les plus intéressants de la scène post-black et leurs trois derniers albums, « Stellar », « Finisterre » et « Noktvrn » sont autant de chefs d’œuvre. Le groupe nous offre d’ailleurs une set-list dont tous les titres sont tirés de ces trois disques. Ce qui est intéressant avec Der Weg c’est que lorsque la plupart des groupes de la scène post-black s’éloigne de plus en plus du black le groupe y reste attaché. Les racines black « classique » sont encore hyper présentes. Les blasts se révèlent dévastateurs et la voix est encore très marquée par le black originel. C’est lorsque le tempo ralentit, que Der Weg s’envole vers des horizons plus atmosphériques. Et ce sont ces passages qui rendent ceux plus purement black encore plus efficient. Der Weg Einer Freiheit développe une musique extrême d’une beauté rare. Le son est nickel et entendre du metal à Pleyel est un vrai bonheur car l’acoustique de la salle est peut-être (avec celle de la Philarmonie) la meilleure de tout Paris. Der Weg est un combo très important qui n’oublie pas d’où il vient lorsque Nikita Kamprad remercie le public français de les avoir toujours soutenu, se remémorant leur premier concert dans l’Hexagone, au Klub. De l’underground au classicisme de la salle Pleyel les allemands ont toujours la même élégance. Déjà hâte de les revoir au Hellfest.

Amenra est souvent considéré comme l’un des tous meilleurs groupes live tous genres musicaux confondus. Le groupe est culte depuis bien longtemps. A la vue de leur set du soir on comprend aisément pourquoi. Amenra c’est tout simplement parmi ce qui se peut se faire de plus beau musicalement. Leur sludge atmosphérique donne des frissons et comme Der Weg mais dans un genre différent le groupe sait alterner passages ultra durs et moments atmosphériques. En plus de la beauté de leur musique les Belges nous offrent un light show éblouissant et des projections vidéos de toute beauté. Chez nombre de groupes les projections vidéos semblent n’être qu’un artifice. Chez Amenra elles collent à la musique dans un synchronisme qui impressionne. Ces images tour à tour fantastiques ou oniriques nous emportent dans un voyage mental qui nous submerge. Tout cela est tellement beau que l’on voudrait que leur prestation ne s’arrête jamais. Amenra est magique.

Tête d’affiche de la soirée Igorrr a conquis un public très large depuis la sortie de leurs deux derniers albums chez Metal Blade et que le projet, initialement solo, soit devenu un groupe. Mélangeant breakcore, trip-hop, death-metal et metal symphonique Igorrr est un projet hyper audacieux musicalement car mêlant des styles musicaux que l’on a guère l’habitude d’entendre ensemble. Cela fonctionne bien et donne à la musique du groupe un côté fun, festif et joyeux. Le côté sympho est peut-être un peu trop présent mais j’avoue ne pas être objectif n’aimant pas le metal sympho. En revanche les incursions trip-hop et hip-hop aussi étrange que cela puisse paraitre à première vue dans un univers metal fonctionnent très bien. Original et fédérateur Igorrr poursuit année après année un parcours qui le conduit de sommet en sommet.