Interview

ULTRA VOMIT (2024)

Sept ans après le cultissime « Panzer Surprise ! » Ultra Vomit revient avec un « Ultra Vomit et le pouvoir de la puissance » qui le deviendra également à coup sûr tant le disque est réussi. Entretien.

« Ce nouvel album arrive sept ans après « Panzer Surprise ! ». Pourquoi un laps de temps aussi long entre ces deux disques ? »


« Nous avons du mal à composer lorsque que nous tournons. Du coup nous nous mettons des temps de pause pour l’écriture. Quand nous sommes dans le temps spectacle nous ne sommes que là-dedans. »

« Vous n’écrivez jamais lors des tournées ? »

« Nous notons des idées mais non nous ne composons pas. »

« Il y a peu d’albums d’Ultra Vomit. Est-ce parce que vous tournez tout le temps ? »

« C’est vrai mais là ça fait deux ans que nous n’avons pas tourné. Il y a aussi eu le Covid, temps que nous avons pris pour nous occuper de nos familles. »

« L’album est très différent de « Panzer » qui était un disque où chaque morceau faisait référence à un groupe metal ce qui n’est pas le cas ici. »

« Les gens ont ce ressenti mais ce n’est pas très différent au final. On a juste plus de textes dans cet album. La recette est la même mais nous n’avons pas mis de balise contrairement à ce que nous avions fait pour « Panzer ». »

« Vous êtes parodiques mais très appliqués. Un morceau comme « Toxoplasma Gondii (Felinus Sanctus) sonne vraiment black-metal. »

« Nous voulons que les titres, même s’ils sont humoristiques, sonnent bien musicalement. »

« Vous plaisez au vrai public metal ce qui aurait pu ne pas être évident à la base. »

« Cela divise aussi. Il y a sans doute des metaleux qui n’aiment pas que l’on se moque de leurs codes. Mais ce que nous faisons ce sont avant tout des hommages. La limite sur la parodie est complexe. Un groupe qui fait du new-york hard-core ne se pense sans doute pas parodique de la scène NYHC des années 80/90 mais d’une certaine manière il l’est.. »

« Il y a deux featurings sur l’album, l’un avec Crisix, l’autre avec Mass Hysteria. Comment cela s’est-il fait ? »

« Nous sommes potes avec les mecs de Crisix. Le morceau avec Mouss, « Mouss 2 Mass » nous l’avions écrit pour la tournée du gros quatre. On a passé une super journée à enregistrer ce morceau. »

« Vous écrivez les paroles avant la musique ? »

« Pas toujours. »

« Vous êtes le seul groupe metal en France avec Mass à avoir été disque d’or. C’est une fierté ?»

« Clairement. C’est quand tu fais l’Olympia et que tu deviens disque d’or que ta famille se dit « ah mais c’est vraiment son boulot ». Nous sommes une porte d’entrée dans le metal pour les gosses ou les gens qui n’écoutent pas de metal et c’est cool. »

« Vous avez dit que le passage au Hellfest 2017 avait été un palier pour le groupe. De quelle façon ? »

« Il y avait plein de monde à ce concert. L’album était réussi. Il y avait l’attente car le disque d’avant datait de 2008. Le clip de « Kammthaar » avait méga cartonné juste avant. Il y a tous ces éléments. »

« Fred Duquesne a enregistré le précédent comme celui-ci. Comment cela s’est-il passé ? »

« Il était hyper investi dans le truc. C’est passionnant de bosser avec lui. On ne le connaissait pas à l’époque de « Panzer ». On s’est frictionné quelque fois durant l’enregistrement de cet album mais gentiment. Et là ca était tout cool. »

« Est-ce que vous pensez que vous avez fait des émules. Je pense notamment aux italiens de Nanowar of Steel. »

« Cela fait plaisir que Nanowar marche bien. On pensait faire plus de petits frères mais il y a peu de groupes de metal parodique finalement. Tous les groupes d’une certaine façon sont parodiques en offrant un best-of de ce qu’ils aiment. »

« Quand vous avez joué il y a quelques années de cela à l’Elysée à l’invitation des you-tubeurs Mc Fly et Carlito vous vous êtes pas mal fait casser. »

« On s’est pas mal fait démolir sur les réseaux, c’est clair. Nous n’avons pas fait ça pour la notoriété. Nous l’avons fait car on trouvait ça fou de jouer « Une souris verte » en version death metal dans les jardins de l’Elysée. Est-ce que cela fait de la pub à Macron ? Nous n’en sommes pas sûrs. »

« La tournée à venir est quasi complète. »

« On est super contents. Notre fan-base est toujours là : c’est sympa. »
« Cela se termine par deux dates à la maison au Stereolux. »
« Ce sera la fin de la première partie de la tournée. Il y en a encore plein d’autres à venir. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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