Live Report

En cette veille d’Halloween, les toulousains étaient au rdv fidèles à leur habitude pour une petite sortie entre amis. Le Disorder Tour 3 #. passant par notre fief nous ne pouvions que leur dérouler le tapis rouge aux abords du Phare.

Si l’on se prêtait au jeu des ressemblances chez les groupes présents ce soir là, nous aurions de prime abord, leur violence qui valdingue dans tous les sens, leur technicité évidente et une renommée qui n’est plus à prouver. Balloté entre une force à l’état pure, presque bestiale avec les gars de BLACK BOMB A et L’ESPRIT DU CLAN. Pour plonger, avec les nantais d’ANDREAS & NICOLAS et ULTRA VOMIT dans un univers où l’autodérision prédomine. En somme, un concert où les contrastes sont plus présents que jamais, où les anges et les démons se sont réunis dans la ville rose.

Le duo ANDREAS & NICOLAS seront les premiers à prendre possession de la scène. Deux chaises, une guitare acoustique dans les mains de son guitariste, quelques peluches, un poupon qui bascule, pendu la tête en bas, les pieds dans les nuages… le décor planté pour ses deux énergumènes qui vont nous présenter les titres les plus marquants de leur premier album (dans les bacs : le 15.11.2010). Un clavier pour enfant devient l’instrument idéal pour l’apport de miaulements et autres aboiements. Chez eux, tout est mis en scène pour renforcer ce côté parodique qui font leur force, nous renvoyant directement à des illustrations toute préfabriquées. Elle change la K7 dans la tête du chat sera l’instant opportun où cette magnifique peluche se verra infligée les pires souffrances avec une perceuse pour devenir un espion redoutable. Andreas est celui qui se met de la crème sur le visage ou encore celui qui met un chapeau et un imper pour l’interprétation de Montrez moi vos miches madame tandis que son acolyte, Nicolas toujours avec sa guitare balance les accords et tout s’enchaîne. Beaucoup d’autres morceaux seront joués dont Chatroulette, chanson hilarante qui ne figure pas sur l’album Super Chansons et c’est regrettable. Jamais le rock et l’humour n’a fait aussi bon ménage…

Set list Andréas et Nicolas

Wa Ouh ! Wa Wa Ouh !
Toutes Les Filles Qui Jouent Au Foot
Rires
J'aime Bien Me Mettre De La Crème (Sur Le Visage)
Singe Facteur
Je Déteste Le Sexe
Chatroulette
Les Chaussures De Ski
Je Suis Narcoleptique
Will Smith
Dans La Vie
TV à Chat
Elle Change La K7 Dans La Tête Du Chat
Montrez-moi Vos Miches Madame
Montrez-moi Vos Miches 2
Les Singes Du Passé
Compromets-moi (playback)

BLACK BOMB A a pris le relais. Le combo est dopé d’énergie pour nous en mettre pleins les oreilles. Aucune faiblesse à signaler après 16 années qui s’alignent, leur dernier album, From Chaos est la preuve de cette longévité. Plus survolté que jamais, ces zicos sont décidés à mettre le feu aux poudres, entrainant dans ce tourbillon de metalcore un public conquis. From chaos marque également le retour de ses deux chanteurs, Poun et Djag. Scéniquement la combinaison de ce tandem explosif est une pure tuerie. Des growls empreints d’un chant rauque plutôt old school, ils se déchirent les cordes vocales et nous, on aime bien ça. Des compositions balaises, des riffs efficaces, une orientation qui retransmet leur force originelle. Pas de fioritures, leur musique est épurée et viscérale, ces titres présentés sont incontestablement taillés pour le live. Pour s’en convaincre, suffit de voir la foule transformé en zombie qui sautille et respire au rythme des blast. Des mains en l’air, des slammeurs qui se laissent glisser à bout de bras. Une sirène de police, ambiance de rue et d’insécurité et le défi est lancé : retourné la scène du Phare avec un braveheart. La fosse devenait donc un cratère sur le fameux Police Stopped The Way et voyait des spectateurs dociles se lançaient les uns contre les autres. Le groupe devenait ingérable balançant des growl à tout va tandis que son public soumis bougeait au rythme endiablé donné par le chaos qui s’ouvrait sous nos pas.

ULTRA VOMIT prendra la relève avec une foule qui n’attendait plus qu’eux. Figure de proue de la soirée, ce sera une découverte pour moi, en revanche, les aficionados du genre ont eut de nombreuses occasions de les voir par le passé. C’est donc en habitué de la cité rose qu’ils investissent la scène. Sur un air mémorable du Dernier des Mohicans, Fetus, Flokos et Jacou s’agenouillent face à leur batteur, l’elfe Manard dans une mise en scène digne d’une pièce épique. Et d’un coup de baguette, ils attaquèrent leur set.
La température du Phare monte d’un cran avec ces saltimbanques qui n’en ratent pas une pour nous faire rigoler au moyen de jeu de mots, de blagues. Leurs interprétations, bien sur, qui seront un pur moment de divertissement alternant dans tous les styles de metal. Une certaine affection sera portée sur le grind. Mon dos se souvient encore des coups donnés par les nombreux pogos. Sans crash barrière, les photographes étaient désarmé, jeté dans la fosse aux lions, enfin ça n’aurait pas été pire… Le phare accueillait des endiablés, assoiffés de chair fraîche que rien ne pouvait arrêter.
Des instrumentales comme celle de Batman nous serons balancé en pleine gueule pour nous propulser au cœur de Gotham City, le royaume de notre enfance et ces dessins animés indétrônables. Les titres d’Objectif Thunes ne seront pas en reste (Mechanical Chiwawa, Mountains of Maths en passant par Boulangerie Patisserie) sans oublier les classiques, I like To Vomit. Une imitation bluffante et irréprochable de Lemmy sur Quand J’étais Petit. Avec ses nantais, personne n’est épargné dans leur sillage parodique, pas même ce cher Baptiste qui sera choisi pour monter sur scène et jouait Une Souris Verte et le groupe enchainera insidieusement sur Pauv’ Connard.
Les zicos iront jusqu’à nous montrer qu’ils savent faire preuve de romantisme avec Je ne t'ai Jamais Autans Aimer. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont du talent à revendre et celui de pouvoir s’immiscer et rentrer avec conviction dans tous les styles métalliques sans grande difficulté apparente. Le trop célèbre Je collectionne des Canards Vivants marquera le final de cette prestation grandiloquente. Pour l’occasion, Andreas refera un saut sur scène recouvert d’un masque de canard. Ce spectacle donné par ses ménestrels eut pour effet de transformer le public en d’hilares créatures, le bec grand ouvert, quelques coins coins se firent entendre et le calme revint.

Set list Ultra Vomit

Quand J'étais Petit…
Darry Cowl Chamber
Les Bonnes Manières
Chiwawa
Je Ne T'es Jamait Autans Aimer
Mountains
Predator
Souris Verte
Pauv Connard/Croute
Calojira
Medley
Batman
Boulangerie/Patisserie
Jingle/Cousin/Solo
Judas Prost
Vomit
Motus
Outro/Je Collectionne Les Canards (Vivants)


Seulement pour une courte durée car le round suivant fut donnée par l’Esprit du Clan. Et malheureusement, je n’ai pus assister jusqu’au bout de cette soirée. Alors à défaut de vous compter cette dernière prestation, je terminerai en disant que ce Disorder Tour 3 #. fut une totale réussite. Et un voile nuageux tomba sur le sol du Phare emportant ces monstres qui reprendraient forme humaine.

Un grand merci à Première Pression pour son accueil, Steffie et Kassandre pour leur grande disponibilité ainsi qu’à tous les groupes présents ANDREAS & NICOLAS, BLACK BOMB A, ULTRA VOMIT,L'ESPRIT DU CLAN et bien sur le public sans je me serais bien ennuyée