Live Report
BABY METAL - LA CIGALE - Paris - 1/7/2014
J’avoue que c’est dubitatif que je me rends à la Cigale ce soir pour assister à une curiosité nippone estampillée « Métal », menée par trois écolières sorties tout droit d’un manga.
Les BABY METAL font quasiment salle comble ce soir. Le public bigarré, mêlant une population de geeks tirant sur le métaleux à de jeunes ados (voire même de jeunes enfants) accompagnés de parents incrédules, est venu communier en bon « Mosh’sh Mate » qu’ils sont !
Il est 19h pétantes quand débute l’histoire, projetée sur la toile qui obstrue la scène, posant le décor historique du « pourquoi du comment », le tout à la sauce Star Wars. Reprenant les artworks de Slayer, Metallica et consorts (même le pauvre Eddie n’y échappe pas), on peut dire d’emblée que l’intro ne brille pas vraiment par son originalité.
Peu importe, la salle est déjà dans l’hystérie idolâtre : elle était déjà acquise bien avant l’ouverture des hostilités. Le rideau tombe laissant place aux 3 gamines qui occupent maintenant la scène. Elles sont également accompagnées de trois spectres assurant leur sécurité (ou un truc dans le genre, mais je ne suis pas bien sûr d’avoir tout suivi de leur histoire…) et accessoirement la guitare, la basse et la batterie.
Musicalement il faut admettre que le son est énorme et relativement clair. La scène est équipée de trois podiums sur lesquels Kikuchi Moa, Nakamoto Suzuka et Mizuno Yui viennent faire leur show entre deux chorégraphies mécaniques. Les musiciens assurent et maitrisent parfaitement leur sujet, ils nous distillent un thrash métal clinique et stéréotypé de haute technicité mais résolument sans âme.
Et les gamines dans l’histoire me direz-vous ? En fait, à part un gros boulot coté chorégraphie synchro, pas grand-chose à en dire si ce n’est que je me félicite de ne pas avoir oublié mes bouchons d’oreilles. Elles ne savent pas chanter, et rapidement leurs voix stridentes deviennent pénibles à supporter.
Après la surprise du début, place à l'ennui ! Je suis partagé entre l’amusement et le dépit. La redondance des morceaux vient entacher l’amusement que le début du concert avait éveillé en moi. C’est linéaire. Un autre spectacle vient heureusement égailler un peu ce Thrash opéra aseptisé et sans saveur : il a lieu dans la salle. En effet, la réaction du public est hallucinante, des pogos naissent spontanément, des slammeurs surfent sur la foule, pour un peu on se croirait à un concert de DAGOBA (enfin presque…)! Les chorus sont repris en cœur d’une seule et même voix (et en japonais dans le texte), les poings se tendent dans un même et seul mouvement, le public est en transe devant son idole !
La machine nippone bien huilée et au cordeau ira même jusqu’à provoquer un Wall Of Death plutôt réussi et mémorable pour la cigale, mais dont la spontanéité ne sera due qu’à des gros bras à mon avis faisant partie du staff.
Au fur et à mesure que le show avance, je comprends un peu mieux l’engouement et la motivation du public pour le phénomène. A la manière d’un manga animé, tous les codes et stéréotypes de la culture japonaise sont déclinés à la sauce Kawaii METAL (genre auto proclamé et unilatéral). Du fantasme de la jeune fille en tenue d’écolière façon gothique, des thèmes audio classiques japonais en passant par les pantomimes des geishas, tout y est ! Ajoutez-y un fond sonore à base de Metallica mixé avec du Slayer et des descentes de manche à la Malmsteen et vous aurez une idée du truc !
Pile à 21h15 le show est terminé, après un rappel millimétré, un mini « échange » public/artistes convenu et mécanique, les marionnettes sont rangées dans leur boite et la salle commence à se vider. Le public est ravi, les attentes des fans ont étés comblées. C’est l’essentiel.
Pour ma part cette prestation aurait plutôt sa place à la Japan Expo qui a lieu en ce moment. Produit Marketing lisse et sans âme, calibré pour des grands gamins (que nous sommes tous au fond), pouvant être transposé sur n’importe quel background musical (d’ailleurs on dit que les Baby Métal feront l’ouverture de Lady Gaga sur sa prochaine tournée. CQFD…)!
report by Stephan Birlouez
Les BABY METAL font quasiment salle comble ce soir. Le public bigarré, mêlant une population de geeks tirant sur le métaleux à de jeunes ados (voire même de jeunes enfants) accompagnés de parents incrédules, est venu communier en bon « Mosh’sh Mate » qu’ils sont !
Il est 19h pétantes quand débute l’histoire, projetée sur la toile qui obstrue la scène, posant le décor historique du « pourquoi du comment », le tout à la sauce Star Wars. Reprenant les artworks de Slayer, Metallica et consorts (même le pauvre Eddie n’y échappe pas), on peut dire d’emblée que l’intro ne brille pas vraiment par son originalité.
Peu importe, la salle est déjà dans l’hystérie idolâtre : elle était déjà acquise bien avant l’ouverture des hostilités. Le rideau tombe laissant place aux 3 gamines qui occupent maintenant la scène. Elles sont également accompagnées de trois spectres assurant leur sécurité (ou un truc dans le genre, mais je ne suis pas bien sûr d’avoir tout suivi de leur histoire…) et accessoirement la guitare, la basse et la batterie.
Musicalement il faut admettre que le son est énorme et relativement clair. La scène est équipée de trois podiums sur lesquels Kikuchi Moa, Nakamoto Suzuka et Mizuno Yui viennent faire leur show entre deux chorégraphies mécaniques. Les musiciens assurent et maitrisent parfaitement leur sujet, ils nous distillent un thrash métal clinique et stéréotypé de haute technicité mais résolument sans âme.
Et les gamines dans l’histoire me direz-vous ? En fait, à part un gros boulot coté chorégraphie synchro, pas grand-chose à en dire si ce n’est que je me félicite de ne pas avoir oublié mes bouchons d’oreilles. Elles ne savent pas chanter, et rapidement leurs voix stridentes deviennent pénibles à supporter.
Après la surprise du début, place à l'ennui ! Je suis partagé entre l’amusement et le dépit. La redondance des morceaux vient entacher l’amusement que le début du concert avait éveillé en moi. C’est linéaire. Un autre spectacle vient heureusement égailler un peu ce Thrash opéra aseptisé et sans saveur : il a lieu dans la salle. En effet, la réaction du public est hallucinante, des pogos naissent spontanément, des slammeurs surfent sur la foule, pour un peu on se croirait à un concert de DAGOBA (enfin presque…)! Les chorus sont repris en cœur d’une seule et même voix (et en japonais dans le texte), les poings se tendent dans un même et seul mouvement, le public est en transe devant son idole !
La machine nippone bien huilée et au cordeau ira même jusqu’à provoquer un Wall Of Death plutôt réussi et mémorable pour la cigale, mais dont la spontanéité ne sera due qu’à des gros bras à mon avis faisant partie du staff.
Au fur et à mesure que le show avance, je comprends un peu mieux l’engouement et la motivation du public pour le phénomène. A la manière d’un manga animé, tous les codes et stéréotypes de la culture japonaise sont déclinés à la sauce Kawaii METAL (genre auto proclamé et unilatéral). Du fantasme de la jeune fille en tenue d’écolière façon gothique, des thèmes audio classiques japonais en passant par les pantomimes des geishas, tout y est ! Ajoutez-y un fond sonore à base de Metallica mixé avec du Slayer et des descentes de manche à la Malmsteen et vous aurez une idée du truc !
Pile à 21h15 le show est terminé, après un rappel millimétré, un mini « échange » public/artistes convenu et mécanique, les marionnettes sont rangées dans leur boite et la salle commence à se vider. Le public est ravi, les attentes des fans ont étés comblées. C’est l’essentiel.
Pour ma part cette prestation aurait plutôt sa place à la Japan Expo qui a lieu en ce moment. Produit Marketing lisse et sans âme, calibré pour des grands gamins (que nous sommes tous au fond), pouvant être transposé sur n’importe quel background musical (d’ailleurs on dit que les Baby Métal feront l’ouverture de Lady Gaga sur sa prochaine tournée. CQFD…)!
report by Stephan Birlouez
Critique : Lionel
Date : 1/7/2014
Date : 1/7/2014
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