Live Report

DEVIN TOWNSEND – PERIPHERY – SHINING - La Cigale - Paris - 5/3/2015

 
C’est avec une certaine curiosité que je me rends à la Cigale ce soir pour assister au concert du maitre DEVIN TOWNSEND, génie
inclassable, à la limite de l’autisme. Mais le génial canadien n’est pas le seul à piquer mon intérêt. Il est en effet accompagné des Norvégiens de SHINING et leur « free métal Jazz » barré (à ne pas confondre avec le groupe éponyme suédois de blackeux à tendance suicidaire), et des
américains de PERIPHERY, autre pointure du métal Progressif.


Donc une affiche prometteuse pour moi, qui s’annonce riche en découvertes et de haute voltige technique. Bien évidement je ne suis pas le seul à avoir fait
le déplacement ce soir, la Cigale affichant Sold Out, au vu de la file ininterrompue qui encombre à perte de vue le boulevard de Rochechouart.


Ma première claque sera Norvégienne. Assenée par cinq gus bien énervés qui nous livrent une expérience musicale assez unique et audacieuse. Difficile de
décrire l’univers de SHINING, se situant aux frontières d’un Rock psyché et progressif, acoquiné à un métal puissant et énervé, le tout
survolé par un Jazz hystérique à la limite du convulsif dispensé à coups de saxo.


Le set monte crescendo. Les norvégiens ont une base fans bien là et qui se manifeste. Puis le set s’emballe et l’on plonge dans un maelstrom de « Free un
peu de tout ». Jørgen Munkeby donne de la voix, mais aussi du saxo comme vous n’en avez probablement jamais entendu, alternant celui-ci
avec sa six cordes. En quelques mots, c’est vraiment spécial, très riche et intéressant mais bon, pas facilement abordable. En une demi-heure les
Norvégiens auront rempli leur part du contrat, et qui plus est brillamment.


Pas le temps de souffler que les ricains de PERIPHERY font leur entrée devant une fosse déjà bien acquise. Emmené par son fondateurMisha "Bulb" Mansoor, le groupe nous revient avec une actualité toute fraiche ayant livré un nouveau méfait en janvier dernier : Juggernaut Alpha & Juggernaut Omega. Très bien accueilli par la presse et les fans, cet album assoit le leadership du groupe
dans un genre en stagnation, ré injectant de la nouveauté là où l’on n’en attendait plus.


Avec une setlist clairement orientée sur leur dernier double album, dont ils joueront six titres sur les huit que compte le set, PERIPHERY
impose sa dernière pépite. Le public suit largement le groupe sur cette voie, reprenant en cœur les paroles du dernier opus.


Spencer Sotelo
impose sa voix cristalline, déjà mise en avant sur leur dernière galette. C’est incontestablement un frontman aguerri et sure de lui qui conduit la
formation ce soir. Au vu de la réaction de la salle, PERIPHERY n’a pas raté son rendez-vous avec le public parisien, laissant
indéniablement une très bonne impression aux chanceux présents ce soir.


Place à la star de la soirée, attendue comme le messie, à la limite d’être sanctifié : DEVIN TOWNSEND ! Il entre en scène accompagné de
ses trois zicos, après la projection d’un film extravagant à l’image de l’imagination loufoque de notre hôte. Comme à son habitude, la banane collée au
visage et sobrement vêtu d’un jean et d’un t-shirt noir, Devin est chaleureux et humble envers son public, à la limite de la timidité.
L’osmose est totale entre lui et ses fans. Le maestro est en terrain conquis et donne le meilleur de lui-même. Chaleureux et généreux, il nous délivre un
set d’une très grande qualité, particulièrement volubile durant lequel il y aura de nombreux échanges avec son public.


Le son est à la hauteur de la prestation, puissant et harmonieux. Il contribuera largement à la réussite du set.


Un peu plus de deux ans après son dernier passage parisien au Bataclan en compagnie de DAGOBA et de FEAR FACTORY, le
canadien remet ça avec son métal expérimental de haute voltige évitant les pièges de la démonstration indigeste. Le background est des plus sobres, avec un
jeu de lumière minimaliste et deux écrans de chaque coté de la scène délivrant des productions vidéo du master collant aux titres interprétés. Avide de
bonnes petites blagues, jamais sérieux, et toujours en grande maitrise de son jeu, Devin en impose autant par son show que par le degré de
sympathie qu’il dégage.


L’ultra prolifique compositeur nous servira deux titres de son dernier triple album. Survolant son incommensurable discographie, il finira brillamment son
set sur Kingdom après un Ih-Ah! joué en solo durant lequel il se permettra même un bain de foule assis
sur le rebord de la scène.


Voilà donc en quelques mots qui sont loin de refléter le génie de l’artiste, l’atmosphère qui règne dans un concert de DEVIN TOWNSEND. On
peut aisément parler de magie, d’énergie positive et de réel partage entre une icône et son public avec lequel il ne fait qu’un. Humble et accessible, Devin touche par sa simplicité et son talent. Bravo l’artiste !


Un grand merci à Olivier pour avoir rendu ce report possible.


Setlist


PERIPHERY


Icarus Lives!
Make Total Destroy
The Scourge
Psychosphere
22 Faces
Ji
Alpha
Graveless


DEVIN TOWNSEND

Truth
Fallout
Namaste
Night
Storm
Hyperdrive
Rejoice
Addicted!
March of the Poozers
Lucky Animals
Heatwave
Life
Christeen
Ih-Ah!
Kingdom


 
Critique : Stephan
Date : 5/3/2015
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