Live Report
EPICA - Elysée Montmartre - Paris - 6/10/2019
Dimanche 6 octobre c'est une soirée 100% metal symphonique qui a eu lieu à l'Elysée Montmartre, avec deux "groupes à chanteuse" à l'affiche, mais également une soirée 100% originaire des Pays-Bas, avec Epica et Blackbriar.
Coincée dans des bouchons suite à un accident, je suis arrivée en retard d'un quart d'heure pour la première partie, et les trois premiers morceaux étaient déjà terminés : tant pis pour le pit photo, j'ai assisté au set de Blackbriar en spectatrice. Et le moins que l'on puisse dire est que ce que j'ai vu et entendu ne m'a pas enchantée du tout. La chanteuse Zora Cock (shit happens) était bien plus mise en avant que le reste du groupe, qui semblait faire de la figuration, tout en en faisant trop dans les mimiques et la gestuelle, pendant qu'elle minaudait, prenait des poses de petite fille gâtée... C'était vraiment gênant à voir, et presque pire à écouter, au vu des nombreuses faussetés et du ton assez criard de la voix de la demoiselle. Quand elle harranguait la foule le résultat n'était pas à la hauteur, et le tout donnait vraiment une impression d'amateurisme, de petit groupe se produisant sur une estrade lors d'une fête de la musique. Les airs étaient assez banals et caricaturaux du metal gogoth pour adolescents, les paroles trop dark comme celles de "Ready to kill" créaient un décalage assez risible avec les allures de petite poupée goth lolita de la chanteuse, bref rien de consistant selon moi chez Blackbraillard. C'est seulement lorsque les premières notes du dernier titre du set, "Until Eternity", résonnèrent, que je me dis soudainement que je connaissais ce groupe : j'étais malheureusement tombée sur le clip de cette chanson il y a de cela quelques années, et je l'avais trouvé épouvantablement mauvais, presque jusqu'à la fascination, tant il rassemblait tout ce qui pouvait être cliché et factice dans le metal sympho gothique, des manières exagérées aux paroles teintées d'absolu de pacotille, en passant par les tenues sophistiquées et la mise en valeur outrancière de la chanteuse utilisée comme étandard... Mais mon cerveau avait vraisemblablement refoulé cette information jusqu'à oublier l'existence de Blackbriar. Les musiciens n'étaient pas mauvais en soi, mais les compositions étaient vraiment bateau, et ils semblaient beaucoup trop au service de Zora. Il y a des premières parties qui semblent choisies pour ne pas faire de l'ombre aux têtes d'affiche, il me semble que celle-ci appartenait à cette catégorie de faire-valoir.
À 20h15 précises, les membres d'Epica ont fait une entrée acclamée par la foule, qui s'est accompagnée d'un lâcher de ballons de baudruche multicolores estampillés "10 ans", de bon ton pour la tournée anniversaire des 10 ans de l'album "Design your Universe". L'on peut noter que c'était à l'Elysée Montmartre que le groupe avait justement présenté cet album en France, quoi de plus logique que d'y revenir pour célébrer avec nostalgie cette décennie écoulée depuis la sortie de cet album qui marqua un tel virage dans leur carrière et leur style ?
Malgré la grande renommée de ces piliers du metal symphonique, je n'avais jamais eu l'occasion de les voir sur scène, ni en salle ni à l'occasion d'un festival, et ne m'étais jamais intéressée plus que cela à leurs albums. D'ailleurs, je pensais vivre le concert un peu passivement, m'attendant à être un peu indifférente. Et en fait, j'ai été nettement plus happée par l'ensemble du show, très cohérent et bien mené, et par l'ambiance générale, que je ne l'aurais cru ! Simone Simons est charismatique et agréable à photographier, ainsi que ses comparses Mark Jansen, Isaac Delahaye, Rob van der Loo, Coen Janssen et Ariën van Weesenbeek, qui rivalisent de dynamisme, de sourires et de poses photogéniques. J'avais eu des échos plutôt négatifs des dernières prestations d'Epica, selon lesquels c'était seulement Simone Simons qui était mise en avant tandis que les musiciens étaient relégués à l'arrière de la scène, et que le groupe devenait vraiment une caricature de groupe à chanteuse, or ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eue en assistant au concert. Peut-être parce qu'Epica a un peu fait de l'Elysée Montmartre son quartier général, y a ses habitudes et y est à l'aise, et sait très bien comment occuper au mieux cette scène en mettant chacun de ses membres en valeur ? J'aurais bien aimé un petit peu plus de growls de Mark Jansen, effectivement, car j'ai particulièrement apprécié les moments où lui et Simone s'accompagnaient au chant, mais dans l'ensemble j'ai vécu ce concert comme un divertissement de qualité. Même si le chant lyrique n'est pas ce qui me fait le plus vibrer, l'on peut reconnaître à Simone Simons une justesse vraiment appréciable, et une variété dans l'interprétation qui permet de profiter de l'étendue de sa tessiture. Les musiciens étaient tous carrés et impliqués, pêchus, parfois munis d'instruments assez invraisemblables, comme le claviériste qui a interprété quelques morceaux sur une sorte de clavier incurvé strappé sur sa jambe. Ils échangeaient souvent de place les uns avec les autres, montaient, descendaient, faisaient des petites mises en scènes en duo, ce qui ne laissait pas de place à l'ennui. Les moments où Simone Simons faisait semblant de bidouiller je ne sais quoi sur les instruments en faisant des grimaces, ou faisait mine de gratouiller les cordes des guitares, étaient un peu douteux et risibles, mais bon l'on ne peut pas forcément être bonne actrice en plus de chanteuse, et il s'agit d'un détail...
Visuellement, le spectacle était vraiment top, merci et bravo à l'ingé light de l'Elysée Montmartre. (Idem pour l'ingé son, puisque j'avais déjà vécu des concerts vraiment pas top au niveau du son dans cette salle, et là rien à redire.) Les lumières mettaient bien en valeur le groupe, dans une alternance de rouge, de bleu, mais aussi de pas mal de lumière blanche, ainsi que de stroboscopes et de fumée en bonne quantité. Les rayons lumineux étaient nombreux, surtout vers la fin, alors que le show s'orientait de plus en plus vers des morceaux épiques, propices aux tableaux de plus en plus mis en scène. Lorsque Simone dit qu'ils allaient interpréter une chanson qu'ils jouaient toujours lorsque le groupe venait en France, "The Last Crusade", elle fit un hommage au fan club The French Crusades, et ramena un grand drapeau français qu'elle agita un bon moment. Quel dommage que cela n'ait pas eu lieu pendant les trois premiers morceaux, ainsi cela aurait pu être immortalisé, Simone aurait fait une belle Marianne avec son drapeau tricolore ! Suite à cela Isaac Delahaye nous a raconté une petite histoire sans queue ni tête en français, et nous a dit que son mot du jour était "vin", ou alors "brie", et nous a fait scander "VIN" tout le long de la chanson suivante. Qui a dit que le metal symphonique devait forcément se prendre au sérieux ? Sans grande surprise plus de la moitié de la setlist fut consacrée à "Design your Universe", avec 9 titres, et les 7 titres restants furent issus de tout le reste de leur discographie (dont un seul de leur dernier album sorti en 2016, "The Holographic Principle"). Après un rappel de 3 titres et tout de même deux heures de show, les Néerlandais dirent au revoir à leurs fans français, fidèles au poste. Un joli concert bien mené qui a certainement su combler les aficionados, et qui m'a agréablement surprise en me faisant apprécier Epica plus que je ne le croyais. Bien joué !
Setlist :
1) Resign to Surrender
2) Unleashed
3) Martyr of the Free World
4) Our Destiny 5) Kingdom of Heaven
6) The Last Crusade
7) In all Conscience
8) The Price of Freedom
9) Burnt to a Cinder
10) Tides of Time
11) Deconstruct / Semblance of Liberty
12) Cry for the Moon
13) Design your Universe
Rappel :
14) Sancta Terra
15) Beyond the Matrix
16) Consign to Oblivion
Report - Elise Diederich
Coincée dans des bouchons suite à un accident, je suis arrivée en retard d'un quart d'heure pour la première partie, et les trois premiers morceaux étaient déjà terminés : tant pis pour le pit photo, j'ai assisté au set de Blackbriar en spectatrice. Et le moins que l'on puisse dire est que ce que j'ai vu et entendu ne m'a pas enchantée du tout. La chanteuse Zora Cock (shit happens) était bien plus mise en avant que le reste du groupe, qui semblait faire de la figuration, tout en en faisant trop dans les mimiques et la gestuelle, pendant qu'elle minaudait, prenait des poses de petite fille gâtée... C'était vraiment gênant à voir, et presque pire à écouter, au vu des nombreuses faussetés et du ton assez criard de la voix de la demoiselle. Quand elle harranguait la foule le résultat n'était pas à la hauteur, et le tout donnait vraiment une impression d'amateurisme, de petit groupe se produisant sur une estrade lors d'une fête de la musique. Les airs étaient assez banals et caricaturaux du metal gogoth pour adolescents, les paroles trop dark comme celles de "Ready to kill" créaient un décalage assez risible avec les allures de petite poupée goth lolita de la chanteuse, bref rien de consistant selon moi chez Blackbraillard. C'est seulement lorsque les premières notes du dernier titre du set, "Until Eternity", résonnèrent, que je me dis soudainement que je connaissais ce groupe : j'étais malheureusement tombée sur le clip de cette chanson il y a de cela quelques années, et je l'avais trouvé épouvantablement mauvais, presque jusqu'à la fascination, tant il rassemblait tout ce qui pouvait être cliché et factice dans le metal sympho gothique, des manières exagérées aux paroles teintées d'absolu de pacotille, en passant par les tenues sophistiquées et la mise en valeur outrancière de la chanteuse utilisée comme étandard... Mais mon cerveau avait vraisemblablement refoulé cette information jusqu'à oublier l'existence de Blackbriar. Les musiciens n'étaient pas mauvais en soi, mais les compositions étaient vraiment bateau, et ils semblaient beaucoup trop au service de Zora. Il y a des premières parties qui semblent choisies pour ne pas faire de l'ombre aux têtes d'affiche, il me semble que celle-ci appartenait à cette catégorie de faire-valoir.
À 20h15 précises, les membres d'Epica ont fait une entrée acclamée par la foule, qui s'est accompagnée d'un lâcher de ballons de baudruche multicolores estampillés "10 ans", de bon ton pour la tournée anniversaire des 10 ans de l'album "Design your Universe". L'on peut noter que c'était à l'Elysée Montmartre que le groupe avait justement présenté cet album en France, quoi de plus logique que d'y revenir pour célébrer avec nostalgie cette décennie écoulée depuis la sortie de cet album qui marqua un tel virage dans leur carrière et leur style ?
Malgré la grande renommée de ces piliers du metal symphonique, je n'avais jamais eu l'occasion de les voir sur scène, ni en salle ni à l'occasion d'un festival, et ne m'étais jamais intéressée plus que cela à leurs albums. D'ailleurs, je pensais vivre le concert un peu passivement, m'attendant à être un peu indifférente. Et en fait, j'ai été nettement plus happée par l'ensemble du show, très cohérent et bien mené, et par l'ambiance générale, que je ne l'aurais cru ! Simone Simons est charismatique et agréable à photographier, ainsi que ses comparses Mark Jansen, Isaac Delahaye, Rob van der Loo, Coen Janssen et Ariën van Weesenbeek, qui rivalisent de dynamisme, de sourires et de poses photogéniques. J'avais eu des échos plutôt négatifs des dernières prestations d'Epica, selon lesquels c'était seulement Simone Simons qui était mise en avant tandis que les musiciens étaient relégués à l'arrière de la scène, et que le groupe devenait vraiment une caricature de groupe à chanteuse, or ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eue en assistant au concert. Peut-être parce qu'Epica a un peu fait de l'Elysée Montmartre son quartier général, y a ses habitudes et y est à l'aise, et sait très bien comment occuper au mieux cette scène en mettant chacun de ses membres en valeur ? J'aurais bien aimé un petit peu plus de growls de Mark Jansen, effectivement, car j'ai particulièrement apprécié les moments où lui et Simone s'accompagnaient au chant, mais dans l'ensemble j'ai vécu ce concert comme un divertissement de qualité. Même si le chant lyrique n'est pas ce qui me fait le plus vibrer, l'on peut reconnaître à Simone Simons une justesse vraiment appréciable, et une variété dans l'interprétation qui permet de profiter de l'étendue de sa tessiture. Les musiciens étaient tous carrés et impliqués, pêchus, parfois munis d'instruments assez invraisemblables, comme le claviériste qui a interprété quelques morceaux sur une sorte de clavier incurvé strappé sur sa jambe. Ils échangeaient souvent de place les uns avec les autres, montaient, descendaient, faisaient des petites mises en scènes en duo, ce qui ne laissait pas de place à l'ennui. Les moments où Simone Simons faisait semblant de bidouiller je ne sais quoi sur les instruments en faisant des grimaces, ou faisait mine de gratouiller les cordes des guitares, étaient un peu douteux et risibles, mais bon l'on ne peut pas forcément être bonne actrice en plus de chanteuse, et il s'agit d'un détail...
Visuellement, le spectacle était vraiment top, merci et bravo à l'ingé light de l'Elysée Montmartre. (Idem pour l'ingé son, puisque j'avais déjà vécu des concerts vraiment pas top au niveau du son dans cette salle, et là rien à redire.) Les lumières mettaient bien en valeur le groupe, dans une alternance de rouge, de bleu, mais aussi de pas mal de lumière blanche, ainsi que de stroboscopes et de fumée en bonne quantité. Les rayons lumineux étaient nombreux, surtout vers la fin, alors que le show s'orientait de plus en plus vers des morceaux épiques, propices aux tableaux de plus en plus mis en scène. Lorsque Simone dit qu'ils allaient interpréter une chanson qu'ils jouaient toujours lorsque le groupe venait en France, "The Last Crusade", elle fit un hommage au fan club The French Crusades, et ramena un grand drapeau français qu'elle agita un bon moment. Quel dommage que cela n'ait pas eu lieu pendant les trois premiers morceaux, ainsi cela aurait pu être immortalisé, Simone aurait fait une belle Marianne avec son drapeau tricolore ! Suite à cela Isaac Delahaye nous a raconté une petite histoire sans queue ni tête en français, et nous a dit que son mot du jour était "vin", ou alors "brie", et nous a fait scander "VIN" tout le long de la chanson suivante. Qui a dit que le metal symphonique devait forcément se prendre au sérieux ? Sans grande surprise plus de la moitié de la setlist fut consacrée à "Design your Universe", avec 9 titres, et les 7 titres restants furent issus de tout le reste de leur discographie (dont un seul de leur dernier album sorti en 2016, "The Holographic Principle"). Après un rappel de 3 titres et tout de même deux heures de show, les Néerlandais dirent au revoir à leurs fans français, fidèles au poste. Un joli concert bien mené qui a certainement su combler les aficionados, et qui m'a agréablement surprise en me faisant apprécier Epica plus que je ne le croyais. Bien joué !
Setlist :
1) Resign to Surrender
2) Unleashed
3) Martyr of the Free World
4) Our Destiny 5) Kingdom of Heaven
6) The Last Crusade
7) In all Conscience
8) The Price of Freedom
9) Burnt to a Cinder
10) Tides of Time
11) Deconstruct / Semblance of Liberty
12) Cry for the Moon
13) Design your Universe
Rappel :
14) Sancta Terra
15) Beyond the Matrix
16) Consign to Oblivion
Report - Elise Diederich
Critique : Lionel
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