Chronique

SLIPKNOT - DAY OF THE GUSANO (Live In Mexico) / Roadrunner Records 2017

Slipknot is back avec un live, le groupe à 9 têtes (enfin sept plus deux actuellement vu que la section rythmique est encore considérée comme non historiquement confirmée) est en grande forme et ça se voit et s’entend. Et comme le groupe aime les évènements marquants, ils ont choisi le Mexique pour ce live de la nouvelle mouture. Pourquoi donc ? Parce qu’il n’y avaient jamais joué, tiens cette question. Et c’est pas si bête au fond. Comme ça au moins pas de risque que les fans comparent avec l’ancienne section rythmique. Pour le coup, ça permet de filmer une « première fois » avec Slipknot, des réactions instinctives, pas de train-train, un truc vrai, risqué mais neuf. L’autre truc c’est que (et ça, tous les groupes de Métal vous le diront) l’ambiance des concerts en Amérique Centrale et en Amérique du Sud est incroyable. C’est une des réactions les plus fortes mesurées à ce jour. Maiden avait aussi filmé un live de dingue au sud de l’équateur, c’est pas pour rien, c’est juste intense.

Au menu de ce Day of the Gusano, une set list dense (mention spéciale pour l’enchainement « Custer » / « Spit it out » version frénétique), traversant les 5 albums, en privilégiant un truc compact, impactant, un vrai coup de massue, sans pseudo ballade, sans concession et sentant bon les moments bordéliques des débuts du groupe. On évite toutefois de tomber dans l’auto allumage des membres à coup de zippo si populaire à une époque et justifiant les combinaisons ignifugées, et on oublie aussi le saut de la mort de la part de Sid Wilson qui s’est assagi. Oui le CD est livré avec un dvd du concert au point qu’on ne sait plus vraiment si c’est un dvd offert avec le CD ou le contraire. On va dire que le groupe sait que ses fans sont fidèles mais que ça n’empêche pas de livrer des beaux objets.

On déplore quoi ? (Oui, on déplore des trucs) : que Jay Weinberg n’ait pas droit à un solo sous prétexte que celui de Joey Jordisson était ouf et que comme ça, y aura pas de comparaison… C’est concon, le mec est excellent. Qu’Alessandro Venturella bouge autant qu’un plot de chantier (le pauvre il est cantonné en arrière avec assez peu de lumière pour qu’on voit pas son masque (qui n’est pas super réussi mais bon on fait avec). Après tout il est là il tient très bien la route et même si le groupe a eu 9 membres mythiques, il y a eu des musiciens dans Slipknot qui ont changé (avant la sortie du premier album j’admets). Bref j’ai envie de dire justice pour les nouveaux, ils sont là, ils bossent c’est leur deuxième album avec le groupe, ils ont quand même droit d’être aussi mis en valeur ce serait pas choquant.

On est content de quoi ? De tout ! Quand Paul Gray est mort, ça a été un coup de massue et le groupe a réussi à survivre, chaque disque est une victoire jusqu’à preuve du contraire. Quand ils ont dû se séparer pas proprement du tout de Joey Jordisson ça n’a pas été un moment facile non plus (d’autant que virer un mec malade c’est pas super classe) donc lui trouver un remplaçant qui assure était la moindre des choses et c’est chose faite. Ce disque n’est pas le meilleur live du groupe, mais c’est un live qui montre que le groupe tient son rang et sa place. Que Clown reste le patron à travers une real du concert qui utilise ses imperfections comme des forces. Que Jim Root a bien fait de laisser Stone Sour en plan pour se consacrer à la composition pour Slipknot. Et que si vous connaissez un bon prof d’espagnol, n’hésitez pas à l’envoyer à Corey Taylor, parce qu’avec tout le respect que j’ai pour cet incroyable chanteur et frontman : « Muchos Gracias» au bout de la troisième fois, ça fait déjà très touriste américain quand même…
 
Critique : Thomas Enault
Note : 8/10
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