Chronique

ENTOMBED AD - BOWELS OF EARTH / Century Media 2019

Entombed Ad est de retour pour un troisième opus, la famille Entombed a plus que consommé son divorce et comme pour Rhapsody, personne n’a voulu lâcher le précieux bébé qu’était le nom d’origine. Résultat ? Comme Entombed (canal historique) a sorti un double live symphonique et électrique, bonne chance pour trouver dans les bacs ce néanmoins excellent album des dissidents menés par Lars Goran Petrov. Les distributeurs ont pour l’instant laissé l’objet de côté, une honte quand on écoute le contenu. C’est un peu le souci de vouloir garder le même nom, le mec qui ne connaît pas, ne fera pas la différence… Il y en a plus d’une pourtant.

Quand « Wolverine blues » était sorti je m’étais toujours demandé comment on passe de « Clandestine » à « Wolverine Blues »… Bonne nouvelle le chainon manquant vient d’être découvert, il s’appelle Bowels of Earth.

Alors oui c’est étrange de ne faire la jonction que maintenant mais en soi le grand écart demande une maturité que le groupe n’avait apparemment pas avant. Peut-être aussi que le passage De Petrov chez Comecon à l’époque du premier schisme avait déclenché ce virage comme une évidence et que la « jonction » n’avait pas besoin d’être narrée (ça fait très haut moyen-âge comme façon de le présenter mais Entombed a connu suffisamment de tremblements de terre pour que l’on puisse en faire la géologie plutôt que la bio et donc oui un schisme c’est pas géologique, c’est le schiste qui est géologique donc mon raisonnement est stupide. Bref ça sonnait bien sur le moment on verra à la relecture si je vire ce bout de vase narratif.)(Tiens je l’ai laissé bande de petits veinards). Si j’avais voulu faire mon malin j’aurais en fait parlé de la saga Entombed (d’origine & AD), vu qu’ils ont inventé le death Metal moderne sous toutes ses formes et qu’ils ont du sang viking (dans les veines et sur le pare-choc). Pour en finir avec cette digression d’un intérêt discutable mais néanmoins là, si vous êtes déjà fan du groupe cet album est… indispensable : 36 minutes d’une brutalité gutturale sobre, compacte et grasse mêlant psycho Rock’n roll halluciné et death Metal old school. A grands coups de riffs sanglants et pilonnés, Entombed AD se réinvente et pour la troisième fois de l’histoire du groupe, réinvente le genre avec ses camarades de Drakkar.

Alors vous pourriez vous dire que les tenants de la modernité et du feu sacré c’est Entombed AD ? C’est pas faux, mais c’est pas vrai. Comme dans beaucoup de divorce, quand on est un ami de la famille on reste pote avec tout le monde. Là le talent et les chemins se sont divisés et bonne nouvelle y’en a des deux cotés. Il y a eu le « Left hand path », mettons que là on est du coté droit. L’héritage est là, mais bousculé, vivant et turbulent, avec de quoi secouer les murs des salles qui seront traversées par une tournée que personnellement j’attends comme le passage du Messie, en mieux : à cause de la musique, du message, de tout… (En fait on pense ce qu’on veut, on croit à ce qu’on veut, mais maintenant qu’il est mort on peut le dire : Jésus était nul en death Metal).

Au fait, si vous n’avez jamais écouté d’Entombed… Je ne vous parle plus, filez corriger ça.
 
Critique : Thomas Enault
Note : 9.5/10
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